Banquets, campagne des

Banquets, campagne des, campagne d’opinion menée contre Louis-Philippe par les républicains français de juillet 1847 à février 1848.

En 1847, la campagne des banquets permet à l’opposition républicaine de détourner l’interdiction faite par François Guizot, ministre de Louis-Philippe, d’organiser des réunions. À l’origine, ces rassemblements consistent à organiser de grands repas et à lever des toasts en vue d’exiger les deux réformes parlementaire et électorale (abaissement du cens). Le premier banquet est organisé à Paris, le 9 juillet 1847, dans le jardin de Château-Rouge ; 86 députés et 1 200 convives viennent écouter Odilon Barrot. Dans les mois qui suivent, plus d’une soixantaine de banquets ont lieu dans toute la France, rassemblant près de 20 000 convives.

Ralliant à l’origine la seule gauche dynastique, ces banquets conquièrent bientôt le centre gauche et les radicaux. Ils sont l’occasion pour l’opposition de réclamer non seulement la réforme électorale et parlementaire, mais aussi de critiquer ouvertement le gouvernement. Le 22 février 1848, un nouveau banquet, accompagné d’une manifestation, est prévu à Paris. Malgré l’interdiction de Guizot, les manifestants défilent aux cris de « Vive la Réforme ! «, « À bas Guizot ! «. Dès le lendemain, Guizot démissionne, suivi le 24 février par Louis-Philippe qui abdique (voir Révolution française de février 1848).