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CONSEILS GÉNÉRAUX pour réussir le commentaire de texte

Publié le 11/09/2014

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La circulaire ministérielle du 25 décembre 1969 qui fixe les modalités de l'épreuve de Français à l'écrit du baccalauréat définit en ces termes le-commentaire de texte :

« Le deuxième sujet porte sur un texte qui ne dépasse pas une vingtaine de lignes ou de vers et dont la teneur et la tonalité appellent un examen minutieux. Le candidat doit en faire un commentaire qui, tout en éclairant et en précisant le sens de la page, met en relief les éléments majeurs de l'intérêt ou de l'agré­ment que peut éprouver le lecteur.

Le commentaire doit être composé. Son élaboration est tou­jours suggérée par le libellé : ce libellé peut comporter quelques questions destinées à orienter la réflexion du candidat. «

Cette définition nous met en garde contre les erreurs à éviter. Elle nous aide également à dégager les éléments d'une technique du commentaire de texte.

LES ERREURS A ÉVITER

Puisque le commentaire a pour objet de préciser le sens de la page, vous devez éviter :

1)           De raconter le texte. Exprimer en d'autres termes ce que l'auteur a fort bien dit n'ajoute rien à l'intelligence du passage.

2)                D'étaler des connaissances inutiles. N'exposez pas complai­samment et sans discernement ce que vous savez sur la vie de l'auteur, sur l'école à laquelle il appartient. Un choix très strict s'impose. Ne faites état que des détails susceptibles d'éclairer votre exposé : un événement vécu qui a directement inspiré un récit ou une poésie ne doit pas être passé sous silence. Un commen­taire du poème de Victor Hugo : A Villequier exige qu'on évoque les circonstances tragiques où sa fille trouva la mort. De même, pour analyser un passage de l'Assommoir où Zola relate l'agonie de Coupeau, il est nécessaire de rappeler les principes de l'école naturaliste car la précision scientifique de la description, la vigueur presque brutale de la forme en offrent incontestablement l'application.

LA TECHNIQUE DU COMMENTAIRE

Cette technique doit s'inspirer des directives contenues dans la circulaire ministérielle. Elle tirera profit des orientations précises que le libellé du sujet vous invite à donner à votre commentaire.

LES GRANDES LIGNES DU DÉVELOPPEMENT

Une première remarque s'impose. Le commentaire doit être composé et les perspectives essentielles selon lesquelles vous devez étudier le passage vous sont indiquées expressément. Les termes du sujet vous donnent donc l'esquisse d'un plan. C'est dans le cadre de ce plan que viendront s'insérer vos remarques précises sur le texte.

Prenons un exemple : le poème de Victor Hugo commenté ci-après p. 19. L'orientation qu'on vous invite à donner au commentaire est énoncée en ces termes : vous énoncerez les thèmes lyriques développés dans ce poème et vous indiquerez le mouvement naturel de leur progression. Vous montrerez comment Hugo a mis en valeur chacun de ces thèmes grâce à sa maîtrise de l'expression et du rythme.

Le plan est facile à suivre et facile à étoffer. En ce qui concerne le premier point, les thèmes fondamentaux de la poésie lyrique vous sont assez familiers pour que vous n'ayez aucune peine à identifier ceux qui sont évoqués ici. S'il en était autrement il vous suffirait d'avoir recours au memento qui figure en tête du groupe de commentaires portant sur la poésie lyrique (p. 14). Le second point exige que vous dégagiez les grandes lignes du plan pour montrer de l'une à l'autre les étapes d'un crescendo. Seul le troisième point réclame quelques éclaircissements que voici.

LES PROCÉDÉS DE L'ANALYSE

On voit donc que le commentaire d'un texte s'organise autour de quelques perspectives essentielles, propres à en révéler l'intérêt. Mais il se fonde aussi sur une analyse serrée du détail qui servira à étoffer le développement. Quels sont donc les procédés de cette analyse ?

Elle s'applique d'abord à dissocier des éléments qui forment un tout dans le déroulement du texte : d'une part le sens global

d'une phrase et, au sein de cette phrase les nuances qu'apporte le choix de tel ou tel mot.

D'autre part la forme, c'est-à-dire les sonorités, le rythme de la phrase dans son ensemble ou de certains éléments au sein de cette phrase.

Mais il est bien entendu qu'on ne dissocie ces éléments que pour les confronter. On cherche par exemple dans quelle mesure l'emploi de certaines sonorités légères ou graves, de certains rythmes rapides ou amples s'accorde avec le sens, en intensifie et en prolonge la portée. On peut découvrir aussi que l'écrivain s'est complu à créer une dissonance entre ces éléments du fond et de la forme.

Pour éclairer cette remarque empruntons un exemple à La Fontaine (Fables, VII, i6). Après avoir pris ses ébats dans les champs, Jean Lapin revient à son terrier que la belette a occupé pendant son absence :

« Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours, Jeannot Lapin retourne aux souterrains séjours. «

Ne revenons pas au sens que nous avons exprimé à dessein par la plus banale des paraphrases. Attachons-nous successi­vement à la forme de ces deux vers. Le premier offre un rythme à la fois rapide et morcelé, souligné par la succession des verbes, les allitérations en « t « et l'absence de conjonction de coordination. L'analyse de la forme nous a donc conduit à montrer son accord avec le fond : l'une et l'autre soulignent l'exubérance du per­sonnage. Le second vers frappe au contraire par la gravité de ses sonorités (a, ou), la lenteur équilibrée et majestueuse de son déroulement, l'emphase de cette périphrase au pluriel pour désigner le terrier du lapin (« souterrains séjours «). Nous notons ici une dissonance entre le sens et l'expression, puisqu'il s'agit tout platement d'énoncer un retour au logis. Cette dissonance est d'abord la marque de la fantaisie du poète qui se plaît par jeu à emprunter les tons les plus divers. Mais elle comporte aussi une valeur dramatique. Elle annonce par sa solennité un peu lourde la pénible déconvenue du jeune lapin quand il va découvrir l'intruse installée chez lui.

 

Bref, c'est sur cette analyse, cette dissociation et cette confron­tation des éléments du fond et de la forme que repose l'essentiel de la technique du commentaire. Pour être pratiquée avec pré­cision et justesse, elle réclame un entraînement progressif. C'est à cet entraînement que vous convient les divers commentaires qui figurent dans cet ouvrage.

« 8 CONSEILS GÉNÉRAUX vigueur presque brutale de la forme en offrent incontestablement l'application.

LA TECHNIQUE DU COMMENTAIRE Cette technique doit s'inspirer des directives contenues dans la circulaire ministérielle.

Elle tirera profit des orientations précises que le libellé du sujet vous invite à donner à votre commentaire.

LÈs GRANDES LIGNES DU DÉVELOPPEMENT Une première remarque s'impose.

Le commentaire doit être composé et les perspectives essentielles selon lesquelles vous devez étudier le passage vous sont indiquées expressément.

Les termes du sujet vous donnent donc l'esquisse d'un plan.

C'est dans le cadre de ce plan que viendront s'insérer vos remarques précises sur le texte.

Prenons un exemple : le poème de Victor Hugo commenté ci-après p.

19.

L'orientation qu'on vous invite à donner au commentaire est énoncée en ces termes : vous énoncerez les thèmes lyriques développés dans ce poème et vous indiquerez le mouvement naturel de leur progression.

Vous montrerez comment Hugo a mis en valeur chacun de ces thèmes grâce à sa maîtrise de l'expression et du rythme.

Le plan est facile à suivre et facile à étoffer.

En ce qui concerne le premier point, les thèmes fondamentaux de la poésie lyrique vous sont assez familiers pour que vous n'ayez aucune peine à identifier ceux qui sont évoqués ici.

S'il en était autrement il vous suffirait d'avoir recours au memento qui figure en tête du groupe de commentaires portant sur la poésie lyrique (p.

14).

Le second point exige que vous dégagiez les grandes lignes du plan pour montrer de l'une à l'autre les étapes d'un crescendo.

Seul le troisième point réclame quelques éclaircissements que voici.

LES PROCÉDÉS DE L'ANALYSE On voit donc que le commentaire d'un texte s'organise autour de quelques perspectives essentielles, propres à en révéler l'intérêt.

Mais il se fonde aussi sur une analyse serrée du détail qui servira à étoffer le développement.

Quels sont donc les procédés de cette analyse ? Elle s'applique d'abord à dissocier des éléments qui forment un tout dans le déroulement du texte : d'une part le sens global. »

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