Champ-de-Mars, fusillade du
Publié le 11/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Champ-de-Mars, fusillade du, pendant la Révolution française, répression menée par la Garde nationale parisienne contre les pétitionnaires démocrates, le 17 juillet 1791.
2 | UNE PÉTITION DÉMOCRATE… |
Dès l’annonce de la tentative de fuite à l’étranger de Louis XVI (20-21 juin 1791), un mouvement d’indignation se développe à Paris. Le 22 juin, une première pétition réclamant un changement de régime est rédigée par François Robert, un journaliste issu du club des Cordeliers. Les Républicains s’organisent progressivement (dont les illustres Condorcet et Roland de La Platière) et, le 15 juillet, ils se réunissent au Cercle social pour élaborer un programme commun. L’Assemblée constituante repousse cette option républicaine et refuse de recevoir la délégation. Outré par la résistance légale, le club des Jacobins rédige à son tour une pétition, réclamant l’abdication du roi au profit d’un régime constitutionnel. Mais parallèlement, deux décrets de la Constituante (15 et 16 juillet) rétablissent le roi Louis XVI dans tous ses droits. Le 17, les républicains et les démocrates se réunissent au Champ-de-Mars où ils rédigent une troisième pétition (sans doute sous la plume du cordelier François Robert) demandant l’abrogation des décrets. Déposée sur l’autel de la Patrie, la pétition est signée par près de 6 000 Parisiens.
3 | …VIOLEMMENT RÉPRIMÉE |
L’Assemblée déclare la pétition contraire à la Constitution et la municipalité parisienne, dont Jean Sylvain Bailly est le maire, proclame la loi martiale ; le marquis de La Fayette, commandant en chef de la Garde nationale parisienne, est chargé de disperser l’attroupement. Le jacobin s’acquitte avec zèle de cette tâche : plus de cinquante cadavres, plusieurs centaines de blessés dont des femmes et des enfants sont dénombrés.
4 | LES CONSÉQUENCES DE LA FUSILLADE |
De fait, soucieux de préserver le régime modéré (favorable aux notables fortunés) mis en place depuis 1789, les députés ont refusé dans leur majorité les thèses démocrates et républicaines auxquelles cette vaine tentative a donné une grande popularité.
Traduisant une irréversible fracture entre les révolutionnaires, la fusillade du 17 juillet 1791 a de multiples conséquences : la presse fait immédiatement l’objet d’une censure et de poursuites extrêmement sévères — notamment les feuilles de Jean-Paul Marat, l’Ami du peuple, et de Nicolas de Bonneville, la Bouche de fer, qui ont relayé les pétitionnaires ; les républicains et, au-delà, les démocrates sont arrêtés en nombre — ce qui radicalise leurs positions, tandis que l’Assemblée relève le cens électoral et interdit toute possibilité de réviser la Constitution. Des meneurs de 1789 aussi célèbres que Jean Sylvain Bailly et le marquis de La Fayette ont perdu toute audience dans le Paris populaire, et le club des Jacobins connaît une scission dont va sortir le très modéré club des Feuillants.
Après la fuite à Varennes, la fusillade du Champ-de-Mars est le deuxième événement important qui permet l’émergence d’un sentiment républicain au sein du peuple révolutionnaire.
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