Comment s'effectua la prise du pouvoir à Paris
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
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Nous nous avançons, côte à côte, précédés du CDL.
Au milieu de la cour, nous nous immobilisons au garde-à-vous pendantque le drapeau est hissé sur l'hôtel du ministre.
Nous montons les degrés : le CDL s'installe à notre droite.
Couette, du CDL, commis révoqué par Vichy, nous souhaite labienvenue.
Deux brèves allocutions de Monick et de moi.
La cérémonie est terminée, le CDL nous demande de dîner et decoucher au ministère.
Les FFI et le CDL resteront eux aussi.
A 19 h 30, nous allons dîner à la popote avec le CDL, Sergent, Bloch-Lainé et Calvet.
Dîner inattendu et exceptionnel, avecdeux vins et du champagne, des prises de guerre, paraît-il ! Mais à 20 h 30, on me remet un mot de Gaillard, que je décachetteet qui me donne un coup terrible : Parodi, Roland Pré et Laffon ont été arrêtés en auto cet après-midi même.
Ils n'avaient pas depapiers et n'ont pu justifier de ce qu'ils faisaient.
Par le consul de Suède, on espère arriver à les libérer.
J'arrive à maîtriser monémotion et glisse le papier à Monick, qui demeure lui aussi impassible.
Notre inquiétude est extrême : le mouvement risque d'être décapité en un instant décisif.
Nous nous réunissons après le dîner dans le cabinet du ministre des finances.
Coup de téléphone à Gaillard.
Pas de réponse.Brusquement, Gaillard surgit et nous donne des nouvelles plus précises.
Parodi a été arrêté en allant de chez Saint-Phalle à laréunion générale du CNR.
C'est Lacoste qui, avec la collaboration de Gaillard, prend la direction des services et remplaceParodi.
Lacoste n'est pas encore rentré dans son ministère.
Par contre, Miné et Samson se sont installés dès samedi.
Gaillard téléphone à son bureau où il apprend la libération de Parodi, mais nous avons besoin de confirmation.
Bloch-Lainé téléphone à son ami Saint-Phalle.
Parodi nous répond lui-même à l'appareil.
Il nous parle longuement.
Lui aussi acru qu'il était perdu.
Il a tenu tête aux officiers allemands en déclarant qu'il était le chef de la Résistance, et qu'il passait l'inspectionpour vérifier si la trêve était bien respectée.
Rassuré, je vais me coucher dans la somptueuse chambre du ministère.
Quel changement ! Hier, un errant dans Paris...
Lundi 21 août.-Des explosions et des coups de feu pendant la nuit.
Les Allemands sont toujours là.
Prévenu la veille, Berbigier prend son service.
Mes trois autres collaborateurs, prévenus par des moyens divers, arriveront aucours de la journée.
Je prends la direction des services.
Une cérémonie au monument aux morts est prévue pour 11 heures.
Beaucoup de monde.
Foule très recueillie.
Les claironssonnent.
Minute de silence.
Une gerbe de fleurs est apportée.
Je prononce quelques mots.
Marseillaise.
Mardi 22 août .-Petit déjeuner.
Les premiers journaux de la France libérée.
Voici Combat, Libération, Franc-Tireurtransformés en quotidiens de format normal.
Nombreuses visites.
Celle du cher Bizot qui vient m'embrasser.
Notre ami est dans l'euphorie.
Il commande des FFI à la mairiedu XVIIe, et c'est avec bonne humeur qu'il m'expose que le chef des FFI pour Paris, Rol, le remplaçant de Lefaucheux, acontinué la bataille malgré l'ordre de trêve.
Coup de téléphone de Piette, qui m'annonce la rupture de la trêve par le Comité parisien de libération (CPL) et nous demandede prendre des mesures de sécurité pour le personnel.
Transmis immédiatement à Monick.
Deux coups de téléphone d'une imprudence folle m'annoncent que le premier conseil des secrétaires généraux se tiendra àl'hôtel Matignon à 14 heures.
Déjeuner rapide.
Nous prenons nos vélos biens démocratiquement, Monick et moi, accompagnés de Berbigier et Bloch-Lainé.Aucune difficulté de circulation.
Rues mortes.
Grosse impression à l'arrivée : gardiens de la paix et gardes mobiles en grande tenue, mitraillettes, les grands salons ..., lemerveilleux parce que je ne connaissais pas encore.
Pasteur Vallery-Radot revient à la légalité et s'est coupé la moustache.
Closon, retour d'Angleterre, est à nouveau parmi nous..
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