Bongo, Omar
Publié le 06/04/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Bongo, Omar (1935- ), homme politique gabonais, président du Gabon depuis 1967.
2 | L’ACCESSION À LA PRÉSIDENCE SOUS LA PROTECTION DE LA FRANCE |
Né à Lewaï, Albert-Bernard Bongo appartient à l’ethnie Batéké, une ethnie minoritaire du sud-est du Gabon. Il fait ses études à Brazzaville — la région dont il est originaire, le haut-Ogooué, appartenant au Congo français entre 1925 et 1946. Il entre dans l’administration française en 1958 et, au moment de l’indépendance du Gabon, en 1960, il quitte l’armée avec le grade de lieutenant.
Fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, il gravit rapidement les échelons du pouvoir. Directeur de cabinets ministériels, il devient ministre de la Défense en 1965, puis ministre de l’Information et du Tourisme en 1966. Il bénéficie du soutien de la France et, promu vice-président de la République en 1967, il accède à la magistrature suprême quelques mois plus tard, à la mort du président Léon M’Ba.
3 | L’INSTAURATION D’UN RÉGIME À PARTI UNIQUE |
Le nouveau président gabonais instaure dès 1968 un régime de parti unique, le Parti démocratique gabonais (PDG), censé préserver l’unité du pays face à la menace de conflits tribaux. Il recherche le soutien des pays arabes modérés et, en 1973, il prend le nom d’Omar Bongo Ondimba (OBO) en se convertissant à l’islam.
Il entretient cependant d’étroites relations avec la France, l’ancienne puissance coloniale ayant conservé d’importants intérêts économiques au Gabon, notamment par le biais de l’exploitation des ressources pétrolières. Fort de ce soutien, il muselle l’opposition qui lui reproche une mauvaise redistribution des richesses provenant de la manne pétrolière.
4 | UNE DÉMOCRATISATION DE FAÇADE ? |
Toutefois, à la fin des années 1980, alors que la contestation gagne la rue sous l’effet des difficultés économiques provoquées par la chute des revenus pétroliers, Omar Bongo se voit contraint à engager un processus de démocratisation. Il autorise le multipartisme en 1990 et introduit une nouvelle Constitution en 1991. Son pouvoir n’est que provisoirement déstabilisé et, en 1993, il est réélu (avec 51,2 p. 100 des suffrages exprimés) malgré les contestations de l’opposition ; les soulèvements qui s’ensuivent sont durement réprimés. Entre blocages et avancées démocratiques (tels les accords de Paris en 1994), Omar Bongo parvient à se maintenir au pouvoir face à une opposition faible, désunie et dont le financement dépend du régime en place.
5 | UNE PRÉSIDENCE PARMI LES PLUS LONGUES AU MONDE |
En dépit de graves revers économiques et sociaux, le président gabonais est reconduit dans ses fonctions en 1998 avec 66,88 p. 100 des suffrages exprimés dès le premier tour du scrutin. Réélu pour un mandat de sept ans — un amendement constitutionnel vient alors d’étendre le mandat présidentiel de cinq à sept ans —, il bénéficie également de la suppression de la restriction à deux mandats présidentiels consécutifs adoptée en 2003. À l’issue d’une campagne « à l’américaine «, menée avec un grand déploiement de moyens, il est réélu en novembre 2005 pour un nouveau septennat, avec 79,21 p. 100 des suffrages, tandis que l’abstention avoisine les 40 p. 100.
Omar Bongo apparaît comme un personnage controversé en raison de sa gestion autocratique et de sa mainmise sur tous les rouages du pays (gouvernement, administration, monde économique, médias, etc.). Sa fortune colossale provenant des revenus pétroliers lui permet d’entretenir un régime fondé sur le clientélisme. Il peut cependant se prévaloir d’avoir assuré la stabilité du Gabon, au cœur d’une région dévastée par les conflits. Leader d’un pays de petite taille et peu peuplé, il joue un rôle de médiation déterminant dans les crises africaines.