AUTEURS PHILOSOPHIQUES AU PROGRAMME
Publié le 25/03/2015
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PHILOSOPHIQUES
Socrate (470-399 av. 1.-C.) :
Socrate est un sage de l'Antiquité qui enseignait à Athènes (sur l'agora). Son pro¬cédé didactique était celui du dialogue. Fils de sage-femme, Socrate avait compris que l'on pouvait aider un homme dans l'accouchement de ses idées et notamment en utilisant l'ironie (faire croire que l'on ne sait pas) et la réminiscence. Socrate n'a jamais rien écrit. Parce qu'il représentait un danger pour les autorités de l'époque, il fut condamné à mort sous prétexte qu'il corrompait la jeunesse. Socrate a ensei¬gné toute sa vie les vertus et notamment le respect de la justice. Logique avec lui-même, il prit donc le parti d'accepter cette condamnation à mort, quand bien même elle fût injuste. Alors qu'un de ses amis lui proposait de s'échapper de la pri¬son, Socrate préféra y rester pour sauver la philosophie. Il mourut en buvant de la ciguë. Son procès et sa mort emblématisent les difficultés et la légitimité de la philosophie au quotidien.
Platon (427-347 av. J.-C.) :
Platon est l'élève de Socrate. C'est lui qui a écrit les dialogues mettant en scène Socrate et ceux qu'il interroge. Platon, quant à lui, a essayé de se lancer dans la vie politique pour parvenir à cet idéal selon lequel les rois doivent devenir philosophes et les philosophes, rois. Mais il a dû se retirer, comme il l'explique dans la Lettre VIL Platon a fondé une école philosophique appelée l'Académie.
Œuvres fondamentales : République ; Apologie de Socrate ; Gorgias ; Phédon.
Aristote (384-322 av. J.-C.) :
On dit d'Aristote qu'il ramena la philosophie sur terre. Platon recherchait en effet l'essence des Idées situées dans le monde céleste. En revanche, Aristote, disciple de Platon, rechercha les moyens d'une sagesse immédiate. On doit à Aristote la première encyclopédie réunissant tous les grands domaines de la pensée (logique, métaphysique, éthique, politique...). Aristote a fondé l'école philosophique appe¬lée le Lycée.
Œuvres fondamentales Organon ; Éthique à Nicomaque ; Les Politiques, La Physique, la Poétique.
Épicure (341-270 av. 1.-C.) :
La philosophie épicurienne recherche l'ataraxie, c'est-à-dire l'absence totale de trouble de l'âme. Pour cela, il faut cesser de craindre la mort, les dieux et la souf-france. L'axe fondamental est donc la recherche du plaisir, comprise non pas comme débauche mais comme absence de souffrance.
Œuvres fondamentales : Lettre à Ménécée ; Lettre à Hérodote ; Maximes Fondamentales ; Sentences Vaticanes.
Épictète (50-130) :
Philosophe stoïcien. Pour Épictète, il faut apprendre à distinguer ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas, comme, par exemple, la fortune (le hasard) et la santé. Ce qui dépend de nous, c'est le jugement, la volonté. Telle est la clé de la souveraine félicité.
Œuvre fondamentale : Manuel.
Saint Augustin (354-430) :
En 386, Augustin se convertit au christianisme. Augustin cherche à concilier la rai¬son et la foi. Ainsi sa maxime est : « Croire afin de comprendre, comprendre afin de croire «. Une des grandes questions à laquelle tente de répondre saint Augustin est celle de savoir ce que faisait Dieu avant de créer le monde...
Œuvres fondamentales : Confessions ; La Cité de Dieu.
Machiavel (1469-1527) :
Après avoir fréquenté le pouvoir en Italie, Machiavel profita d'une retraite forcée pour méditer sur le pouvoir. Il cherchait à construire un État fort et ordonné, et prôna pour cela la ruse et l'habileté. Ce sont les qualités essentielles du prince. Œuvre fondamentale : Le Prince.
Montaigne (1533-1592)
Maire de Bordeaux, Montaigne se retire dans son château pour se consacrer à la
rédaction de son ouvrage, les Essais. Ses réflexions philosophiques sont une syn
thèse de l'épicurisme et du stoïcisme : savoir bien vivre et bien mourir.
Œuvre fondamentale : Essais.
Hobbes (1588-1679) :
Philosophe anglais. L'ensemble de la réflexion de Hobbes est tourné vers la recherche du lien politique qui unit les hommes entre eux dans une société. Le pacte social, ou contrat, est analysé comme un échange entre la liberté d'indépendance et la sécurité. Hobbes a une vision noire des hommes, au moins à l'état de nature : « L'homme est un loup pour l'homme ; les hommes sont pris dans une guerre de chacun contre chacun et de tous contre tous «. Mais leur raison leur donne les moyens d'en sortir.
Œuvres fondamentales : Léviathan ; Du citoyen.
Descartes (1596-1650) :
Élevé au collège de La Flèche, Descartes remet en doute tout ce qu'il a reçu comme enseignement durant son enfance. Parce qu'il a été enfant avant d'être homme, il a commencé par croire. Or Descartes ne veut plus croire, il veut savoir. Sa méthode est donc le doute, non pas sceptique mais méthodique. Il s'agit que l'esprit puisse lui-même reconnaître clairement et distinctement la vérité. Descartes suspend donc toute connaissance simplement reçue afin de retrouver, sous la croyance et l'ap¬parence, le roc sur lequel il va pouvoir reconstruire une véritable connaissance. La
première pierre qu'il pose au fondement de toute science est le cogito, c'est-à-dire l'affirmation de sa pensée et de son existence.
Œuvres fondamentales : Discours de la méthode ; Méditations métaphysiques ; Principes de la philosophie ; Traité des passions de l'âme.
Pascal (1623-1662) :
Croyant fervent et inquiet, il est le précurseur de l'existentialisme chrétien (cf. Kierkegaard, Karl Jaspers, Gabriel Marcel). Grand mathématicien, il conçoit l'an¬cêtre de notre machine à calculer et fonde le calcul des probabilités. Le savoir et la foi sont les pivots de sa recherche, de sa quête de la vérité. Contrairement à Descartes, il soutient que la foi n'a rien à voir avec la raison. On ne peut pas démon¬trer l'existence de Dieu. Le tenter est signe d'athéisme. Il faut donc séparer le coeur, siège de la foi et des sentiments, de la raison, faculté des principes et du calcul. OEuvre fondamentale : Pensées.
Spinoza (1632-1677) :
Né dans une famille juive, Spinoza est expulsé de sa communauté sous l'accusa¬tion d'athéisme. Il répond dans l'Éthique, par la défense de la liberté de penser. Dans toute son oeuvre, Spinoza est résolument tourné vers la joie, comprise comme accroissement de la puissance d'agir de l'homme conscient des méca¬nismes qui le régissent.
Œuvres fondamentales Traité théologico-politique; Éthique ; Traité politique.
Montesquieu (1689-1755) :
La pensée de Montesquieu est essentiellement politique. Montesquieu cherche en effet à comprendre l'origine, l'apparition et la genèse des lois d'une nation. Plusieurs critères constituent les indices d'une institution : le climat, la religion, les lois et les moeurs. Ainsi Montesquieu fonde les bases de la sociologie politique. Il revendique la nécessaire séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et distingue trois formes de gouvernement : monarchique, despotique et républicain. Œuvres fondamentales : Lettres persanes ; L'Esprit des lois.
Rousseau (1712-1778) :
Rousseau se consacre essentiellement à une réflexion sur la politique. Dans Le Contrat social, il engage une polémique avec Hobbes et cherche la nature d'un pacte social légitime garantissant à chacun la liberté et la sécurité. Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, il montre que la connaissance de la vertu est souvent plus préjudiciable à l'homme que l'ignorance du vice, ce qui explique que l'homme puisse tomber en dessous de son état origi¬nel. En un mot, l'homme est perfectible, c'est-à-dire capable du meilleur comme du pire. Mais Rousseau eut d'autres domaines de prédilection : les arts, l'éducation et lui-même (il se confie intimement dans les Confessions).
Œuvres fondamentales : Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ; Confessions ; Émile ; Du contrat social.
Kant (1724-1804) :
Kant est le fondateur d'une nouvelle philosophie de la connaissance soulignant la relativité de cette dernière à l'esprit humain. L'esprit ne se règle plus sur les choses, mais impose ses lois aux phénomènes. Dans ses trois Critique (de la raison pure, de la raison pratique et de la faculté de juger), il analyse l'usage légitime, c'est-à-dire l'étendue et les limites de la raison dans les champs de la connaissance (raison pure), de la morale (raison pratique), de l'esthétique et du vivant (faculté de juger). Kant résume lui-même son projet philosophique en trois questions : 1. Que puis-je savoir ? 2. Que dois-je faire ? 3. Que m'est-il permis d'espérer ? Ces trois questions culminent dans une quatrième : Qu'est-ce que l'homme ? Car, pour Kant, il s'agit de savoir jusqu'où l'homme peut connaître et comment il peut mener une vie digne et vertueuse.
Œuvres fondamentales : Critique de la raison pure ; Critique de la raison pratique; Critique de la faculté de juger ; Fondements de la métaphysique des mœurs ; Doctrine du droit ; Qu'est-ce que les Lumières ? ; Anthropologie du point de vue pragmatique.
Hegel (1770-1831) :
Hegel cherche à expliquer le processus qui, chez l'homme, manifeste l'ouverture au monde de sa conscience : depuis l'immédiateté de l'intuition sensible jusqu'à l'exigence de vérité, pour parvenir enfin à la conscience de soi et plus encore à la pensée de l'absolu. Hegel retrace donc l'histoire de la raison, la « ruse de la rai¬son «, c'est-à-dire celle de la libération de l'homme. Cette histoire n'est pas linéaire, elle est dialectique et annonce l'achèvement de l'esprit absolu.
Œuvres fondamentales : Phénoménologie de l'esprit ; Principes de la philosophie du droit ; La Raison dans l'Histoire.
Marx (1818-1883) :
Avec Engels (1820-1895), il fonde le socialisme « scientifique «. Beaucoup de pré-jugés et de passions entourent la pensée marxiste, appelée « matérialisme dialec¬tique et historique «. Marx, philosophe avant tout, reprend la méthode dialectique hégélienne et la transpose dans la réalité économique de son époque : cela devient la lutte des classes, moteur de l'évolution historique. L'histoire a une finalité qui est l'abolition des classes sociales. Ensuite régnera l'âge d'or : le communisme. Marx et Engels ont admirablement analysé le rôle de l'argent et de la violence dans la société capitaliste, et l'aliénation du travailleur.
Œuvres fondamentales : Manifeste du Parti communiste (écrit avec Engels) Le Capital.
Nietzsche (1844-1900) :
Nietzsche est un philosophe généalogiste : il décrit l'origine de nos valeurs et découvre qu'elles sous-tendent un esprit de ressentiment, qu'elles expriment la haine de la vie et du corps. Par peur et par vengeance, l'homme faible a institué le mal, le bien, la vérité, la culpabilité, etc., contre l'enthousiasme et l'effervescence
vitale, qui ne se soucie ni du bien ni du mal, ni du mensonge ni de la vérité. La volonté de puissance de l'homme fort (le surhomme) est au contraire affirmation totale de la vie, gai savoir, création et joie. Le surhomme dit toujours oui à la vie. Œuvres fondamentales : Ecce homo ; Le Crépuscule des idoles ; Le Gai Savoir; Le Livre du philosophe ; Généalogie de la morale.
Freud (1856-1939) :
Freud a commencé par s'intéresser aux femmes atteintes d'hystérie à l'hôpital de La Salpêtrière à Paris. Il a cherché à resituer les patients dans un contexte où ils pouvaient se livrer sans exercer de censure sur leur discours. Il s'agit du principe de l'association libre. Ainsi est née la psychanalyse. Le principe fonda¬mental est celui de l'affirmation d'une instance psychique appelée le « ça « ou l'in¬conscient, dans lequel nous refoulons tout ce qui dérange notre éducation, les conventions, etc. Nous ne serions pas maîtres de nos pensées ni de nos actes. C'est en ce sens que l'on dit que les lapsus, les actes manqués et les rêves sont révéla¬teurs. Cette découverte radicalement originale fut critiquée au nom de la morale et de la liberté.
Œuvres fondamentales : Cinq Leçons sur la psychanalyse ; Malaise dans la civilisa¬tion ; Psychopathologie de la vie quotidienne.
Bergson (1859-1941) :
Par réaction contre le positivisme et le matérialisme, mais aussi contre les philo-sophies intellectualistes, Bergson affirme le primat de l'intuition. L'intuition désigne la saisie immédiale et spontanée d'un objet. Elle permet d'accéder à l'essence des choses qui, chez Bergson, s'apparente à une durée pure et à une liberté créatrice. Elle permet de coïncider avec ce que l'objet est vraiment. Bergson affirme égale¬ment le primat de l'intelligence, faculté créatrice permettant à l'esprit d'innover dans les différentes situations de la vie.
Œuvres fondamentales : Essai sur les données immédiates de la conscience ; L'Évolution créatrice ; Matière et Mémoire.
Alain (1868-1951) :
De son vrai nom Émile Chartier. Célèbre et influent professeur de philosophie au lycée Henri IV, on pourrait le comparer à Socrate : il cherche, par la raison, à sau¬ver l'homme de ses passions et de ses préjugés. Il fut un remarquable éducateur. Il refuse la notion d'inconscient freudien parce qu'elle déresponsabilise l'homme. Œuvres fondamentales : Éléments de philosophie ; Propos.
Bachelard (1884-1962) :
Ancien employé des Postes, Bachelard étudie l'esprit humain sous l'angle de l'ima-gination et de l'esprit scientifique. Grand correspondant des scientifiques de l'époque et de Georges Bouligand notamment, il développe la notion d'« obstacle épistémologique «, qui empêche l'esprit de découvrir la vérité scientifique.
Œuvres fondamentales : Le Nouvel Esprit scientifique ; L'Eau et les Rêves ; Le Rationalisme appliqué ; La Terre et les rêveries de la volonté ; La Poétique de l'es-pace.
Heidegger (1889-1976) :
C'est dans l'angoisse que l'homme se découvre être-pour-la-mort. S'accepter luci-dement comme tel, c'est passer d'une vie inauthentique (le quotidien, le pouvoir et la réussite sociale sont les principaux soucis de l'homme inauthentique) à une vie authentique. L'authenticité consiste à se savoir être-pour-la-mort et à s'accep¬ter. Vie et mort sont intimement enchevêtrées, la mort étant l'acte ultime de la vie. Heidegger est aussi le « penseur de la technique « et de la parole poétique. Œuvres fondamentales : Lettre sur l'humanisme ; Chemins qui ne mènent nulle part ; Questions ; Être et Temps.
Sartre (1905-1980) :
Partageant sa vie avec Simone de Beauvoir, Sartre fut une grande figure intellec¬tuelle de l'après-guerre qui s'engagea dans les débats sociaux et politiques de son temps. Sa philosophie se caractérise essentiellement par la promulgation de l'ab¬solue responsabilité de l'homme. « L'existence précède l'essence «, car l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait, l'ensemble de ses actes. Tout est choix. CEuvres fondamentales : L'Être et le Néant ; L'existentialisme est un humanisme ; Critique de la raison dialectique; Les Mots.
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Repères philosophiques
Épictète (50-130) :
Philosophe stoïcien.
Pour Épictète, il faut apprendre à distinguer ce qui dépend de
nous
et ce qui n'en dépend pas, comme, par exemple, la fortune (le hasard) et la
santé.
Ce qui dépend de nous, c'est le jugement, la volonté.
Telle est la clé de la
souveraine félicité.
Œuvre fondamentale : Manuel.
Saint Augustin (354-430) :
En 386, Augustin se convertit au christianisme.
Augustin cherche à concilier la rai
son et
la foi.
Ainsi sa maxime est: «Croire afin de comprendre, comprendre afin
de croire».
Une des grandes questions à laquelle tente de répondre saint Augustin
est
celle de savoir ce que faisait Dieu avant de créer le monde ...
Œuvres
fondamentales : Confessions; La Cité de Dieu.
Machiavel (1469-1527):
Après avoir fréquenté
le pouvoir en Italie, Machiavel profita d'une retraite forcée
pour méditer sur
le pouvoir.
Il cherchait à construire un État fort et ordonné, et
prôna pour
cela la ruse et l'habileté.
Ce sont les qualités essentielles du prince.
Œuvre
fondamentale : Le Prince.
Montaigne (1533-1592):
Maire de Bordeaux, Montaigne
se retire dans son château pour se consacrer à la
rédaction de son ouvrage, les Essais.
Ses réflexions philosophiques sont une syn
thèse de
l'épicurisme et du stoïcisme: savoir bien vivre et bien mourir.
Œuvre
fondamentale : Essais.
Hobbes ( 1 588-1679) :
Philosophe anglais.
L'ensemble de la réflexion de Hobbes est tourné vers la
recherche du lien politique qui unit les hommes entre eux dans une société.
Le pacte
social, ou contrat, est analysé comme un échange entre la liberté d'indépendance
et
la sécurité.
Hobbes a une vision noire des hommes, au moins à l'état de nature:
« L'homme est un loup pour l'homme; les hommes sont pris dans une guerre de
chacun contre chacun et de tous contre
tous».
Mais leur raison leur donne les
moyens d'en sortir.
Œuvres
fondamentales : Léviathan ; Du citoyen.
Descartes (1596-1650):
Élevé au collège de La Flèche, Descartes remet en doute tout ce qu'il a reçu comme
enseignement durant
son enfance.
Parce qu'il a été enfant avant d'être homme, il
a commencé par croire.
Or Descartes ne veut plus croire, il veut savoir.
Sa méthode
est donc
le doute, non pas sceptique mais méthodique.
Il s'agit que l'esprit puisse
lui-même reconnaître clairement et distinctement la vérité.
Descartes suspend donc
toute connaissance
simplement reçue afin de retrouver, sous la croyance et l'ap
parence, le roc sur lequel il va pouvoir reconstruire une véritable connaissance.
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