Chevènement, Jean-Pierre
Publié le 07/04/2013
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1 | PRÉSENTATION |
Chevènement, Jean-Pierre (1939- ), homme politique français qui a participé à de nombreux gouvernements socialistes entre 1981 et 2000, fondateur du Mouvement des citoyens (MDC), maire de Belfort de 1983 à 2007.
2 | LE DÉFENSEUR DE L’UNION DE LA GAUCHE |
Né à Belfort, fils d’instituteurs, énarque, Jean-Pierre Chevènement entame une carrière dans l’administration, tout en s’engageant dans la vie politique. Membre de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), il se montre partisan d’une profonde rénovation du socialisme. Dans cet esprit, lors du congrès d'Épinay en 1971 qui fonde le Parti socialiste (PS), il apporte son soutien à François Mitterrand qui prend la tête du nouveau parti. Dirigeant le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (CERES), qui constitue l’aile gauche du PS, il est chargé par Mitterrand d’élaborer le programme du PS et favorise le rapprochement avec le Parti communiste français (PCF), concrétisé par la signature du Programme commun de gouvernement en 1972. Cependant son discours jugé trop radical et l’arrivée au sein du PS de Michel Rocard, auquel il s’oppose, entraînent sa mise à l’écart.
Député de Belfort (1973-1988, 1991-1997 et 2000-2002), maire de Belfort (1983-1997 et 2001-2007), il devient ministre de la Recherche et de la Technologie (1981-1982) puis ministre d’État, ministre de la Recherche et de l’Industrie (1982-1983), mais, opposé au tournant de la rigueur économique décidé par le Premier ministre, Pierre Mauroy, il démissionne en 1983. Il revient cependant au gouvernement pour succéder à Alain Savary au portefeuille de l’Éducation nationale (1984-1986), afin d’apaiser la querelle scolaire suscitée par le projet de loi de son prédécesseur (voir loi Savary).
3 | SOCIALISME ET RÉPUBLIQUE |
Sa nomination au ministère de la Défense en 1988 par Michel Rocard accélère son évolution, déjà entamée avec la transformation du CERES en Socialisme et République (1985). Prônant un rôle accru de l’État, il se fait le défenseur de l’idée de nation, qui mêle valeurs socialistes et républicaines. C’est d’ailleurs ses convictions nationalistes qui l’amènent à démissionner de son ministère en 1991, lors de la guerre du Golfe : il estime en effet que la France est trop alignée sur la politique américaine. De même, hostile à la construction d’une Europe libérale, il fait campagne contre la ratification du traité de Maastricht en 1992. Critiquant la « dérive gestionnaire « des socialistes, il quitte le PS en 1993 après avoir fondé le Mouvement des citoyens (MDC). Il rallie cependant la gauche plurielle qui remporte les élections législatives anticipées de 1997 et occupe le poste de ministre de l’Intérieur, dans le gouvernement de Lionel Jospin. Ses prises de positions, notamment sur la question de l’immigration et son attitude face au mouvement des sans-papiers qui se structure en 1997 (la circulaire Chevènement de juin 1997 ouvre une régularisation sur critères) lui valent de nombreuses critiques de la part des Verts et des communistes en particulier.
Victime d’un grave accident d’anesthésie, survenu lors d’une opération chirurgicale en septembre 1998, Jean-Pierre Chevènement est contraint de suspendre ses fonctions ministérielles pendant plusieurs mois. De retour au ministère en janvier 1999, il est l’un des défenseurs d’une politique sécuritaire de gauche, s’opposant notamment au garde des Sceaux, Élisabeth Guigou, sur la question de la mise en détention des jeunes délinquants. Manifestant une position « républicaine et souverainiste «, il exprime aussi ses divergences de vue avec les autres membres du gouvernement à l’occasion du conflit au Kosovo, de la signature de la Charte européenne des langues régionales et au sujet de la Corse. En désaccord avec le plan de Lionel Jospin sur l’avenir de l’île, Jean-Pierre Chevènement démissionne du gouvernement en août 2000.
4 | LE CANDIDAT DU PÔLE RÉPUBLICAIN EN 2002 |
Réélu député du Territoire de Belfort en octobre 2000 puis maire de Belfort en mars 2001, Jean-Pierre Chevènement quitte la présidence du MDC en juin 2001 et annonce au mois de septembre sa candidature à l’élection présidentielle de 2002, soutenu par le Pôle républicain, rassemblement politique qui succède au MDC dissous en mai 2002. Crédité un temps de 14 p. 100 des intentions de vote, il tente d’apparaître comme le « troisième homme « dans une campagne où tout semble joué d’avance entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, président de la République et Premier ministre sortants. Il recueille finalement 5,33 p. 100 des voix lors du premier tour en avril 2002, ce qui le place en 6e position sur 16 candidats. Lors des élections législatives, il perd le siège de député du Territoire de Belfort qu’il détenait depuis 1973. À l’issue du congrès du Pôle républicain de janvier 2003, Jean-Pierre Chevènement devient président d’honneur du nouveau Mouvement républicain et citoyen (MRC). Très impliqué auprès de Ségolène Royal dans la campagne pour l’élection présidentielle de 2007, il est à nouveau battu aux élections législatives de juin 2007. Au lendemain de sa défaite, il démissionne de ses fonctions de maire de Belfort.
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