Commune de Paris
Publié le 11/02/2013
Extrait du document
Commune de Paris (1789-1794)
1 PRÉSENTATION Commune de Paris (1789-1794), administration parisienne, formée dès le 12 juillet 1789 par des électeurs parisiens. Elle a joué un rôle capital durant la Révolution, tantôt freinant, tantôt aiguillonnant les revendications révolutionnaires.
2 LES DÉBUTS DE LA COMMUNE La Commune est formée spontanément et illégalement, le 12 juillet 1789, par des notables qui portent à leur tête le modéré Bailly. Dès le 17 juillet, ce dernier remet à Louis XVI la cocarde tricolore où le blanc monarchique est encadré par les couleurs de la ville : la Commune de Paris montre ainsi qu’elle entend limiter le pouvoir absolu du roi par un contre-pouvoir municipal. Cette initiative révolutionnaire est légalisée par la loi du 21 mai 1790 (promulguée le 27 juin) qui organise l’Administration centrale de la Commune de Paris et divise la ville en 48 sections.
La Commune se voit confier la responsabilité de l’approvisionnement de la ville. Elle se dote d’une force de police propre qui échappe au pouvoir direct du roi, la milice ou Garde nationale, commandée par le marquis de La Fayette. Attachés à une monarchie constitutionnelle, les membres de la Commune sont ensuite élus au suffrage censitaire, et entendent limiter les désordres révolutionnaires.
Mais la fuite du roi à Varennes radicalise la Commune dont les nouveaux élus appartiennent, à partir de novembre 1791, aux clubs des Jacobins ou des Cordeliers, plus sensibles aux revendications populaires. Ils choisissent comme nouveau maire l’un des leurs, Pétion, et sont à la tête de l’insurrection qui renverse la monarchie le 10 août 1792.
3 LA COMMUNE INSURRECTIONNELLE Après la chute de la monarchie, les Communards font pression sur l’Assemblée législative ; celle-ci doit reconnaître l’existence de la Commune insurrectionnelle et doit promettre la convocation d’une Convention nationale. À partir de cette date, la Commune date ses arrêtés de l’an I de l’Égalité ; elle se bat pour que le suffrage censitaire soit aboli, et pour que les royalistes et les suspects soient arrêtés (loi finalement votée le 17 septembre 1793).
Renouvelée par des élections, la Commune est alors soutenue par les militants sans-culottes et dominée par des Montagnards, en lutte contre les Girondins : le procureur syndic Chaumette et son second, Hébert, utilisent les colères populaires pour réclamer de nouvelles mesures révolutionnaires. La loi du « maximum général «, voté le 29 septembre 1793, est imposée à la Convention par les sections et par la Commune. L’Assemblée communale devient un moteur essentiel dans la politique de déchristianisation active — elle se traduit par le pillage des églises, à dessein de faire disparaître les superstitions et l’obscurantisme religieux. De fait, la Commune finit par concurrencer le pouvoir de la Convention. Cette dernière limite alors les ambitions communardes, encadre la poussée populaire, puis facilite l’élimination de Hébert et de ses partisans. Le 18 mars 1794 enfin, elle décrète l’épuration des autorités constituées de Paris et Chaumette est arrêté le lendemain.
4 LA COMMUNE « ROBESPIERRISTE « À partir du printemps 1794, la Commune de Paris s’oriente vers le jacobinisme. Le Comité de salut public, mené par Robespierre, la transforme en un auxiliaire zélé de sa politique. C’est la raison pour laquelle les conseillers municipaux n’échappent pas aux exécutions qui frappent les robespierristes les 9 et 10 thermidor an II.
La Commune, pouvoir dangereux, trop proche des revendications du petit peuple révolutionnaire de Paris, est finalement supprimée par le décret du 14 fructidor an II (31 août 1794) : Paris est désormais directement dirigé par le gouvernement, qui n’entend plus être concurrencé par un quelconque contre-pouvoir.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
Liens utiles
- Etude de documents iconographiques sur la commune de Paris
- LA COMMUNE DE PARIS DE 1871
- JOURS DE LA COMMUNE DE PARIS (Les) (résumé) Bertolt Brecht
- Communard Partisan de la Commune de Paris, gouvernement insurrectionnel et populaire qui exerce le pouvoir sur la capitale du 18 mars au 28 mai 1871.
- CHAUMETTE, Pierre Gaspard (1763-1794) Membre du club des Cordeliers et procureur-syndic de la commune insurrectionnelle de Paris en 1792, il est à l'origine du culte de la déesse Raison.