Conseil national de la Résistance [CNR]
Publié le 19/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Conseil national de la Résistance [CNR], organisme qui groupe et coordonne, à partir de 1943, les divers mouvements de résistance agissant isolément en France.
Entre 1942 et 1943, la Résistance intérieure et la France libre convergent. Cette jonction pousse les mouvements résistants à se coordonner, non sans quelques heurts. De Londres, le général de Gaulle envoie Jean Moulin, avec pour mission d’unifier les forces paramilitaires des zones sud, tout en les plaçant sous l’autorité de la France combattante.
2 | LA FONDATION DU CNR |
Le 27 mai 1943, avec cette volonté d’unification, huit représentants des mouvements de résistance (Combat, Franc-Tireur, Libération, Front national, Organisation civile et militaire, Libération Zone Nord, Ceux de la Résistance, Ceux de la Libération), six mandataires des courants ou partis politiques hostiles au gouvernement de Vichy (PCF, SFIO, Parti radical, Parti démocrate-populaire, Alliance démocratique, Fédération républicaine) et deux délégués d’organisations syndicales (CGT, CFTC) se réunissent. Sous la présidence de Jean Moulin, ils fondent ensemble le Conseil national de la Résistance (CNR).
Quelques semaines plus tard, la mort de Jean Moulin, le maître d’œuvre de la naissance du CNR (fruit de nombreux compromis), risque de tout remettre en cause. Georges Bidault, jusqu’alors chargé du Bureau d’information et de presse du CNR en devient le nouveau président (juin 1943).
3 | LE PROGRAMME DU CNR |
Si le CNR a pour objectif premier de coordonner les actions des divers mouvements de résistance, il entend voir son rôle se poursuivre après la Libération, et participer au gouvernement de la France. L’idée de fonder une nouvelle République réparant les erreurs de la IIIe République, qui a conduit au désastre de 1940, s’impose au sein du CNR. Pour cela le CNR crée des Comités départementaux de Libération, mais surtout rédige le 15 mars 1944 une charte, connue sous le nom de « Programme du CNR «, formulant les principales réformes qui seront appliquées sous la future IVe République. Une double préoccupation guide les rédacteurs : mobiliser par un « plan d’action immédiate « et rassembler les esprits pour l’avenir afin de rendre son indépendance politique et économique à la France. Les axes majeurs de la charte sont les suivants :
— châtier les collaborateurs (épuration) ;
— rétablir le suffrage universel et les libertés publiques ;
— mettre en place la nationalisation des entreprises de transport, d’énergie et de production notamment, et la planification de l’économie ;
— instaurer la sécurité sociale et améliorer les conditions de travail ;
— réaffirmer les droits politiques, économiques et sociaux des populations des colonies françaises.
Mais le CNR, n’ayant pas su se transformer en force politique, disparaîtra, tout comme les principaux mouvements de résistance, avec les premières élections de 1945. Certains points de son programme seront néanmoins appliqués en 1945-1946.
Liens utiles
- le CNR (Conseil National de la Résistance)
- 220571 Charte du Conseil national de la Résistance (CNR).
- Conseil national de la Résistance (CNR).
- Charte du Conseil national de la Résistance (CNR)
- Extraits du Programme du CNR (Conseil National de la Résistance) rédigé le 15 mars 1944 (histoire)