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Ce qui ne peut être oublié

Publié le 17/01/2022

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19-25 août 1944 - L'insurrection parisienne d'août 1944 a été le couronnement d'un long, difficile et héroïque effort, préparé dans le combat incessant de la Résistance, et déclenché au moment propice, en plein essor du mouvement populaire et dans la situation favorable créée par l'avance concentrique des armées alliées débordant la capitale. La part du risque, toujours présent lors d'une prise de décision qui s'impose, a rapidement disparu au fur et à mesure que la bataille se développait et que des forces et des moyens de plus en plus importants renforçaient les Alliés et privaient l'ennemi de la possibilité de recevoir de l'aide. La confiance des combattants de la Résistance dans l'appui et le soutien irremplaçable et nécessaires que lui apporterait, le moment venu, la population parisienne, reposait sur l'expérience vécue de quatre années d'action clandestine, multiforme, contre l'occupant et les " kollaborateurs " à son service. Et on ne soulignera jamais assez le rôle capital de la presse clandestine publiant les appels, les communiqués des actions réalisées par les partisans et les francs-tireurs, les saboteurs, et les instructions diverses destinées aux combattants, à la population. N'oublions pas celui des radios amies exaltant cette action nationale, mobilisatrice, inquiétante et même démoralisatrice pour les troupes ennemies et leur commandement, surtout lorsque l'offensive alliée se déploya, à partir du 31 juillet, en direction de la Bretagne et du Bassin parisien. C'est dans ce climat que se situa, pour la résistance et l'occupant, le débarquement des forces alliées, le 6 juin 1944, sur les côtes normandes. A ce moment, les autorités allemandes renoncèrent à placarder sur les murs de Paris une décision décrétant pratiquement l'état de siège, et se terminant ainsi : " Tous civils qui, d'une manière ou d'une autre, participeraient (en cas de combats dans Paris ) à la lutte ou rendraient des services à l'ennemi, seraient punis de mort. " Le souci du commandement allemand de ne pas aggraver la situation, de ne pas heurter de front la population parisienne, qui lui apparaissait comme " une immense énigme ", était évident. Placé dans l'incertitude de nouveaux débarquements, il tenait à ne pas créer de lui-même une situation de tension et de crise dans la capitale, plaque tournante de ses transports et centre logistique important pour ses forces armées. Par ailleurs, il n'y disposait que de peu de troupes, trois régiments de sécurité à trois bataillons. Cela fut ressenti par la Résistance, outre le devoir de tout faire pour aider à la réussite du débarquement, comme une invite supplémentaire à développer ses actions, à harceler l'ennemi. Le communiqué des FFI de la région parisienne (P1) fait état, pour la période du 8 au 25 juin 1944, d'une centaine d'actions contre les transports de troupes et de matériels, trains déraillés et coupures de voies, sabotage de machines, coups de main aussi nombreux contre les transports routiers, par mines et crève-pneus, coupures de câbles et de lignes téléphoniques, récupération d'armes... Ce rythme fut largement soutenu jusqu'au moment du déclenchement de l'insurrection parisienne. Les grèves et les premiers combats Le 10 août, les cheminots donnèrent le branle à l'action pré-insurrectionnelle, suivis par les travailleurs du bâtiment, les métallos. Le métro s'arrête aussi. Entre-temps, le 13, la gendarmerie de l'Ile-de-France et de l'Orléanais rejoint en bloc la Résistance. Puis, c'est le tour de la police parisienne, en grève à partir du 15 août. Les informations obtenues faisaient état du peu de profondeur des arrières allemands, de la démoralisation accentuée des troupes- " Schlimmer als Stalingrad " (pire qu'à Stalingrad)-qui ne tenaient qu'avec les SS dans le dos. Le 17 août, la prise de Falaise allait refermer la poche dans laquelle six divisions blindées laissèrent presque tous leurs chars, et d'où ne s'échappèrent que des débris d'unités s'efforçant de mettre le plus de distance possible entre elles et les forces alliées. Le 18 août, la Résistance allait s'emparer, avec l'appui de la population, des mairies de Montreuil, Bondy, Les Lilas... et s'y maintenir après de sérieux combats contre l'infanterie et les chars allemands. L'affiche des élus communistes, apposée dans la nuit du 18 au 19, " Nous appelons le peuple de Paris et sa banlieue à l'insurrection libératrice... ", avait été précédée par toute une série d'appels du Comité national des FTP, du Comité parisien de la libération et du Conseil national de la Résistance, et d'ordres du chef régional des FFI : celui-ci déclenchait alors l'action générale et donnait en conclusion de son ordre du 19 août la mission " d'ouvrir la route de Paris aux armées victorieuses et de les y accueillir ". Quelques heures plus tard, Alexandre Parodi, membre-délégué du GPRF à Paris, donnait son accord à l'ordre de mobilisation générale et plaçait toutes les forces de la Résistance-y compris la gendarmerie, la police et la garde républicaine-sous les ordres du chef régional. Ainsi, la bataille s'engageait toutes forces réunies et placées sous commandement unique. Les tentatives de trêve n'influèrent pas sur le déroulement des combats. D'ailleurs, les combattants aux prises n'en tinrent pas compte et les chefs militaires des FFI, appuyés par la majorité du CNR comme du CPL, la rejetèrent. Von Choltitz avait bien essayé de terroriser les Parisiens, avant et pendant les premiers jours de l'insurrection-les massacres de la Cascade, de la rue Leroux, de la gare du Nord, à Domont, dans les fossés de Vincennes et les jardins du Luxembourg en témoignent tragiquement. Dans ses ordres du 19 comme du 22 août, il ordonne de combattre la Résistance " sans pitié " et de " détruire les maisons d'où partiront les coups de feu ". Dans la décision de diriger sur Paris la 2e DB. Commandée par le général Leclerc, l'intervention de la Résistance fut décisive, et le général Eisenhower écrivit dans ses Mémoires : " J'eus en cette occasion la main forcée par le mouvement insurrectionnel des forces françaises ". C'est le commandant Gallois-Cocteau, dépêché par le chef régional des FFI, qui réussit dans la mission reçue et convainquit le général Bradley de donner, le 22 août dans la soirée, l'ordre au général Leclerc de se porter sur Paris. Ce même jour, la garnison allemande s'enfermait dans une dizaine de points d'appui ses blindés étaient gênés dans leur mouvements par les barricades et parfois détruits par des bouteilles incendiaires fabriquées sur place, grâce à la recette donnée par le commandement des FFI et affichée sur les murs de Paris... Le 24 dans l'après-midi, précédant de quelques heures l'arrivée à l'Hôtel de Ville de Paris des premiers détachements de la 2e DB commandés par le capitaine Dronne, un message lancé d'avion, parvenait aux défenseurs de Paris : " Tenez bon, nous arrivons. " Le 25 de bon matin, la 2e BD convergeait sur Paris par des itinéraires et des portes où avaient été mises en place, durant la nuit, des unités chargées d'en assurer la sécurité. Les films de l'époque sont les témoins de l'enthousiasme populaire de cette journée qui se terminera par la reddition de von Choltitz, signée à la préfecture de police au début de l'après-midi, suivie des ordres particuliers signés par le général allemand, à Montparnasse, avant 16 heures, enjoignant aux points d'appui de la garnison allemande de cesser toute résistance. Redditions obtenues non sans combats, comme au Sénat et place de la République. Vers 16 heures, Paris était définitivement libéré, tandis que, dans la banlieue nord, les combats se poursuivront jusqu'au 27 août. Paris avait échappé à la destruction, à la fois par son initiative, sa résolution, son combat déclenché à temps, surprenant l'ennemi et le privant, en accélérant l'avance alliée, de tout secours extérieur. La Résistance avait rempli sa tâche avec honneur, reconquis la capitale et, avec le concours recherché de ses frères d'armes de la 2e DB, donné à Paris sa plus belle victoire.

« générale et plaçait toutes les forces de la Résistance-y compris la gendarmerie, la police et la garde républicaine-sous les ordresdu chef régional. Ainsi, la bataille s'engageait toutes forces réunies et placées sous commandement unique. Les tentatives de trêve n'influèrent pas sur le déroulement des combats.

D'ailleurs, les combattants aux prises n'en tinrent pascompte et les chefs militaires des FFI, appuyés par la majorité du CNR comme du CPL, la rejetèrent. Von Choltitz avait bien essayé de terroriser les Parisiens, avant et pendant les premiers jours de l'insurrection-les massacres dela Cascade, de la rue Leroux, de la gare du Nord, à Domont, dans les fossés de Vincennes et les jardins du Luxembourg entémoignent tragiquement. Dans ses ordres du 19 comme du 22 août, il ordonne de combattre la Résistance " sans pitié " et de " détruire les maisons d'oùpartiront les coups de feu ". Dans la décision de diriger sur Paris la 2 e DB.

Commandée par le général Leclerc, l'intervention de la Résistance fut décisive, et le général Eisenhower écrivit dans ses Mémoires : " J'eus en cette occasion la main forcée par le mouvement insurrectionnel desforces françaises ". C'est le commandant Gallois-Cocteau, dépêché par le chef régional des FFI, qui réussit dans la mission reçue et convainquit legénéral Bradley de donner, le 22 août dans la soirée, l'ordre au général Leclerc de se porter sur Paris. Ce même jour, la garnison allemande s'enfermait dans une dizaine de points d'appui ses blindés étaient gênés dans leurmouvements par les barricades et parfois détruits par des bouteilles incendiaires fabriquées sur place, grâce à la recette donnéepar le commandement des FFI et affichée sur les murs de Paris... Le 24 dans l'après-midi, précédant de quelques heures l'arrivée à l'Hôtel de Ville de Paris des premiers détachements de la 2 e DB commandés par le capitaine Dronne, un message lancé d'avion, parvenait aux défenseurs de Paris : " Tenez bon, nousarrivons.

" Le 25 de bon matin, la 2 e BD convergeait sur Paris par des itinéraires et des portes où avaient été mises en place, durant la nuit, des unités chargées d'en assurer la sécurité.

Les films de l'époque sont les témoins de l'enthousiasme populaire decette journée qui se terminera par la reddition de von Choltitz, signée à la préfecture de police au début de l'après-midi, suivie desordres particuliers signés par le général allemand, à Montparnasse, avant 16 heures, enjoignant aux points d'appui de la garnisonallemande de cesser toute résistance. Redditions obtenues non sans combats, comme au Sénat et place de la République.

Vers 16 heures, Paris était définitivementlibéré, tandis que, dans la banlieue nord, les combats se poursuivront jusqu'au 27 août. Paris avait échappé à la destruction, à la fois par son initiative, sa résolution, son combat déclenché à temps, surprenantl'ennemi et le privant, en accélérant l'avance alliée, de tout secours extérieur. La Résistance avait rempli sa tâche avec honneur, reconquis la capitale et, avec le concours recherché de ses frères d'armes dela 2 e DB, donné à Paris sa plus belle victoire. HENRI ROL-TANGUY Chef régional des FFI d'Ile-de-France, membre du Parti communiste français Le Monde du 24 août 1974 CD-ROM L'Histoire au jour le jour © 2002, coédition Le Monde, Emme et IDM - Tous droits réservés. »

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