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Bloc national

Publié le 19/02/2013

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Bloc national, rassemblement de la droite et du centre qui a dominé la vie politique française de 1919 à 1924.

Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, les forces de droite et du centre s’unissent sur les listes du Bloc national, en vue des élections législatives de novembre 1919. Cette coalition est soudée par l’esprit d’unité qui s’est développé pendant la guerre dans l’Union sacrée. Alexandre Millerand en est la principale figure.

Le Bloc national centre son programme électoral sur la lutte contre le bolchevisme, perçu comme un péril depuis la révolution russe de 1917. Dans une France éprise d’ordre et de stabilité, la crainte de la contagion révolutionnaire, le nationalisme des partis de droite, et le financement de ses candidats par l’Union des intérêts économiques, syndicat patronal, favorisent le Bloc national. Celui-ci bénéficie également du mode de scrutin proportionnel, modifié par la loi électorale du 12 juillet 1919, qui avantage les coalitions en attribuant tous les sièges du département à la liste ayant obtenu plus de 50 p. 100 des suffrages.

Le Bloc national obtient les deux tiers des sièges de la Chambre des députés (415 députés sur 616), alors que les socialistes et les radicaux-socialistes perdent la moitié de leurs élus. La nouvelle chambre étant essentiellement composée d’anciens combattants, elle est appelée « Chambre bleu horizon «, couleur de l’uniforme des poilus en 1918.

En septembre 1920, Alexandre Millerand, alors président du Conseil et chef du Bloc national, est élu président de la République. Le gouvernement rétablit l’ambassade auprès du Vatican, avec qui les relations diplomatiques avaient été rompues en juillet 1904. Dans les départements recouvrés d’Alsace-Lorraine, il laisse subsister le Concordat de 1801 qui lie l’Église à l’État, et autorise le maintien des écoles religieuses (fermées en France depuis l’interdiction d’enseigner faite aux congrégationistes en mars 1904). Au printemps 1920, la nouvelle majorité réprime avec vigueur les grèves.

Convaincu que « l’Allemagne paiera «, le Bloc national assume des charges financières très lourdes pour la reconstruction et l’indemnisation des victimes de guerre. Cependant, en raison des difficultés de paiement rencontrées par l’Allemagne, le président du Conseil, Aristide Briand, accepte à la conférence de Cannes (janvier 1922) une baisse du montant des réparations. Désavoué par la majorité, il est remplacé à la tête du gouvernement par Raymond Poincaré.

De 1922 à 1924, Poincaré apparaît comme le leader du Bloc national. Il cherche à réduire l’inflation en menant une politique d’équilibre budgétaire. En réponse aux retards de paiement allemands, il ordonne l’occupation de la Ruhr (janvier 1923). Mais son intransigeance vis-à-vis de l’Allemagne isole la France sur le plan diplomatique et, pour éviter la chute du franc, soumis aux attaques des financiers, Poincaré se résout à négocier une diminution du montant des réparations allemandes et à faire évacuer la Ruhr. Ce sera l’objet du plan Dawes (1924).

Face à une opinion mécontente, le Bloc national est battu aux élections législatives de mai 1924 par le Cartel des gauches, union électorale entre radicaux et socialistes.

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