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Commentaire sur Fin de partie de S. Beckett

Publié le 19/02/2013

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01/11/2012 RADU Ilinca 1ES2 Commentaire d'analyse littéraire sur Fin de partie Le théâtre de l'absurde émerge au sortir de la Deuxième Guerre mondiale dans les années 1950. Il s'agit d'un courant littéraire qui se donne pour objectif la représentation d'une condition humaine en perte de sens. Le théâtre de l'absurde est une approche psychologique de la société et de la nature humaine que des noms prestigieux tels que Samuel Beckett et Eugène Ionesco tentent de partager. Mêlant tragique et ironie, leurs oeuvres théâtrales poursuivent la remise en question des codes théâtraux classiques. Représentée pour la première fois en 1956, Fin de partie est la seconde pièce de Samuel Beckett après En attendant Godot. Cette oeuvre théâtrale beckettienne illustre les caractéristiques fondamentales qui définissent le théâtre de l'absurde dans son entité. La pièce narre l'histoire de quatre personnages physiquement amoindris vivant dans une chambre dont ils ne veulent pas sortir. Dans cette scène « d'exposition « l'action est minimale et répétitive et les informations transmises sont rudimentaires. Nous cherchons à trouver dans quelles mesures cette ouverture de Fin de partie n'est pas une exposition au sens classique du terme. Dans un premier temps, nous aborderons le fonctionnement de cet incipit afin de trouver les éléments clés qui le distingue des scènes d'exposition classiques et qui le font paradoxal. Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons à l'image propagée par Beckett sur le tragique dérisoire de la condition humaine des deux personnages protagonistes Hamm le tyrannique de la maison et Clov son serviteur. Il est paradoxal de dire que les premières pages de Fin de partie constituent une scène d'exposition. Nous notons tout d'abord la volonté de l'auteur de ne pas délimiter la pièce en scènes et d'introduire un grand nombre de didascalies qui arborent le fait que les personnages sont peu communicatifs. En effet, alors que la pièce vient tout juste de commencer, Beckett nous parle de « la fin « dès la première réplique : « Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. « (l. 1-2). Cette répétition est une provocation qui renforce et accentue l'idée de « la fin « et porte une vision pessimiste de l'existence. Elle souligne l'échec de toutes tentatives humaines dans ce monde dépourvu de sens. Le pessimisme et le désespoir sont divulgués au cours de cet extrait par l'intermédiaire des répliques et des nombreuses didascalies. Le monologue de Clov, qui ouvre la pièce, est « parasité « par cinq « temps « indiqués dans les didascalies internes. Ces « temps « marquent les silences et les hésitations du personnage. Ils introduisent l'idée de discontinuité dans son discours. Ainsi, les membres de phrase se suivent sans lien. Quand il parvient à parler, Clov répète ses mots et ne met pas de logique dans ses phrases. La fragmentation du temps est un des principaux thèmes de la pièce. Son passage est impossible à percevoir. Ainsi, la triple répétition du substantif « tas « à la ligne 3 introduit un effet pathétique :  « l'impossible tas « désigne l'impossible perception de l'écoulement du temps. Le discours de Clov est un discours sur l'angoisse. La répétition des mots de la même famille que le verbe « finir « et les grains qui s'ajoutent un à un pour former un tas font allusion à cette conscience malheureuse du temps, inaccessible comme unité et accessible uniquement comme fragmentation et répétition. Quant à Hamm, pour renforcer la notion du temps, Beckett le fait bâiller tout au long de son monologue qui est précédé par celui de Clov. Le bâillement permanent de Hamm fait allusion à l'ennui, une expérience existentielle dans laquelle le personnage souffre de son existence sur Terre. Dans le monologue de Hamm comme dans celui de Clov, nous retrouvons les hésitations et la notion de « fin « par l'intermédiaire de la double répétition à la ligne 26 : « j'hésite, j'hésite à...

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