Casque d'acier

Casque d'acier (Stahlhelm), ligue, fondée en 1918, d’anciens combattants allemands nationalistes opposés à la République de Weimar.

Fondée par Franz Seldte (1882-1947) en novembre 1918, l’association patriotique Casque d’Acier constitue un recours politique pour les anciens combattants de la Première Guerre mondiale qui ne trouvent plus leur place dans la société allemande et qui refusent la nouvelle République de Weimar. Ils la considèrent en effet comme opposée aux traditions allemandes, et répandent la thèse du « coup de poignard dans le dos « (thèse fallacieuse selon laquelle l’Allemagne n’aurait pas été vaincue militairement mais acculée à la capitulation par la trahison des Juifs et des communistes). Le Casque d’Acier, proche du Parti national-allemand (Deutschnationale Volkspartei, DNVP), constitue, avec ses organisations satellites, un mouvement de droite antirépublicain, antidémocratique et antisémite important : accueillant à partir de 1924 des adhérents non anciens combattants, il compte, en 1930, environ 500 000 membres. À la suite de l’assassinat du ministre des Affaires étrangères, Walther Rathenau (1922), le mouvement est interdit pendant quelques mois en Prusse.

En conflit permanent avec les tenants démocrates de gauche du drapeau noir-rouge-or (les couleurs de la République de Weimar), le Casque d’Acier est le principal instigateur des campagnes qui ébranlent la jeune République (luttes contre le plan Dawes en 1923-1924 et le plan Young en 1928, qui visent à trouver une solution à la question des Réparations, et participation aux côtés d’Hitler au Front de Harzburg, qui réunit tout ce que la République de Weimar compte d’opposants nationalistes, en 1931). En 1933 commence l’incorporation des membres du Casque d’Acier dans les SA (Sturmabteilung — Sections d’assaut du parti nazi) et, en 1935, le Casque d’Acier est dissous. Sa refondation dans la République fédérale d’Allemagne (RFA), en 1951, restera sans écho significatif.