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Burgondes

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Burgondes, peuple barbare, installé en Gaule et ayant donné son nom à la Bourgogne.

Originaires de Scandinavie, les Burgondes émigrent vers la Gaule et la Germanie au Bas-Empire romain. Au début du ve siècle, lors de la grande vague d’invasion ostrogothe et vandale, ils cherchent à étendre leur domination mais sont battus par le général Aetius en 436. Les Romains leur accordent un foedus en 443, traité qui les confine dans l’actuelle Savoie. De là, ils étendent leur sphère d’influence jusque Langres, Dijon et Die, puis s’implantent à Lyon, l’ancienne capitale des Gaules.

2   ROMANISATION ET CHRISTIANISATION

Après leur installation, les Burgondes conservent certaines de leurs traditions barbares, au grand dam de l’évêque Sidoine Apollinaire qui relate avec dégoût leur habitude de cuisiner l’oignon dès le matin et de répandre de la graisse animale sur leur chevelure.

Les Burgondes acceptent néanmoins la civilisation gallo-romaine et ses élites : de grandes villae subsistent et de nouvelles exploitations sont construites, telle celle de Larina, dans le Jura méridional. Comme les Francs et les Wisigoths, leurs rois ont une fonction de comte dans les cités, chargés de l’administration, de la police et du prélèvement des impôts. La romanisation partielle se manifeste par l’adoption d’une titulature romaine pour le roi Gondioc (vers 450-470) et son fils Gondebaud. Ce dernier, en rédigeant la loi Gombette, simplifie le Code théodosien et rompt ainsi partiellement avec le droit barbare. Les Burgondes reprennent aussi les structures administratives et fiscales de l’Empire romain, souvent avec l’aide des élites locales, ce qui impose par exemple une redistribution équitable des produits de l’impôt et de la guerre.

En majorité convertis à la version arienne du christianisme, les Burgondes choisissent parfois de se rallier à l’orthodoxie (Clotilde est une princesse burgonde) qui a condamné cette hérésie.

Dans cet espace très fortement romanisé, largement catholique, les Burgondes rencontrent en général l’opposition de leurs évêques. La résistance des clercs et des précepteurs des grandes familles de culture latine est plus importante que dans les autres royaumes barbares. Pour preuve, les grandes œuvres de l’art burgonde s’imposent, même si les édifices issus de la période romaine restent entretenus.

3   RELATIONS AVEC LES FRANCS

L’attitude diplomatique des Burgondes vis-à-vis de l’Empire permet à ce dernier de contenir les prétentions des voisins barbares. Néanmoins, l’histoire politique du royaume est marquée par les conflits avec les Francs mérovingiens, puis par l’installation de ces derniers aux postes du gouvernement.

En 493, Gondebaud signe un pacte de non-agression avec le roi Clovis Ier, qui épouse l’héritière burgonde, Clotilde. Mais, plus que la conversion de Clovis au catholicisme, les ambitions du frère de Gondebaud, qui fait appel aux Francs, plongent l’État dans la guerre. En 500, Clovis vainc Gondebaud à Dijon et accepte de lever le siège d’Avignon contre le versement un tribut annuel.

Les héritiers des deux souverains reprennent le combat. Au début du VIe siècle, Sigismond puis Gondomar, successeurs de Gondebaud, se heurtent aux héritiers de Clovis : la Burgondie est conquise par les Francs entre 523 et 534 et échoit en définitive à Gontran en 561. La conquête du pays burgonde ouvre alors aux Francs les portes de la Méditerranée.

Selon l’historien Stéphane Lebecq, Gontran est un roi « coureur de dots « : père de Gondebaud (nom royal chez les Burgondes), fruit d’une union avec sa concubine Vénérande, il épouse Marcatrude, qu’il répudie au profit d’Austrechilde, dont il a plusieurs fils ; il promet ensuite le mariage à Théodechilde, veuve de son frère Charibert et, après l’avoir délestée de ses biens, l’enferme dans un couvent. Néanmoins, sous son règne, la Burgondie devient une véritable entité géopolitique, de la Durance au plateau de Langres, du lac de Constance au Beaujolais. À Gontran succèdent son neveu Childebert II (592-595), le fils de celui-ci, Thierry II (595-612), dont la régence est exercée par Brunehaut et le maire du palais Protadius, puis Clotaire II, qui réunit les trois royaumes francs. Sous le règne de ce dernier souverain, le rôle du maire du palais Warnachaire (mort en 629) est considérable, au point que Clotaire fait tuer, par précaution, le fils de ce dernier.

4   L’ÉCONOMIE BURGONDE

Entre 650 et 700 environ, à mesure que s’épuise le système de l’esclavage, se développent en Burgondie des manses, taillées dans les anciennes villae. Il s’agit de concessions faites à des paysans libres ou affranchis en échange de services — dont l’exploitation de la réserve conservée par le propriétaire. La Burgondie, comme les autres royaumes francs, connaît alors une féodalisation des structures économiques et agricoles qui coïncide avec la disparition de la culture latine.

Le règne de Clotaire II correspond à la fin d’une civilisation spécifiquement burgonde, même si l’espace investi par ces barbares résiste politiquement jusqu’au XVe siècle. Le nom de Bourgogne, attribué ensuite au territoire, traduit le souvenir puissant laissé par les envahisseurs du Ve siècle.

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