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Cours: LE MARXISME (2 de 2)

Publié le 22/02/2012

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IV) LA PENSEE DE MARX

 
- Projet général : analyse, à la suite de Rousseau et de Hegel, de la déshumanisation de l’homme dans les sociétés modernes. Il s’agit de combattre toutes les institutions et conditions dans lesquelles l’être humain est un être exploité, mutilé, incapable de se réaliser pleinement.

A) LA CRITIQUE DU CAPITALISME

 
1) Une théorie de l’exploitation et de l’aliénation
 
- Marx examine, dans Le capital notamment, le fonctionnement du capitalisme. Il montre que :
 
·      la production capitaliste consiste essentiellement en la production de marchandises destinée à être vendue sur le marché (tout devient marchandise: les biens, le temps, les loisirs, le corps humain…);
 
·      la production est effectuée dans des conditions de propriété privée des moyens de production Þ le pouvoir de disposer des forces productives (instruments de travail : machines, outils, etc., les travailleurs) n’appartiennent pas à la collectivité mais à des firmes séparées (sociétés anonymes, groupes financiers, familles, etc.);
 
·      la production est régie par les impératifs de la concurrence;
 
·      le but de la production est de réaliser le maximum de profit;
 
·      l’ouvrier vend sa force de travail au capitaliste pour le prix d’un salaire. Mais le capitaliste n’achète pas tout le travail effectué par l’ouvrier, il lui paye uniquement ce qu’il lui faut pour vivre (nourriture, logement, habillement, etc.);
 
·      l’ouvrier peut produire plus de richesses qu’il n’en nécessite pour vivre. Dans sa journée (ex: 8 heures), l’ouvrier travaille d’abord pour son entretien (temps de travail nécessaire : 4 heures, par exemple), puis il continue à travailler gratuitement pour le capitaliste : ce travail supplémentaire (sur-travail : 4 heures qui restent sur sa journée de travail) est appelé plus-value;
 
·       la source unique du profit est la plus-value, c’est-à-dire le surtravail de l’ouvrier. Le travailleur ne reçoit pas les fruits de la richesse qu’il produit, le profit est confisqué entre les mains du capitaliste, propriétaire des moyens de production;
 
·      le développement du machinisme, sous l’impératif de la recherche du maximum de profit, implique une subordination de plus en plus brutale du travailleur à la machine, aux lois du marchéaliénation Þ le travail humain est réduit à une marchandise; l’homme est réduit au rang de simple chose; le travail de l’ouvrier est un travail forcé; l’objet qu’il produit semble lui échapper Þ au lieu que le travail soit approprié à l’homme, afin de satisfaire ses besoins, c’est l’homme qui est approprié à la machine, selon les fins, purement économiques, du profit.
 
2) Les lois d’évolution du capitalisme
 
- La concurrence conduit le capitalisme à réinvestir en permanence une partie du profit dans l’amélioration de son outil de production. D’où :
 
·       la tendance à la mécanisation de plus en plus grande de la production;
 
·       la concentration des entreprises aux mains de quelques capitalistes, les plus puissants;
 
·      l’augmentation du chômage et la baisse relative des salaires Þ paupérisation croissante de la population;
 
·       la baisse tendancielle du taux de profit : le capitaliste préfère investir dans des machines, qui augmentent la productivité (donc le profit) et qui ne se révoltent pas, plutôt que dans des salaires. L’augmentation du capital constant (machines, bâtiments) fait baisser le capital variable (les salaires). Seul le capital variable, le travail humain produisent du profit Þ le profit baisse.
 
·       crises périodiques de surproduction : les capacités de production sont sans cesse augmentées, au détriment des capacités de consommation. Cela entraîne la misère, le chômage, la guerre, qui sont des moyens , pour le capitalisme, de restaurer le profit et de pallier ses contradictions. Ces crises et contradictions doivent s’aggraver et permettre le renversement révolutionnaire du système capitaliste.
 

B) Une théorie de la lutte des classes et de la révolution

 
- Selon Marx, la paupérisation qu’engendre le capitalisme conduit à la révolte des opprimés contre le système capitaliste :
 
·      dans la société capitaliste, il y a une lutte permanente qui met aux prises deux classes fondamentales : la bourgeoisie et le prolétariat;
 
·      cette lutte doit conduire à la révolution si les travailleurs savent s’organiser en un parti politique autonome et clairement révolutionnaire.
 
- Cette lutte des classes n’est pas propre au monde capitaliste : elle est le moteur de l’histoire.
 
- Le but de la révolution est de substituer à la société bourgeoise une société communautaire sans classes, dans laquelle la solidarité sociale remplace le désir d’enrichissement individuel comme mobile essentiel d’activité Þ permettre le développement harmonieux de tous les individus.
 
- Conditions : abondance de biens, développement prodigieux de la technique moderne permettant la disparition de la pénurie et l’élévation du niveau de qualification de l’humanité. Mais aussi transformations progressives des mentalités, des rapports entre les individus, de la société en général.
 
- Les étapes de la construction de la société sans classes sont :
 
·       étape de transition du capitalisme vers le socialisme :
           
·       la dictature du prolétariat: l’Etat subsiste pour défendre l’intérêt des travailleurs, mais commence aussitôt à dépérir;
 
·      survie partielle de la production marchande et de l’économie monétaire, de plusieurs classes et couches sociales;
 
·      planification, appropriation collective des grands moyens de production;
 
·      développement de la démocratie et de l’auto-gestion.
 
 
·       étape du socialisme :
 
·      dépérissement des classes sociales par la disparition de l’économie marchande et monétaire;
 
·      disparition de l’Etat;
 
·      autogestion, socialisation des moyens de production, le surtravail du travailleur revient à la société tout entière;
 
·      la rétribution de chacun, même si les besoins de base sont gratuitement satisfaits, continue à être mesurée en fonction de la quantité de travail fournie à la société.
 
·       étape du communisme :
 
·      principe général: “de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins”;
 
·      disparition de la division du travail, de la séparation du travail manuel et intellectuel;
 
·      la société est organisée sous la forme de communes libres de producteurs-consommateurs, capables de s’administrer eux-mêmes sans aucun organe séparé.
 
- Le communisme est donc l’étape supérieure, ultime, du développement historique après le renversement du système capitaliste. Marx s’est néanmoins refusé à “donner des recettes pour les marmites de l’avenir”; l’organisation concrète de cette société n’est pas proposée.
 
- Pour Marx le communisme n’est pas une utopie; il est certes un idéal, une idée régulatrice, un pari sur la rationalité de l’humanité, mais il est inscrit dans le développement de l’histoire humaine et suppose que soient réalisées des conditions à la fois économiques, politiques, sociales, culturelles.


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