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Commentaire de Texte : Les trois humiliations de Sigmund FREUD

Publié le 31/12/2010

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Ce texte «Les trois humiliations « est un essai dont l’auteur est Sigmund FREUD  (1848-1925), grand médecin et inventeur de la psychanalyse. Il est extrait de l’Introduction à la psychanalyse, 3ème partie, chapitre 13, écrite en 1916. Le thème de ce texte est l’ethnocentrisme de l’Homme, selon Freud la science rejetterait la supériorité que l’Homme s’est attribué face aux autres espèces. Mais « Les Trois humiliations « pose aussi le problème de l’inconscient que la psychanalyse définirait comme une contradiction avec la conscience et le fait de croire que nous pouvons tout maîtriser. Ce texte est donc « un appel à la modestie et au recueillement «. Freud défend sa thèse avec trois arguments et d’ailleurs sur un ton très piquant, presque agressif envers l’humanité. Premièrement, nous allons étudiée la première humiliation infligée par Copernic, de « Dans le cours des siècles « à « semblable «.Deuxièmement, la découverte de Darwin qui constitue la deuxième humiliation, de « Le second démenti « à « contemporains «. Troisièmement, dans la logique des choses, la troisième humiliation infligée par Freud lui-même et sa nouvelle science: la psychanalyse, de « Un troisième démenti « à « dans sa vie psychique «. Et enfin quatrièmement, l’explication que fait Freud sur le rejet de sa science, de « Les psychanalystes « à la fin.    Dans la première phrase, Freud entre directement dans le sujet en utilisant l’expression « égoïsme naïf de l’humanité «. On peut remarquer par ailleurs que le terme est assez péjoratif. Ici « égoïsme « signifie plutôt tout rapporter à soi et « naïf « s’oppose à « science «, plus haut dans la phrase, car la science, elle, affirme en ayant des preuves concrètes tandis que l’Homme affirme en ignorant. Le mot « démentis « renforce le fait que la science contredit la pensée de l’Homme.   Dans ce première paragraphe, Freud nous dit que la découverte de Copernic, c’est -à- dire que toutes les planètes tournent autour du soleil, décentralise la Terre « loin d’être le centre de l’univers « et cela donne tout à coup beaucoup moins l’importance à l’humanité. La Terre, et donc les Hommes, n’est qu’un point à peine perceptible dans l’immensité du « système cosmique «. L’expression «  dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur « introduit l’idée que notre conscience est limitée puisque nous ne pouvons nous représenter la grandeur de l’univers. Nous sommes donc dans l’ignorance et de ce fait nous ne pouvons rien avancer. L’Homme peut bien devenir le maître de la Terre, cela ne changerait rien au fait qu’il soit le maître «  d’une parcelle insignifiante du système cosmique «. L’allusion à « la science alexandrine « dont l’hypothèse de la rotation de la Terre fut vite délaissée au profit du géocentrisme de Ptolémée, peut démontrer que l’Homme dans son ego a préféré croire à une Terre au centre de tout.     Le second paragraphe continue sur la deuxième humiliation de l’humanité. Elle aurait contredit ou plutôt avec un terme plus radical « réduite à rien « le fait que l’Homme soit un être supérieur et privilégié par rapport à l’espèce animale, comme le mentionne Freud « à une place privilégiée dans l‘ordre de la création « . En effet, la découverte de Darwin crée un concept sur l’évolution de l’espèce humaine, selon lequel l’Homme descendrait en fait de l’animal. Cette théorie sera défendue par Wallace. Encore une fois, Freud en utilisant le mot « prétentions « est très piquant dans son argumentation. On peut noter que de nos jours, d’autres hypothèses ont été émises sur l’évolution de l’Homme, il ne descendrait plus du singe. Ainsi « l’indestructibilité de sa nature amirale « serait contestée. Comme dans le premier paragraphe, la dernière phrase « travaux qui ont provoqué la résistance la plus acharnée des contemporains « laisse supposer que l’Homme aurait voulu écarter cette thèse par pur ego.    Dans le troisième paragraphe, le dernier démenti, et donc la dernière humiliation, est infligé par « la recherche psychologique de nos jours « et donc par la science de Freud lui-même à la « mégalomanie humaine «, une expression encore très forte. On peut remarquer que les arguments qu’il nous propose ont été présentés dans un ordre historique, du plus vieux au plus récent. L’humiliation de l’Homme est donc un processus d’après l’auteur et on peut voir aussi que ce troisième démenti est la finalité de son argumentation. C’est donc là qu’il veut en venir. La psychanalyse démontrerait que « le moi n’est seulement pas maître dans sa propre maison «. Le « moi « ici fait référence à la conscience et « sa propre maison « , je présume, à l’Homme en lui-même. Le fait qu’il ne maîtrise pas implique qu’une autre force plus puissante et plus grande règne sur la conscience dans « la vie psychique « . Même s’il ne l’évoque pas, on peut déduire que Freud parle de l’inconscient, un autre indice nous l’indique : « il en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience «. Ces « renseignements « font penser aux rêves ou à des visions que l’on peut rencontrer dans des états particuliers tels que l’hypnose. Tout autant de choses peu connues, le « moi « ne peut être maître de quelque chose qu’il ne connaît pas. Il en serait plutôt effrayé conformément à la célèbre peur de l’inconnu.     Le quatrième paragraphe est celui qui explique tous les autres. Freud explique donc que son argumentation vise à lancer un « appel à la modestie et au recueillement «, mais pas seulement : « mais c’est à eux que semble échoir la mission d’étendre cette manière de voir «. Freud donne donc à la psychanalyse la mission de diffuser le concept d’inconscient dont il parle dans le 3ème paragraphe. L’expression «  et accessibles à tous « soulève l’idée que cette diffusion s’applique à tout le monde.  Lorsqu’il dit « Les psychanalystes ne sont ni les seuls ni les premiers … « cela implique qu’ils sont par contre les seuls et les premiers à voir l’inconscient de cette façon. Freud ne mentionne jamais dans ce texte le mot d’inconscient, on peut considérer que ce soit par le caractère d’Introduction du recueil. De plus, Freud donne la façon dont il va prouver ses hypothèses « et de produire à son appui des matériaux empruntés à l’expérience «. C’est donc par l’expérience, ce qui implique que ces théories soient irréfutables puisqu’elles sont expérimentées.   La deuxième phrase du paragraphe explique le «  avec le plus d’ardeur « de la première. Selon Freud, toutes les contestations contre sa science sont expliquées par le fait que les gens se sentent humiliés par celle-ci. Ces contestations sont extrêmement excessives selon la phrase de l’auteur : « la levée de boucliers «,  «  l’oubli de toutes les règles de politesses académiques «, et elles n’ont pas démenti sa théorie scientifiquement « le déchaînement d’une opposition qui secoue toutes les entraves d’une logique impartiale «. Sa théorie est une logique impartiale, elle ne peut donc pas être démentie. Ces contestations sont expliquées mais pas justifiées.    Ainsi, Freud pour défendre sa science, la psychanalyse, donne les causes de rejet qui seraient l’ethnocentrisme de l’Homme et son grand ego. Pour montrer que cela n’a plus lieu d’être, il présente ainsi trois arguments qui sont d’après lui irréfutables puisque ceux sont des concepts scientifiques : tout d’abord, la théorie de Copernic, puis celle de Darwin et enfin sa propre théorie. Il envoie ainsi un message d’humilité à l’humanité. Freud, on le voit, a le souci de convaincre et de persuader.  On remarquera aussi que Freud, dans son argumentation est très agressif en utilisant des mots comme   « égoïsme «, « prétentions «, « mégalomanie «, et même « humiliations « est un mot fort en sens. On penserait presque à un pamphlet contre l’humanité dont l’auteur fait tout de même partie. Mais avec le dernier paragraphe, on peut comprendre que cela est plutôt destiné spécifiquement à ceux qui rejettent la psychanalyse, sa propre science. A se demander si Freud avec cet appel à l’humilité n’avait pas des motivations d’ordre plus personnel. Rappelons que ce texte fait partie de l’Introduction à la psychanalyse et que le but est de faire accepter cette science apparemment si contestée. Mais je pense plutôt que ce ton cherche surtout à retenir l’attention et en quelque sorte à faire réagir.

freud

« l'homme.

Il peut en effet rêver de ce dont il a envie, même si la réalité ne lui permet pas de l'obtenir.

Lorsqu'il rêve, c'est lui qui ales cartes en main et qui peut tout décider.

Dans Belle du seigneur, Ariane passe ses journées à imaginer ses rendez-vous, ettrouve en cette rêverie une véritable source de bonheur.

Une application directe de cette notion de pouvoir que donnel'imagination qu'exprime Rousseau se trouve dans l'art.

En effet, l'artiste, qu'il soit peintre, écrivain où réalisateur rend possible parl'imaginaire des foules de choses improbables.

L'auteur, dans la fin de la phrase, accroît le pouvoir de la force divine, en disantque celle-ci peut « rendre cette imaginaire propriété plus douce », en le modifiant « au gré de sa passion ».

Rousseau évoque enfait ici le principe de cristallisation, énoncé par Stendhal, qui est le fait d'embellir l'objet de notre amour, donc de notre désir.Proust, dans Un amour de Swann, illustre ce principe par son personnage principal, Charles Swann, qui tombe amoureux d'unejeune femme nommée Odette à qui il va attribuer toutes les qualités qu'il trouve à une femme peinte sur le plafond de la chapelleSixtine, alors qu'Odette est en réalité une personne profiteuse et malhonnête.

Après avoir décrit l'étape de l'attente de lasatisfaction d'un désir, caractérisée par la représentation que l'on a de ce qu'on aspire à avoir, l'auteur va, avec la phrase suivante,nous décrire la dernière étape du désir, qui est l'accomplissement du désir lui-même.

En se fiant aux idées communes, on s'attendalors à ce que la satisfaction du désir soit une source de bonheur comparable à l'état de désir, voire supérieure, puisque l'objet denos désirs va passer de l'état de simple représentation imaginaire à celui d'objet matériel.

Mais selon Rousseau, le fait deposséder ce qu'on désire nous rendrait malheureux, « Mais tout ce prestige disparaît devant l'objet même ».

L'auteur annonce unevéritable désillusion du fait de la disparition de la magie engendrée par l'imaginaire, qui rendait tout possible.

L'auteur affirme que« rien n'embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point de ce qu'on voit ; l'imagination ne pare plus rien dece qu'on possède » dès lors que l'on obtient l'objet que l'on désire.

Il faut comprendre que le pouvoir de l'imagination cesse faceà la réalité, qui ne peut ainsi plus être embellie, et demeurera par conséquent toujours moins belle que l'imagination.

Cettedésillusion est sans appel et produit la déception.

L'objet que l'on a désiré n'est plus modelé par notre imagination, il est à nu, etn'a plus aucun moyen de se rendre plus attrayant à nos yeux Aussi, même si Rousseau évoque une certaine jouissance dansl'accomplissement d'un désir, « l'illusion cesse où commence la jouissance », il considère pourtant que l'illusion possède unpouvoir différent et supérieur à celui de la jouissance de posséder un bien.

Ce pouvoir qu'aurait l'illusion serait la procuration debonheur, alors que la jouissance amènerait un simple plaisir, non comparable au bonheur.Dans la troisième et dernière partie de ce texte, Rousseau conclut en affirmant que « le pays des chimères est en ce monde le seuldigne d'être habité ».

Il choisit ainsi de vivre dans l'imagination, c'est-à-dire dans l'attente de la satisfaction d'un désir, et fait lechoix de sacrifier la courte jouissance apporté par l'accomplissement d'un désir au bonheur illimité procuré par l'imaginaire.

Eneffet, le pays des chimères, donc de l'imagination, permet de rester dans l'état de toute puissance, et de procurer du bonheur.

Laréalité, qui elle est décrite par l'auteur comme « le néant des choses humaines » ne permet cette puissance infinie qu'à Dieu, quiest à l'origine de toute chose, donc de lui-même, et qui existe ainsi par lui-même.D'après Rousseau, la réalité représente le caractère borné de l'homme, le monde réel est donc synonyme d'une puissance trèslimitée, et le monde de l'imaginaire est lui sans limite et s'adapte à chacun des hommes.

Ainsi, selon lui, dans le « pays dechimères », chacun aura sa propre représentation de la beauté, alors que la réalité est immuable.

C'est pourquoi il achève saphrase logiquement en disant qu' « il n'y a rien de beau que ce qui n'est pas ». Dans cet extrait, Rousseau nous montre donc que l'on perd tout lorsque l'on ne désire plus, c'est-à-dire lorsqu'on ne ressent plusl'attente de la satisfaction d'un désir, et l'imagination qu'elle entraîne.

En effet, si l'homme, grâce à l'imagination, a accès au pouvoirinfini, lorsque l'imagination cesse d'être effective, donc que le désir est réalisé, il perd alors cette puissance illimitée.

Il perd donctout, ou une grande partie de ce qu'il a, car qu'est ce que le monde réel et borné à côté de l'imagination, où tout est réalisableselon les envies de chacun ? De plus, la seule chose qui diffère Dieu de l'homme est le fait d'avoir une puissance, donc unecapacité à réaliser ses volontés, infinie.

Or l'imagination est le seul moyen pour un homme d'être à l'équivalent de Dieu.

La penséede Rousseau quant au lien entre le désir et le bonheur est donc justifiée, et on peut dire qu'excepté dans l'état de désir, l'hommene sera dans la réalité qu'un éternel insatisfait, et en définitive jamais vraiment heureux.. »

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