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CHAPITRE PREMIER LA TOUR DE CIRITH UNGOL

Publié le 30/03/2014

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CHAPITRE PREMIER LA TOUR DE CIRITH UNGOL

Sam se redressa péniblement. Il se demanda un moment où il se trouvait, et puis toute la détresse et tout le désespoir l’envahirent de nouveau. Il était dans l’obscurité profonde devant la porte inférieure de la forteresse des orques, les battants d’airain étaient fermés. Il devait être tombé, étourdi, quand il s’était précipité sur eux, mais il n’aurait su dire combien de temps il était resté étendu là. Puis il avait été embrasé, désespéré et furieux, et maintenant il avait froid et il frissonnait. Il rampa jusqu’aux portes et y appliqua l’oreille.

Loin à l’intérieur, il entendit faiblement des clameurs d’orgues, mais elles cessèrent bientôt ou passèrent hors de portée, et tout devint silencieux. Sa tête le faisait souffrir et ses yeux voyaient des lumières fantômes dans les ténèbres, mais il lutta pour se raffermir et réfléchir. Il était clair en tout cas qu’il n’y avait aucun espoir de pénétrer dans la place forte orque par cette porte, il pourrait attendre là des jours avant qu’elle ne s’ouvre, et il n’en avait pas le temps : celui-ci était désespérément précieux. Il n’avait plus aucun doute au sujet de son devoir : il lui fallait délivrer son maître ou périr dans la tentative.

« La mort est plus probable, et elle sera de beaucoup plus facile, de toute façon «, se dit-il sinistrement, tout en rengainant Dard et en se détournant des portes d’airain. Il revint lentement en tâtonnant dans les ténèbres le long du tunnel, car il n’osait se servir de la lumière elfique, et, chemin faisant, il essaya de mettre en ordre les événements depuis que Frodon et lui-même avaient quitté la Croisée des Chemins. Il se demandait quelle heure il était. Un moment intermédiaire entre un jour et le lendemain, pensa-t-il : mais des jours mêmes, il avait complètement perdu le compte. Il était dans un pays de ténèbres où les jours du monde semblaient oubliés et où tous ceux qui y pénétraient l’étaient tout autant.

« Je me demande s’ils pensent aucunement à nous, dit-il, et ce qui leur arrive à tous là-bas. « Il agita vaguement la main devant lui : mais, en fait, il était maintenant face au sud, revenant au tunnel d’Arachne, et non à l’ouest. À l’ouest, dans le monde extérieur, le midi du quatorzième jour de Mars selon le calendrier de la Comté approchait, et à ce moment même Aragorn emmenait la flotte noire de Pelargir, et Merry chevauchait avec les Rohirrim le long de la Vallée Fardière, tandis que les flammes s’élevaient dans Minas Tirith et que Pippin observait la folie qui croissait dans les yeux de Denethor. Cependant, malgré tous leurs soucis et leurs peurs, les pensées des amis de Frodon et de Sam se tournaient constamment vers eux. Ils n’étaient pas oubliés. Mais ils se trouvaient bien au-delà de toute possibilité d’aide, et nulle pensée ne pouvait encore porter aucun secours à Samsagace fils de Hamfast : il était totalement seul.

Il finit par revenir à la porte de pierre du passage orque, et, toujours dans l’incapacité de découvrir le loquet ou le verrou qui la retenait, il l’escalada comme précédemment et se laissa doucement tomber sur le sol. Puis il se dirigea furtivement vers la sortie du tunnel d’Arachne, où les lambeaux de sa grande toile se balançaient toujours dans la brise froide. Car elle paraissait bien froide à Sam après les ténèbres fétides qu’il venait de quitter, mais le souffle le ranima. Il se glissa précautionneusement au-dehors.

Tout était d’un calme menaçant. La lumière ne dépassait pas celle du crépuscule d’un jour sombre. Les vastes vapeurs qui s’élevaient de Mordor et s’en allaient flotter vers l’ouest passaient bas, grande masse de nuages et de fumée de nouveau éclairée par en dessous d’une lugubre lueur rouge.

Sam leva le regard vers la tour orque, et soudain, des fenêtres étroites, des lumières se projetèrent comme de petits yeux rouges. Il se demanda si c’était quelque signal. Sa peur des orques, un moment oubliée dans sa colère et son désespoir, revint. Pour autant qu’il pût voir, il n’avait qu’une seule ressource : poursuivre son chemin et tenter de découvrir l’entrée principale de la terrible tour, mais il se sentait les genoux faibles, et il s’aperçut qu’il tremblait. Arrachant ses yeux de la tour et des cornes de la Crevasse qu’il avait devant lui, il contraignit ses pieds à lui obéir malgré eux, et, lentement, l’oreille tendue, le regard scrutant les ombres denses des rochers au bord du chemin, il revint sur ses pas, passa l’endroit où Frodon était tombé et où s’attardait la puanteur d’Arachne, puis il poursuivit sa route en montant pour se trouver à nouveau dans la crevasse même où il avait mis l’Anneau et vu passer la compagnie de Shagrat.

Là, il s’arrêta et s’assit. Il ne pouvait se traîner plus loin, pour le moment. Il sentait qu’une fois dépassé le sommet du col et un seul pas fait dans la véritable descente dans le pays de Mordor, ce pas serait irrévocable. Il ne pourrait jamais revenir. Sans aucun but précis, il sortit l’Anneau et le repassa à son doigt. Il éprouva immédiatement le grand fardeau de son poids, et de nouveau, mais cette fois forte et plus pressante que jamais, la malice de l’OEil de Mordor, qui cherchait, essayant de percer les ombres qu’il avait créées pour sa propre défense mais qui à présent le maintenaient dans son inquiétude et son doute.

Comme auparavant, Sam sentit son ouïe avivée, mais sa vision des choses de ce monde lui parut ténue et

vague. Les murs rocheux du sentier étaient pâles, comme vus à travers une brume, mais il entendait encore au loin le bouillonnement d’Arachne dans sa souffrance, et, durs et nets, et très proches lui sembla-t-il, il entendit des cris et un cliquetis de métal. Il se releva d’un bond et se plaqua contre le mur bordant le chemin. Il fut heureux d’avoir l’Anneau, car venait là une autre compagnie d’orques en marche. Du moins le pensa-t-il tout d’abord. Mais il se rendit soudain compte qu’il n’en était pas ainsi, que ses oreilles l’avaient abusé : les cris des orques venaient de la tour, dont la corne supérieure était à présent juste au-dessus de lui, à gauche de la Crevasse.

Sam frissonna et essaya de se contraindre à bouger. Il y avait clairement quelque diablerie en oeuvre. Peut-être qu’en dépit de tous les ordres, les orques avaient cédé à leur cruauté et tourmentaient Frodon ou même le hachaient en menus morceaux. Il tendit l’oreille, et comme il le faisait, une lueur d’espoir lui vint. Il ne pouvait pas y avoir de doute : on se battait dans la tour, les orques devaient être en guerre entre eux, Shagrat et Gorbag en étaient venus aux coups. L’espoir suscité par cette hypothèse, si faible qu’il fût, suffit à le secouer. Il pouvait y avoir une chance. Son amour pour Frodon passa avant toute autre pensée, et, oubliant le danger, il cria d’une voix forte : « J’arrive, Monsieur Frodon ! «

Il courut au sentier ascendant et franchit le col. La route tourna immédiatement pour plonger en pente raide. Sam était passé en Mordor.

Il retira l’Anneau de son doigt, mû peut-être par quelque profonde prémonition de danger, bien que pour sa part il crût seulement souhaiter y voir plus clair. « Mieux vaut regarder le pis, murmura-t-il. Il ne sert à rien d’aller à l’aveuglette dans un brouillard ! «

Dur, cruel et âpre était le pays qui s’offrit à son regard. Devant ses pieds, la plus haute croupe de l’Ephel Duath descendait à pic en grands escarpements dans une sombre auge, de l’autre côté, s’élevait une autre croupe, beaucoup plus basse, au bord dentelé et haché de rochers à pic qui se détachaient comme des crocs noirs sur la lumière rouge : c’était le sinistre Morgai, cercle intérieur des défenses du pays. Dans le lointain, mais presque droit devant, au-delà d’un vaste lac de ténèbres pointillé de petits feux, se voyait un grand embrasement rouge, d’où s’élevaient d’immenses colonnes de fumée tournoyante, d’un rouge poussiéreux au pied, noire au-dessus où elle se fondait dans la voûte ondulante qui recouvrait tout ce pays maudit.

Sam contemplait Oroduin, la Montagne de Feu. De temps à autre, les fournaises qui brûlaient bien au-dessous de son cône de cendres s’embrasaient et, dans un grand soulèvement ronflant, déversaient par les fissures de ses flancs des rivières de roc fondu. Les unes coulaient flamboyantes le long de grands lits vers Barad-dûr, d’autres descendaient en serpentant dans la plaine pierreuse jusqu’au moment où, refroidies, elles demeuraient comme des formes de dragons tordus vomies de la terre tourmentée. C’est en une telle heure de labeur que Sam vit le Mont du Destin, dont la lumière cachée par le haut écran de l’Ephel Duath à ceux qui montaient par le sentier de l’Ouest, jetait maintenant un éclat éblouissant sur les faces des rochers nus, de sorte qu’ils paraissaient trempés de sang.

Sam demeura atterré dans cette terrible lumière, car, regardant à présent à gauche, il pouvait voir la Tour de Cirith Ungol dans toute sa puissance. La corne qu’il avait vue de l’autre côté n’était que la plus haute tourelle. Sa face orientale s’élevait en trois grands étages d’un ressaut de la montagne loin en dessous, elle était adossée à un grand escarpement, d’où elle saillait en bastions pointus, superposés, qui diminuaient en montant, avec des côtés perpendiculaires d’une habile maçonnerie face au nord-est et au sud-est. Autour de l’étage inférieur, à deux cents pieds sous l’endroit où se tenait Sam, il y avait un mur crénelé entourant une cour étroite. Sa porte ouvrait du côté sud-est, le plus proche, sur une large route, dont le parapet extérieur longeait le bord d’un précipice jusqu’au moment où elle tournait vers le sud et descendait en serpentant dans l’obscurité pour rejoindre la route qui franchissait le Col de Morgul. Après quoi, elle traversait une coupure déchiquetée du Morgai pour déboucher dans la Vallée de Gorgoroth et continuer jusqu’à Barad-dûr. L’étroit chemin supérieur sur lequel se tenait Sam descendait abruptement par des escaliers et un sentier escarpé pour rejoindre la route principale sous les murs rébarbatifs près de la Porte de la Tour.

« vague.

Les murs rocheux du sentier étaient pâles, comme vus à travers une brume, mais il entendait encore au loin le bouillonnement d’Arachne dans sa souffrance, et, durs et nets, et très proches lui sembla-t- il, il entendit des cris et un cliquetis de métal.

Il se releva d’un bond et se plaqua contre le mur bordant le chemin.

Il fut heureux d’avoir l’Anneau, car v enait là une autre compagnie d’orques en marche.

Du moins le pensa -t- il tout d’abord.

Mais il se rendit soudain compte qu’il n’en était pas ainsi, que ses oreilles l’avaient abusé : les cris des orques venaient de la tour, dont la corne supérieure était à présent juste au - dessus de lui, à gauche de la Crevasse. Sam frissonna et essaya de se contraindre à bouger.

Il y avait clairement quelque diablerie en œuvre.

Peut -être qu’en dépit de tous les ordres, les orques avaient cédé à leur cruauté et tourmentaient Frodon ou même le hachaient en menus morceaux.

Il tendit l’oreille, et comme il le faisait, une lueur d’espoir lui vint.

Il ne pouvait pas y avoir de doute : on se battait dans la tour, les orques devaient être en guerre entre eux, Shagrat et Gorbag en ét aient venus aux coups.

L’espoir suscité par cette hypothèse, si faible qu’il fût, suffit à le secouer.

Il pouvait y avoir une chance.

Son amour pour Frodon passa avant toute autre pensée, et, oubliant le danger, il cria d’une voix forte : « J’arrive, Monsi eur Frodon ! » Il courut au sentier ascendant et franchit le col.

La route tourna immédiatement pour plonger en pente raide.

Sam était passé en Mordor. Il retira l’Anneau de son doigt, mû peut -être par quelque profonde prémonition de danger, bien que pour sa part il crût seulement souhaiter y voir plus clair.

« Mieux vaut regarder le pis, murmura -t- il.

Il ne sert à rien d’aller à l’aveuglette dans un brouillard ! » Dur, cruel et âpre était le pays qui s’offrit à son regard.

Devant ses pieds, la plus haute c roupe de l’Ephel Duath descendait à pic en grands escarpements dans une sombre auge, de l’autre côté, s’élevait une autre croupe, beaucoup plus basse, au bord dentelé et haché de rochers à pic qui se détachaient comme des crocs noirs sur la lumière rouge : c’était le sinistre Morgai, cercle intérieur des défenses du pays.

Dans le lointain, mais presque droit devant, au -delà d’un vaste lac de ténèbres pointillé de petits feux, se voyait un grand embrasement rouge, d’où s’élevaient d’immenses colonnes de fumé e tournoyante, d’un rouge poussiéreux au pied, noire au - dessus où elle se fondait dans la voûte ondulante qui recouvrait tout ce pays maudit.

Sam contemplait Oroduin, la Montagne de Feu.

De temps à autre, les fournaises qui brûlaient bien au -dessous de son cône de cendres s’embrasaient et, dans un grand soulèvement ronflant, déversaient par les fissures de ses flancs des rivières de roc fondu.

Les unes coulaient flamboyantes le long de grands lits vers Barad -dûr, d’autres descendaient en serpentant dans la plaine pierreuse jusqu’au moment où, refroidies, elles demeuraient comme des formes de dragons tordus vomies de la terre tourmentée.

C’est en une telle heure de labeur que Sam vit le Mont du Destin, dont la lumière cachée par le haut écran de l’Ephel Duath à ceux qui montaient par le sentier de l’Ouest, jetait maintenant un éclat éblouissant sur les faces des rochers nus, de sorte qu’ils paraissaient trempés de sang. Sam demeura atterré dans cette terrible lumière, car, regardant à présent à gauche, il pouv ait voir la Tour de Cirith Ungol dans toute sa puissance.

La corne qu’il avait vue de l’autre côté n’était que la plus haute tourelle.

Sa face orientale s’élevait en trois grands étages d’un ressaut de la montagne loin en dessous, elle était adossée à un grand escarpement, d’où elle saillait en bastions pointus, superposés, qui diminuaient en montant, avec des côtés perpendiculaires d’une habile maçonnerie face au nord -est et au sud - est.

Autour de l’étage inférieur, à deux cents pieds sous l’endroit où se t enait Sam, il y avait un mur crénelé entourant une cour étroite.

Sa porte ouvrait du côté sud -est, le plus proche, sur une large route, dont le parapet extérieur longeait le bord d’un précipice jusqu’au moment où elle tournait vers le sud et descendait en serpentant dans l’obscurité pour rejoindre la route qui franchissait le Col de Morgul.

Après quoi, elle traversait une coupure déchiquetée du Morgai pour déboucher dans la Vallée de Gorgoroth et continuer jusqu’à Barad -dûr.

L’étroit chemin supérieur sur le quel se tenait Sam descendait abruptement par des escaliers et un sentier escarpé pour rejoindre la route principale sous les murs rébarbatifs près de la Porte de la Tour.. »

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