Aznar, José María
Publié le 07/04/2013
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1 | PRÉSENTATION |
Aznar, José María (1953- ), homme politique espagnol, président du Parti populaire (PP) de 1990 à 2004 et président du gouvernement d’Espagne de 1996 à 2004.
2 | LEADER DU PARTI POPULAIRE |
Né à Madrid, José María Aznar suit des études de droit à l’université Complutense. Il obtient une licence en 1975 puis devient inspecteur des finances. En 1979, il adhère à l’Alliance populaire (Alianza popular, AP). Il en devient secrétaire général pour La Rioja avant d’être désigné secrétaire général national et président en Castille et León. Bénéficiant des progrès électoraux du parti, il est élu aux Cortes en 1982 et 1986. En 1987, il remporte les élections de l’Autonomie de Castille et León dont il est président jusqu’en 1989, année où il est nommé par Manuel Fraga Iribarne à la tête du Parti populaire (Partido popular, PP — nouveau nom de l’AP). Son mandat confirmé par le congrès de 1990, il s’emploie à réorganiser le centre droit pour créer une alternative au gouvernement socialiste de Felipe González.
Jouissant de sa progression (8,3 p. 100 des suffrages aux législatives de 1977, 26 p. 100 en 1986) et du renouvellement des générations de cadres du parti (rupture avec le passé franquiste de certains leaders), le PP peut prétendre à succéder au Parti socialiste ouvrier espagnol (Partido socialista obrero español, PSOE). L’usure du pouvoir socialiste et l’adhésion des classes moyennes au discours du PP fait le reste, en dépit de la politique de prestige du gouvernement González (jeux Olympiques de Barcelone et Exposition universelle de Séville en 1992). En 1993, la percée électorale se confirme (33 p. 100 des suffrages). L’assimilation négative PP-franquisme est résorbée. Sur fond de crise économique et d’un bilan socialiste très critiqué, la conquête du pouvoir semble possible.
3 | PRÉSIDENT DU GOUVERNEMENT |
Peu après avoir échappé en 1995 à un attentat de l’ETA, l’organisation séparatiste basque, José María Aznar porte le PP à la victoire lors des législatives de mars 1996, à quinze sièges de la majorité absolue. José María Aznar doit par conséquent passer un accord de gouvernement avec les nationalistes catalans (Convergence et Union), basques (Parti national basque) et des Canaries (Coalition canarienne). En mai 1996, le congrès des députés l’investit de la fonction de président du gouvernement. Pour satisfaire immédiatement aux conditions prévues pour intégrer l’Union économique et monétaire européenne (UEM), il met en œuvre une politique d’austérité et de coupes budgétaires, qui permet effectivement à l’Espagne de faire partie des onze premiers pays à être qualifiés pour participer à la monnaie unique le 1er janvier 1999. Tandis qu’il obtient la signature d’accords patronat-syndicats, il promulgue des mesures visant à relancer l’économie et signe le Pacte pour l’Emploi (1997). Par ailleurs, le gouvernement Aznar lance une politique sécuritaire pour lutter contre le terrorisme séparatiste.
En mars 2000, les élections législatives donnent au Parti populaire la majorité absolue aux Cortes, avec 183 sièges sur 350. Ce succès couronne les bons résultats économiques du gouvernement Aznar : croissance élevée (4 p. 100 en 1998, 3,7 p. 100 en 1999), baisse des déficits publics (7 p. 100 en 1995, 1,1 p. 100 en 1999), stabilisation de la dette, augmentation du niveau de vie et diminution du chômage. En avril, José María Aznar est réélu pour quatre ans à la présidence du gouvernement, dont les priorités sont la poursuite de l’amélioration de la situation économique et la lutte contre le terrorisme. En janvier 2002, il est réélu à la tête du PP pour la cinquième fois consécutive à la quasi-unanimité, tandis qu’il assure la présidence de l’Union européenne pour six mois.
Malgré des résultats économiques toujours très satisfaisants, la popularité de José María Aznar est en baisse à la suite de la catastrophe du pétrolier le Prestige au large de la Galice en 2002. En 2003, son soutien à la guerre en Irak lui vaut l’incompréhension de la population qui y est très largement opposée. Mais c’est surtout sa gestion des attentats qui frappent Madrid et sa banlieue le 11 mars 2004, trois jours avant les élections législatives, qui lui valent la perte de confiance de l’opinion publique. Alors que l’enquête s’oriente rapidement vers la piste islamiste, il persiste en effet à les attribuer à ETA pendant plusieurs jours. La population vote alors majoritairement en faveur des socialistes et, contre toute attente, rejette le Parti populaire dans l’opposition. José Luis Rodriguez Zapatero lui succède à la présidence du gouvernement. José María Aznar se retire de la vie politique — il avait annoncé qu’il le ferait avant les élections, quel qu’en soit le résultat — afin de privilégier le renouvellement des responsables politiques. Mariano Rajoy lui succède à la tête du Parti populaire.
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