Blitz
Publié le 21/02/2013
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Blitz, longue campagne de bombardements allemands sur Londres et d’autres villes britanniques, pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a coûté la vie à plus de 43 000 citoyens britanniques, de septembre 1940 jusqu’au milieu de 1941.
Le terme « Blitz « vient de l’allemand « Blitzkrieg «, une stratégie de guerre offensive basée sur la mobilité, bien que celui de Londres n’en constitue pas un exemple typique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Blitz a été célébré dans la culture populaire britannique comme un symbole du courage et de la résistance du peuple, des Londoniens en particulier, au cours de cette période cruciale où les îles Britanniques ont été seules à résister à la puissance de l’armée allemande, la Wehrmacht.
Alors que la bataille d’Angleterre fait rage, les Allemands interrompent leurs attaques contre les cibles civiles pour se concentrer sur la destruction de la Royal Air Force (RAF). Une campagne de bombardements limitée aux seules installations industrielles et voies de communication est toutefois en cours depuis la mi-août 1940. Dans la nuit du 24 août 1940, des bombardiers allemands, se dirigeant à l’origine vers les raffineries de Thames Haven, dévient et lâchent leurs bombes sur le centre de Londres. Ce raid marque le début d’une escalade dans la guerre aérienne. Winston Churchill ordonne le déclenchement d’attaques sur Berlin en guise de représailles, auxquelles les Allemands répondent en lançant de nouveaux raids sur Londres et Liverpool. Le 7 septembre, le commandant en chef de la Luftwaffe (l’armée de l’air allemande), Hermann Göring, lance une gigantesque attaque diurne sur l’East End londonien, faisant 430 morts, plus de 1 600 blessés graves et des milliers de sans-abri. Ses bombardiers reviennent ensuite pilonner Londres 76 nuits d’affilée. L’objectif des Allemands est de perturber la production d’armement et les communications, de paralyser l’économie britannique, mais aussi de terroriser la population civile. Pourtant, si les défenses de Londres ne suffisent pas à repousser une offensive aérienne de grande envergure, les Allemands ne disposent pas davantage d’une force de bombardement stratégique capable de mener une guerre aérienne de manière indépendante face à la Grande-Bretagne. Leurs équipages ne sont pas non plus suffisamment entraînés. En dépit des importants dommages causés et des pertes en vies humaines enregistrées lors du Blitz, les chiffres paraissent insignifiants en regard de ceux des raids alliés ultérieurs sur Hambourg et Dresde. La contre-attaque de la RAF cause des pertes sévères aux bombardiers ennemis, insuffisantes toutefois pour interrompre les raids allemands. À l’automne de 1940, les défenses aériennes britanniques commencent à détruire plus de bombardiers que l’Allemagne ne peut en construire dans le même temps, démontrant ainsi que les forces de l’Axe ne peuvent gagner une bataille aérienne prolongée face à la Grande-Bretagne. Des batteries de DCA et des ballons formant barrage aux bombardiers volant à basse altitude viennent s’ajouter aux efforts déployés par les Spitfire et les Hurricane du commandement de la chasse de la RAF.
Peu à peu, les Allemands étendent la portée de leurs opérations et prennent d’autres villes pour cibles, dont Coventry, Manchester, Plymouth, Bristol, Glasgow et Belfast. Londres subit néanmoins le plus gros des attaques entre septembre 1940 et mai 1941. Bien que la propagande britannique soutienne que le pays peut « encaisser « — une expression popularisée par Churchill pendant le Blitz —, les perturbations causées par les bombardements à l’industrie et au commerce sont considérables. Le rituel des alertes aériennes, des patrouilles de gardes, du couvre-feu où l’on éteint l’éclairage des rues, des fenêtres couvertes par d’épais rideaux pour ne pas servir de repère aux bombardiers allemands, et des vitres que l’on scotche pour éviter les éclats de verre lorsqu’une bombe explose, fait bientôt partie d’une vie quotidienne perpétuellement menacée par les attaques. Parmi les civils affectés par l’épuisement, le manque de sommeil, la peur et les privations, le moral n’est pas aussi élevé que ne le dépeint la propagande britannique de l’époque. En fait, beaucoup choisissent de fuir la capitale si bien que, en novembre 1940, la population du centre de Londres a chuté de 25 p. 100. Les enfants, notamment, sont évacués des villes menacées pour être envoyés dans des zones plus isolées, un éloignement qui se prolongera parfois plusieurs années. Ceux qui ne peuvent réellement envisager l’évacuation ou la fuite, les habitants des quartiers pauvres de l’East End en particulier, se mettent à l’abri des bombes dans les stations du métro londonien, desquelles certains ne ressortent pas des semaines durant. Les autorités qui, à l’origine, ne souhaitaient pas recourir à de telles mesures, finissent par céder face aux pressions croissantes émanant de la population.
Bien que les villes britanniques continuent à subir de sévères attaques au cours de la fin de 1940 et pendant une bonne partie de 1941, le Blitz a perdu son objectif stratégique originel — un bombardement préparatoire annonçant une invasion allemande de grande envergure à travers la Manche — lorsque Hitler décide de suspendre l’opération « Otarie « (son plan d’invasion) à la suite de raids de bombardiers de la RAF sur les forces d’invasion présentes dans la France occupée. À partir de septembre, la Luftwaffe passe du bombardement diurne au bombardement nocturne, reconnaissant ainsi qu’elle a échoué dans sa lutte pour la supériorité aérienne. En endurant le Blitz, les civils britanniques ont permis de soulager la pression allemande sur les bases de la RAF et ont contribué à assurer la victoire de la Grande-Bretagne dans la bataille de l’Angleterre.
Le Blitz sur Londres s’achève finalement par un raid extrêmement important, le 10 mai 1941. Il cause la mort de près de 1 500 personnes, endommage sérieusement la Chambre des communes et déclenche plus de 2 000 incendies sur un important périmètre de la capitale. Dans les semaines suivantes, des attaques plus réduites se poursuivent sur Londres et d’autres villes. Mais au début de l’été 1941, la grande majorité de la force de frappe de la Luftwaffe a été redéployée en Europe de l’Est, préalablement à l’opération Barbarossa, l’attaque surprise de l’URSS, programmée par Hitler. C’est la fin du Blitz.
Liens utiles
- Blitz - geographie.
- Blitz Nom donné aux raids aériens menés par les Allemands contre les villes et les points stratégiques de l'Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale, et notamment durant la bataille d'Angleterre, d'août à octobre 1940.
- George VI pendant le Blitz (seconde guerre mondiale).
- «Blitz miniature» (seconde guerre mondiale).
- Blitz de Berlin (seconde guerre mondiale).