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boat people

Publié le 05/04/2013

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boat people, mot anglais signifiant « gens des bateaux « et désignant les réfugiés vietnamiens fuyant les conséquences du conflit vietnamo-cambodgien à partir de 1978.

C’est la forme prise par la fuite de ces réfugiés qui est à l’origine de l’expression « Boat People « : quittant leur pays sur des embarcations de fortune dans des conditions de détresse extrêmes, victimes de pirates des mers, l’exode de ces réfugiés va susciter un élan de solidarité internationale. Une conférence tenue à Genève en juillet 1979 tente de mettre en place les moyens de porter assistance à ces populations regroupant près de un million de personnes.

L’effort porte tout d’abord sur l’assistance humanitaire à apporter aux Boat People dont le sort fait l’objet d’une forte médiatisation de la part des Organisations non gouvernementales qui interviennent sur le terrain de l’aide humanitaire d’urgence afin de contraindre les États à réagir. L’opération « un bateau pour le Viêt Nam « menée par Bernard Kouchner en est une des illustrations.

Au niveau des États, l’effort porte sur les conditions d’accueil de ces réfugiés. Sur 800 000 réfugiés vietnamiens, près de 713 000 ont été replacés dans différents pays d’accueil, les États-Unis en accueillant, à eux seuls, plus de la moitié. Le cas de ces Boat People illustre les carences du droit international en matière d’accueil des réfugiés, notamment en cas de sauvetage en mer, hypothèse dans laquelle plusieurs États peuvent être sollicités pour l’accueil de ces réfugiés (l’État du réfugié, celui sous pavillon duquel le réfugié est recueilli, l’État de destination) ; chacun se renvoyant la balle quant au sort définitif de ces populations qui n’intéressent plus au motif qu’elles n’ont plus rien. L’imbrication de ces diverses responsabilités a servi d’arguments à certains pays frontaliers du Viêt Nam (Thaïlande, Malaisie, Hong Kong, Indonésie, Philippines, Singapour) pour refuser d’opérer des sauvetages en mer, l’argument juridique n’ayant servi que de paravent à une attitude humainement condamnable.

Ce n’est qu’en 1992 que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a constaté l’arrêt de cette immigration. Ce cas d’école a toutefois permis (bien d’autres sont depuis venus témoigner du désarroi des États face à des situations de ce genre) d’alimenter la réflexion sur l’existence d’un droit d’ingérence ou d’assistance humanitaire, afin de consacrer une dimension juridique à des comportements qui, jusque-là, ne relevaient que d’une attitude d’humanisme actif individuelle ou collective.

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