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Commentaire de texte Politiques de l’emploi : l’exemple du Danemark ?

Publié le 02/03/2014

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Commentaire de texte 

Politiques de l’emploi : l’exemple du Danemark ? 

 

La lutte contre le chômage est l’un des objectifs majeurs de la politique économique globale. Les rigidités du marché du travail s’opposent à la réduction du chômage et des réformes de structure, des politiques de l’emploi sont souvent nécessaire. L’objectifs d’une politique de l’emploi est de favoriser le contenu en emploi de la croissance en augmentant le nombre d’emploi crée pour un taux de croissance donné. Cependant les moyens utilisés sont divers, les politiques multiples voire même contraires. Le modèle Beveridgien anglo-saxon, le modèle social-democrate, le modèle scandinave ou encore le modèle japonais et leurs variantes sont les principaux. Le modèle danois, lui, a réussi à réduire de moitié le taux de chômage au Danemark et il jouit maintenant de l’un des taux d’emploi le plus élevé au monde, il a donc retenu l’attention des économistes et des décideurs politique. Nous étudierons ce dernier puis on se demandera quels enseignements on peut en tiré pour le modèle français. 

 

Le modèle danois peut se résumer en un mot : « flexisécurité «, contraction de flexibilité et de sécurité. En effet ce système combine un taux d’emploi élevé, un marché du travail flexible et une protection sociale décente. C’est en un sens un compromis entre la volonté des entreprises, les employeurs souhaitant un haut niveau de flexibilité (c’est à dire une gestion de la main-d’œuvre permettant d’adapter le niveau de production et d’emploi en fonction des évolutions rapides de la demande) et la volonté des employés désirant un niveau de sécurité décent, « synonyme de garantie « (l.2). 

Selon l’article ligne 7 « Le système (…) combine une grande facilité de licenciement pour les entreprises (flexibilité) à des indemnités longues et importantes pour les sans-emplois (sécurité) «. Plus précisément, il s’agit d’une grande facilité à licencier rendue possible grâce a des préavis très court, 5 jours pour les ouvriers du bâtiment, mais aussi d’une grande facilité a à embaucher (coûts salariaux attractifs, emploi subventionnés …). 

Aussi les indemnités sont effectivement longue et importantes pour les sans emploi puisque le chômeur perçoit 90% de sont salaire pendant quatre ans, sans dégressivité, mais en contrepartie de suivre une formation professionnelle au moins « pendant les six premiers mois sans emploi «, une aubaine pour le secteur de la formation professionnelle. 

Ce système est surement inspiré du modèle plutôt libéral des pays anglo-saxons où les chômeurs doivent travailler en contrepartie de leurs allocations (avant, dans la pensée anglo-saxonne un chômeur est sans emploi le plus souvent par fainéantise ou manque d’initiative). En Grande-Bretagne par exemple, les chômeurs doivent accepter le travail qu’on leur propose sous peine de voir leurs allocations suspendues. Aux Etats-Unis, l’allocation est délivrée par des travaux d’utilité collective. Au Danemark aussi, les jeunes et les chômeurs de longue durée perdent leurs allocations dés qu’ils refusent un emploi, même mal payé ou au dessous de leur niveau de qualifications. 

Pour certains économistes, ces politiques reviennent à forcer les chômeurs à accepter des « macjobs « et des salaires faibles mais ne résolvent pas le problème puisque même si le nombre de chômeurs diminue le nombre d’individu en situation de précarité stagne. D’autres ne voient là qu’une « thérapie inutile servant seulement à occuper les chômeurs. « 

 

 

 

Evidemment, un pays ne peut plagier la politique de l’emploi d’un autre pays mais seulement s’en inspirer plus ou moins. Les français ont fait des choix différents de ceux du Danemark en matière de politique de l’emploi. 

Le Danemark suit une politique proche du laisser-faire d’Adam Smith concernant la facilité d’embauche et de licenciement (souplesse) alors qu‘en France le licenciement et même l’embauche restent délicat (rigidité). Aussi la France a opté pour une politique de réduction du temps de travail avec le passage au 35h sensé accroître le nombre d’actifs occupés par le biais du partage du travail, au contraire au Danemark le nombre d’heure travaillé n’a cessé d’augmenter au détriment des loisirs et de la vie familiale (certains parlent même d’esclavage). 

Par ailleurs, il est difficile de comparer un pays de 5,5 millions d’habitants avec un autre de plus de 65 millions, un pays où 80 % des salariés sont syndiqués avec un autre où seulement 8 % le sont. Ces différences empêchent l’exportation du système danois dans les grands pays européens comme la France où l’Allemagne. 

Ce système connaît néanmoins de sérieuses limites. Il est le symbole d’une ingérence bien trop importante du gouvernement, les dépenses publiques dépassait il y a peu de temps encore les 65 % du PIB, et un peu plus de 50 % pour le taux de pression fiscale, facteurs majeur de démoralisation de la population. Et malgré ces mesures et un taux d’emploi certes très élevé, la croissance du Danemark est restée parmi la plus faible des pays de l’UE et la croissance de la productivité et des salaires est inférieur au reste de l’Europe. « Alors que L'Europe des 15 a su créer 24% de nouveaux emplois en moyenne entre 1981 et 2003, la Suède et la Finlande n'en ont créé aucun. Le Danemark a fait un peu mieux avec 12 % de nouveaux emplois pendant cette période «. 

Le FMI a même mis en garde les autoritées concernées contre le « mythe danois «. 

 

 

 

Ainsi, si le modèle danois est certes attractif puisqu’il a permis de réduire le taux de chômage de moitié au Danemark qui jouit maintenant de l’un des taux d’emploi le plus élevé au monde, son bilan n’est pas si génial et son efficacité est maintenant remis en cause : secteur public surdimensionné, régression sociale… De plus des différences trop importantes rendent difficile l’adaptation du système danois en France; on ne peut pas changer de politique structurelle tous le temps. 

Le modèle irlandais plutôt libéral visant à rétablir le goût d’entreprendre est lui aussi surveillé de près par les économistes et semble très efficace, le taux de pression fiscale y est le plus faibles d’Europe (33 %), un taux de chômage de prés de 4,3 % … malheureusement l’Irlande a subi de plein fouet les effets de la crise, les prévisions sont alarmiste (le taux de chômage frôle désormais les 10 %) et le modèle social irlandais est rudement mis à l’épreuve.

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