Cent-Jours

Cent-Jours, dernière période du Premier Empire, de l’entrée de Napoléon I^er dans Paris (20 mars 1815) à sa seconde abdication (22 juin 1815).

Vaincu par les armées européennes coalisées lors de la campagne de France (janvier-mars 1814), Napoléon I^er est contraint d’abdiquer sans conditions. Il se voit concéder, comme seul royaume, l’île d’Elbe (en Méditerranée), où il s’exile avec quelques fidèles. Alors qu’en France une opposition bonapartiste s’organise contre le fragile régime du roi Louis XVIII, Napoléon s’échappe de l’île d’Elbe.

Le 1^er mars 1815, il débarque à Golfe-Juan avec quelques soldats. Son passage suscite l’enthousiasme des populations dans les villes et les campagnes (la route Napoléon, de Cannes à Grenoble). Ralliant à Laffrey les troupes envoyées pour le stopper, puis celles de Ney (14 mars), il arrive au palais des Tuileries le 20 mars, au lendemain de la fuite de Louis XVIII. Le 21 mars, il obtient le soutien de Joachim Murat.

Un gouvernement est formé, comprenant Joseph Fouché à la Police et Lazare Carnot à l’Intérieur, deux anciens révolutionnaires. Benjamin Constant, qui a été un opposant de Napoléon, est chargé de rédiger une constitution. Ce sont les Actes additionnels aux constitutions de l’Empire, promulgués le 22 avril 1815. Destiné à rallier les notables, ce texte déçoit les libéraux, car il ne rétablit pas le suffrage universel. Il n’obtient qu’un soutien mitigé lors du plébiscite du 2 juin.

Le 3 mai, les troupes napoléoniennes commandées par Joachim Murat subissent un premier revers contre les Autrichiens à Tolentino (dans les Marches, Italie). Mis au ban de l’Europe le 31 mai, Napoléon lance une offensive en Belgique (15 juin), à la tête d’une armée de 120 000 hommes seulement. Après une première victoire sur Blücher à Ligny (16 juin), il doit affronter les Britanniques de Wellington et les Prussiens de Blücher, qui viennent d’effectuer leur jonction. La défaite française de Waterloo, le 18 juin, réduit à néant les rêves de l’empereur.

Le 22 juin 1815, Napoléon I^er doit abdiquer pour la seconde fois ; il est exilé à Sainte-Hélène, une île rocheuse de l’océan Atlantique.

Les Cent-Jours aboutissent à un second traité de paix, beaucoup plus défavorable à la France. Le pays se retrouve avec un territoire légèrement inférieur à celui de 1789, est astreint à payer d’importants dommages de guerre, et doit subir une occupation de cinq ans. Les partisans des Cent-Jours sont exclus de l’amnistie décrétée à la Restauration.