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Compaoré, Blaise

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Compaoré, Blaise (1950- ), président du Burkina (1987- ).

2   CARRIÈRE MILITAIRE

Né à Ziniaré, près de Ouagadougou, Blaise Compaoré s’engage dans l’armée, fait ses études d’officier au Cameroun, au Maroc et en France et devient sous-lieutenant en 1975. En 1978, il rencontre Thomas Sankara lors d’une formation de commando parachutiste au Maroc, et le sauve de la prison pour rébellion (1983). Lorsque Thomas Sankara s’empare du pouvoir en 1982, il nomme Blaise Compaoré ministre d’État attaché à la présidence.

3   ACCESSION VIOLENTE AU POUVOIR

Des divergences politiques et personnelles se font bientôt jour entre les deux hommes, qui s’affichent marxistes-léninistes convaincus. En octobre 1987, Blaise Compaoré, qui craint d’être mis à l’écart, organise un coup d’État sanglant au cours duquel Thomas Sankara et treize officiers du gouvernement sont exécutés. Se proclamant président, il désarme les milices locales et instaure un programme de « rectification «. Son but officiel de ressusciter la révolution fait rapidement place à une politique économique conservatrice comportant la privatisation de l’industrie et des mesures d’austérité imposées par le Fonds monétaire international (FMI). En avril 1989, il crée l’Organisation pour la démocratie populaire — Mouvement du travail (ODP-MT) comme nouveau parti du pouvoir, et proclame une amnistie générale pour tous les prisonniers politiques.

4   TRANSITION DÉMOCRATIQUE

En juin 1991, une Constitution démocratique instaurant un régime présidentiel est approuvée par référendum. Confronté à l’agitation populaire, Blaise Compaoré démissionne de l’armée et annonce qu’il se présentera à une élection présidentielle pluraliste comme le candidat civil de l’ODP-MT, dont la doctrine économique ne sera plus le marxisme, mais la libre entreprise. En octobre, l’échec des négociations entamées entre le gouvernement et l’opposition à propos de la transition démocratique débouche sur de violents affrontements, amenant l’opposition à retirer ses candidats et à appeler au boycott de l’élection. En décembre 1991, Blaise Compaoré, désormais sans adversaire, remporte le scrutin, avec une participation électorale de seulement 25 p. 100.

Il s’efforce de se forger une image de démocrate, et entreprend une diplomatie active sur la scène régionale, comme en témoigne sa désignation à la tête de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1998-1999. Toutefois cette image est entachée, à l’extérieur, par son soutien au chef de guerre libérien Charles Taylor et, à l’intérieur, par les manœuvres politiques visant à diviser l’opposition et à consolider son propre pouvoir — en 1997, un amendement constitutionnel supprime la clause limitative du nombre de mandats présidentiels.

Blaise Compaoré est réélu en novembre 1998 avec 87,5 p. 100 des voix, lors d’une élection boycottée par les principaux partis de l’opposition, qui mettent en cause un manque de contrôle indépendant du scrutin. Dès le mois de décembre suivant, il doit faire face à une hostilité croissante à la suite de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, fondateur du journal l’Indépendant connu pour ses prises de position politiques virulentes — au moment de son assassinat, Norbert Zongo enquêtait sur le rôle du frère du président dans le meurtre de son chauffeur. Face à l’agitation politique et sociale qui s’ensuit, Blaise Compaoré donne des signes d’apaisement et de démocratisation : un collège des sages est créé en juin 1999 afin d’œuvrer pour la paix sociale et la réconciliation nationale ; le gouvernement est remanié afin d’inclure des membres de l’opposition ; la Constitution est modifiée afin de limiter la charge présidentielle à deux mandats présidentiels consécutifs. Toutefois, cette modification n’étant pas rétroactive, Blaise Compaoré est à nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2005. Face à onze candidats représentant presque la totalité de l’opposition, il est réélu dès le premier tour de scrutin avec 80,30 p. 100 des suffrages.

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