Çatal Höyük
Publié le 13/04/2013
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Çatal Höyük, tell situé près de Konya, en Turquie, où fut mise au jour une agglomération néolithique, célèbre pour son plan agglutinant et pour ses impressionnants « sanctuaires «.
Site exceptionnellement vaste — environ 12 ha — dont on ignore le nom ancien, Çatal Höyük est parfois qualifiée de « plus vieille ville du monde «, à tort selon les archéologues, car son organisation sociale est villageoise et non urbaine. Les campagnes de fouilles, menées de 1961 à 1965 par J. Mellaart, n’ont permis de l’étudier que très partiellement.
La civilisation de Çatal Höyük serait issue de l’adoption en Anatolie, au VIIIe millénaire av. J.-C., des modes de vie néolithiques du moyen Euphrate. Le site fut occupé de la fin du VIIIe millénaire av. J.-C., période acéramique, au milieu du VIIe millénaire av. J.-C. Ses maisons de briques crues et de bois, accolées les unes aux autres, présentent sur l’extérieur un mur protecteur aveugle, faisant office de fortification. Les rues y sont inexistantes, et l’on entrait dans les maisons par le toit au moyen d’échelles mobiles. Ces maisons, dotées de foyers et de fours, sont organisées en plates-formes de différentes hauteurs correspondant aux diverses activités domestiques.
Les habitants étaient des agriculteurs, des éleveurs de caprins, puis peut-être de bovins. On a trouvé sur le site quantité d’objets d’os, de bois, de pierre, notamment d’obsidienne locale, objet d’un vaste commerce dans tout le Proche-Orient néolithique, et des perles de plomb et de cuivre attestant la maîtrise de la fonte du métal. Après décarnation, peut-être par les vautours, comme on peut le déduire des peintures murales des sanctuaires, les os des défunts étaient enterrés dans le sol des maisons. Aux périodes finales d’occupation du site, les crânes furent déposés dans les sanctuaires, témoins de la pratique d’un « culte des crânes « observée dans divers sites néolithiques du Proche-Orient. Les sanctuaires de Çatal Höyük ont révélé l’existence précoce d’une mythologie complexe, articulée autour de deux divinités : la déesse-mère et le taureau. Les murs des sanctuaires présentent principalement des figures de femmes accouchant, sculptées en relief ou peintes, des têtes modelées de taureau, des incrustations d’os et de cornes, des séries de protubérances interprétées comme des seins et des fresques polychromes associant humains et animaux. Certains chercheurs pensent que le nombre important de ces sanctuaires traduit l’existence d’un groupe social chargé du culte, détaché des activités de production, qui serait le signe d’un début de la hiérarchisation sociale.