cirque romain
Publié le 01/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
cirque romain, arène que l’on retrouvait dans la plupart des grandes villes de l’Empire romain et destinée au divertissement du peuple (jeux publics).
Adapté de l’hippodrome grec, le cirque comprenait un long circuit pour les courses de chars. Il était entouré de rangées de sièges, hormis à l’extrémité, réservée aux chars et aux écuries. Au centre du cirque s’étendait sur toute la longueur ou presque un mur bas, appelé spina, autour duquel se disputait la course de chars.
2 | DIVERTISSEMENT ET VIE DE LA CITÉ |
Quatre équipes rivales représentant les quatre éléments et vêtues respectivement de vert, de rouge, de bleu et de blanc conduisaient quatre chevaux symbolisant les saisons. Une course comptait sept tours et il y avait vingt-quatre courses par jour. Les émeutes n’étaient pas rares, même si les jeux du cirque étaient supposés apaiser la population qui en exigeait parfois de ses candidats politiques (panem et circenses, « du pain et des jeux «).
Le cirque servait également de cadre à des cérémonies au cours desquelles l’empereur se montrait au peuple pour célébrer une victoire militaire ou son accession au trône. Durant le Bas-Empire, les équipages qui s’affrontaient à Constantinople devinrent les porte-drapeaux de factions politiques rivales et les courses furent le déclencheur de la crise politique qui, au Ve siècle, confirma la scission de l’Empire.
Les jeux du cirque faisaient donc partie de la vie du citoyen. Les organiser constituait, pour les candidats briguant une magistrature ou pour les généraux du Ier siècle soucieux d’accroître leur popularité, un investissement inévitable (une évergésie) : en 55 av. J.-C., le général romain Pompée organisa cinq journées de cirque qui auraient vu périr 500 lions et 20 éléphants.
On trouvait des cirques notamment à Thessalonique (Grèce), Sirmium (aujourd’hui Sremska Mitrovica, Serbie) et Constantinople (aujourd’hui Istanbul, Turquie), où ils conservaient l’appellation d’hippodrome. Le cirque le plus célèbre est le Circus Maximus de Rome, construit vers 600 av. J.-C. et agrandi par Jules César au Ier siècle av. J.-C. Il mesurait quelque 610 m de long sur 190 m de large, avec une superficie intérieure de 564 m sur 85 m. Il pouvait accueillir quelque 200 000 spectateurs. Au VIIIe siècle, un autre cirque, le Colisée (voir Amphithéâtre), fut édifié : toute l’histoire romaine est donc marquée par les cirques qui constituèrent, au même titre que les jeux pour les Grecs, l’un des éléments spécifiques de leur culture.
3 | ÉVOLUTION ET DÉCLIN |
Le cirque accueillit progressivement de nouveaux divertissements tels que les combats de gladiateurs, les combats de fauves et les combats entre humains et bêtes sauvages. Ces spectacles étaient inspirés par les fêtes des rois orientaux que Rome avait soumis à son autorité depuis le IIe siècle av. J.-C. ; ils entraînèrent le développement d’un corps de gladiateurs professionnels, avec des financiers souvent issus de la classe des chevaliers, des entraîneurs spécialisés (les lanistae), et un recrutement non seulement chez les vaincus mais aussi chez les provinciaux.
En 71 av. J.-C., la révolte servile dirigée par le gladiateur Thrace Spartacus obligea Rome à mobiliser deux légions. Au IIe siècle, les chrétiens, livrés à la voracité de bêtes sauvages, constituèrent un vivier d’approvisionnement pour les jeux du cirque. Aux IVe et Ve siècles de notre ère, sous l’influence croissante de l’Église, les divertissements traditionnels du cirque tombèrent progressivement en disgrâce et furent finalement bannis. Au VIIe siècle, les cirques abandonnés furent démantelés et leurs pierres réutilisées dans la construction.
Cependant, outre les vestiges souvent impressionnants qui demeurent de ces cirques romains, les jeux du cirque sont restés, sous des formes moins féroces, de l’hippisme à la tauromachie, une pratique vivante de nos civilisations.
Liens utiles
- Les racines du Ciel de Romain Gary analyse écocritique
- Art et archéologie du monde romain
- Les méthodes d’enseignements du droit romain au Moyen-Age
- Antiquité : avant 476 Après 476 : chute de l’Empire romain
- Au-dessus de la mêlée (résumé & analyse) Romain Rolland