Ben Laden, Oussama
Publié le 10/04/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Ben Laden, Oussama (1957- ), homme d’affaires d’origine saoudienne qui apparaît comme l’une des figures les plus importantes du fondamentalisme islamique et qui a fondé le réseau terroriste Al Qaida.
2 | ORIGINES FAMILIALES ET PARCOURS UNIVERSITAIRE |
Né à Riyad, dans l’une des familles les plus fortunées d’Arabie saoudite, Oussama Ben Laden est le fils d’un magnat de la construction, d’origine yéménite et proche de la famille royale saoudienne. À la mort de son père, en 1970, il hérite d’une grande partie de sa fortune. Il étudie l’économie et la gestion des entreprises à l’université de Djeddah ; imprégné de religion, il se consacre aussi aux études religieuses et se rapproche des Frères musulmans.
3 | LA CONSTITUTION D’AL QAIDA |
Après l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques, en décembre 1979, Oussama Ben Laden devient un partisan actif des Moudjahidin. En 1982, il fonde à Peshawar (Pakistan) un premier centre d’accueil et d’entraînement pour les milliers de volontaires ayant répondu à l’appel du jihad (« la guerre sainte «) antisoviétique (voir guerre d’Afghanistan). Responsable du recrutement et de l’acheminement des volontaires, il assure aussi le financement de la construction d’infrastructures militaires et médicales destinées aux combattants islamistes. Il joue un rôle prépondérant dans l’organisation des combats, auxquels il participe directement dans le cadre de ses propres milices. Pendant cette période, il est essentiellement soutenu par l’Arabie saoudite — dont il devient une sorte de représentant officieux — et par le Pakistan, mais aussi par les services secrets américains.
Entre 1982 et 1989 (année du retrait des troupes soviétiques), les camps de Ben Laden forment plusieurs dizaines de milliers de combattants islamistes de toutes origines (des Saoudiens, des Algériens et des Égyptiens principalement, mais aussi des Tchétchènes, des Cachemiris, des Philippins, des Indonésiens, et même des Européens et des Américains). Ben Laden aurait archivé dès 1988 la liste de milliers de vétérans, qu’il baptise Al Qaida, « la base «, et dont est issu le réseau terroriste du même nom.
4 | L’APPEL AU JIHAD |
Devenu la figure emblématique de l’islamisme militant, Oussama Ben Laden se retourne contre son ancien allié américain après la disparition de l’Union soviétique. Son opposition à l’égard des États-Unis se radicalise lors de la guerre du Golfe, lorsque le roi Fahd autorise le déploiement des troupes américaines en Arabie saoudite. Ben Laden y voit l’invasion de contingents « infidèles « sur la terre qui abrite les deux lieux les plus sacrés de l’islam, La Mecque et Médine. La dégradation de ses relations avec la monarchie saoudienne l’oblige à quitter son pays en 1992. Il se rend d’abord au Pakistan puis en Afghanistan avant de trouver refuge au Soudan, auprès du dirigeant islamiste Hassan al-Tourabi. Il renforce la structure internationale du réseau Al Qaida : les membres de l’organisation sont envoyés par centaines défendre la cause islamiste aussi bien en Asie (notamment au Cachemire et en Tchétchénie) qu’en Europe (en Bosnie, et probablement au Kosovo). Dès 1993, les États-Unis attribuent à Al Qaida une série d’attentats visant les intérêts américains : contre une base américaine à Aden (Yémen) en décembre 1992 et contre le World Trade Center de New York en février 1993.
Alors que l’Arabie saoudite lui a retiré sa nationalité saoudienne en 1994, Ben Laden est expulsé du Soudan en 1996, sous les pressions exercées par l’administration américaine sur le gouvernement de Khartoum. Il retourne en Afghanistan, où il se félicite de la prise de pouvoir des talibans et, pour la première fois, appelle les populations musulmanes au jihad contre les États-Unis. En février 1998, sous l’égide d’un « Front islamique mondial pour le jihad contre les Juifs et les croisés «, il lance une nouvelle offensive contre les « Occidentaux et leurs alliés « et appelle à la « libération du monde musulman «. Au mois d’août de la même année, deux attentats visent les ambassades américaines de Nairobi (Kenya) et de Dar es-Salaam (Tanzanie). Les États-Unis, qui attribuent ces attentats à Al Qaida, ripostent en lançant une soixantaine de missiles contre les camps du réseau terroriste en Afghanistan. Ben Laden en sort sain et sauf. À la suite d’un attentat-suicide perpétré en octobre 2000 contre un destroyer américain à Aden, qui se solde par la mort de 17 Marines, il se vante du succès de l’opération.
5 | L’ENNEMI NUMÉRO UN DES ÉTATS-UNIS |
Grâce à la protection des talibans et à celle des services secrets pakistanais, Ben Laden demeure en sécurité en Afghanistan, où il participe à la lutte contre les Moudjahidin du commandant Massoud — selon le témoignage d’un ancien responsable taliban, il serait le commanditaire de l’assassinat de Massoud le 9 septembre 2001. Au lendemain des attentats dévastateurs dirigés le 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone, les soupçons américains se portent immédiatement sur Ben Laden et son réseau Al Qaida, seul capable a priori d’élaborer une offensive d’une telle ampleur. Considérant ces attentats comme « un acte de guerre «, le président américain, George W. Bush, lance une guerre contre le terrorisme international et indique vouloir Ben Laden « mort ou vif « — sa tête est mise à prix à 25 millions de dollars. Menée par les États-Unis, une coalition internationale lance le 7 octobre 2001 une opération militaire baptisée « Liberté immuable « dans le but de renverser le régime taliban et de traquer Ben Laden.
Tandis que le régime taliban tombe dès le mois de novembre, aucun témoignage ni aucune preuve ne permettent de conclure à la mort de l’ennemi numéro un des États-Unis, ni à sa survie. Ben Laden continue cependant de se manifester sous la forme d’enregistrements audio, dont l’authenticité est difficile à établir. Au mois de novembre 2002, notamment, la télévision indépendante Al-Jezira, basée au Qatar, reçoit une cassette audio dans laquelle une voix, censée être celle de Ben Laden, loue la série d’attentats terroristes commis au cours de l’année 2002 (à Bali, à Djerba, au Koweït, au Yémen et à Karachi).
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