Article de presse: Yalta, le rêve et la réalité
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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de route " du PC.
Churchill ne se doutait de rien, qui, au même moment, livrait aux Communes ses impressions de Yalta.
" Je ne connais pas degouvernement qui s'en tienne plus fermement à ses promesses, fût-ce à son propre détriment, n'hésitait-il pas à dire, que legouvernement soviétique russe "...
Deux semaines plus tard, il parlera, dans une lettre à Roosevelt, " d'un immense échec, d'un écroulement complet de ce quiavait été convenu à Yalta "...
On touche ici le point essentiel.
A Yalta, les trois grands ne se sont pas partagé le monde : ils ont signé une série d'accords trèsgénéraux, dont la plupart ont été violés, et ont renvoyé aux experts, ou à des réunions ultérieures, faute d'avoir pu les résoudre,des problèmes essentiels comme le sort de l'Allemagne ou celui de la Pologne.
Le monde a certes été partagé, mais suivant une loi non écrite.
Il l'a été par deux événements particulièrement" incontournables " : d'abord la progression de l'armée rouge, qui occupait déjà, au moment de Yalta, la Roumanie, la Bulgarie, laquasi-totalité de la Pologne, des pays baltes et de la Prusse orientale, les deux tiers de la Hongrie et de la Yougoslavie, l'est de laTchécoslovaquie, une partie importante de la Silésie et de la Poméranie.
Comment aurait-on pu convaincre Staline de la faire reculer ? Ensuite, en août suivant, Hiroshima, qui a donné aux Américainsles moyens d'oublier la promesse faite par Roosevelt de retirer rapidement ses troupes d'Europe, ce dont Khrouchtchev devaits'inquiéter auprès de Kennedy lorsqu'il le rencontra à Vienne, en 1961.
Hiroshima a eu un autre effet : faire du seul partage qui ait été conclu à Yalta, celui des dépouilles de l'empire nippon, un parfaitmarché de dupes.
Les Etats-Unis, craignant que le conflit avec le Japon ne dure longtemps encore, voulaient être sûrs qu'une foisle Reich à terre les Soviétiques se joindraient à eux.
Staline s'engagea sans difficulté à déclarer la guerre à Tokyo dans les troismois qui suivraient la capitulation du Reich, mais il y mit des conditions, en l'espèce " la restauration des droits de la Russie violéspar la traîtresse attaque du Japon " (1904).
Autrement dit, la restitution du sud de Sakhaline, de Port-Arthur, de Dairen, duchemin de fer de Mandchourie.
Les Soviétiques intervinrent bien, le 8 août, dans la guerre contre le Japon.
Mais Hiroshima avait subi, quarante-huit heures plustôt, le baptême atomique.
Du coup, les soldats rouges arrivaient comme les carabiniers.
Et Staline n'avait plus les moyens deréclamer une zone d'occupation du type de celles que les vainqueurs s'étaient attribuées en Allemagne et en Autriche.
Pour ces deux pays, le tracé des zones avait été arrêté à Londres, quelques mois plus tôt, par un comité d'experts.
Il fut entériné à Yalta sans discussion.
Comme pour le siège permanent au Conseil de sécurité, Churchill dut se battre pourobtenir des zones pour la France.
Roosevelt, puis Staline, au milieu de diverses aménités pour notre pays et pour de Gaulle, firentsavoir qu'ils ne s'inclinaient que par " pure bonté ".
La grande préoccupation des " trois " de Yalta, c'était, bien entendu, d'abord de gagner la guerre.
Et, ensuite, de mettredurablement l'Allemagne hors d'état de nuire.
Dans ce but, on avait déjà parlé, à Téhéran, de la démembrer : Staline rappela queRoosevelt avait suggéré de partager le pays en cinq Etats autonomes, le canal de Kiel, la Ruhr et la Sarre étant internationaliséssous le contrôle de l'ONU, tandis que Churchill s'était montré favorable à la constitution d'une fédération austro-bavaroise et audétachement de la Westphalie et de la Ruhr de la Prusse.
Il est temps, dit-il, de prendre une décision.
Mais on n'en prit aucune,sinon celle de constituer un comité de démembrement.
Le " rideau de fer "
Celui-ci avait cessé de fonctionner lorsque, le lendemain de la victoire et sans avoir consulté personne, " Oncle Joe " déclaraque " l'URSS n'avait pas l'intention de démembrer ou de détruire l'Allemagne ".
On n'en parlera donc plus et l'on s'entendra àPotsdam, au mois d'août, pour reconstituer des " départements administratifs centraux " pour l'ensemble de l'Allemagne.
En partiedu fait de la France, ils ne verront jamais le jour.
Autre problème dont il fut question à Yalta à propos de l'Allemagne : les réparations.
L'URSS réclamait 20 milliards de dollars,dont la moitié pour elle.
C'était énorme.
Churchill répondit que si l'on voulait faire tirer sa voiture par un cheval, il fallait lui donnerun minimum de foin.
Le chiffre avancé par les Soviétiques n'en fut pas moins adopté comme " base de discussion ".
Si étrange que cela puisse paraître, on parla cependant infiniment moins à Yalta de l'Allemagne que de la Pologne..
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