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Article de presse: Tony Blair, le bourgeois travailliste

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

1er mai 1997 - Le véritable héritier de Margaret Thatcher serait-il Tony Blair ? La Dame de fer le verrait-elle comme son disciple élu ? Il est vrai qu'elle n'a que mépris pour son successeur au 10, Downing Street, ce John Major qui n'a aucune autorité et n'est même pas sorti de l'université. Mais de là à embrasser la cause du chef du Parti travailliste qui a mis fin à près de dix-huit années de règne conservateur, il y a un pas qu'elle se refuse à franchir. Ainsi a-t-elle fait la différence entre un "premier ministre Blair", qu'elle rejette, et un "M. Blair" qui la fascine autant qu'elle le fascine lui-même. Des commentateurs proches de Maggie ont rapporté des propos qui ont jeté un froid chez les tories : Tony serait "très habile", il ne serait pas quelqu'un qui "laissera tomber la Grande-Bretagne", mais un "patriote", un vrai radical, autoritaire comme elle les aime, elle qui a toujours traité les hommes politiques comme des petits garçons. "Je vois toujours beaucoup de socialisme derrière le Labour, mais pas chez M. Blair; je crois qu'il a véritablement changé", a-t-elle écrit. Son attitude témoigne à la fois du changement d'atmosphère dans cette Angleterre qui s'apprête à affronter le IIIe millénaire et du nouveau souffle apporté par Tony Blair dans la vie politique britannique. Tony est un pur produit de l'ère Thatcher : entré au Labour en 1975, ce jeune avocat a écrit son premier article en 1979, l'année de l'arrivée au pouvoir de "Mrs.T", avant de devenir député de Sedgefield en 1983, à trente ans. Il a fait toute sa carrière à l'ombre des tories, alors qu'il était déjà désabusé par l'impuissance d'un Labour fossilisé, prisonnier des syndicats et de mythes éculés. Arrivé à la tête du parti en 1994 dans des circonstances dramatiques après la mort par arrêt cardiaque de John Smith, il a accommodé les aspects les plus acceptables du thatchérisme et du libéralisme de marché à une sauce centriste et moralisatrice apte à capter la sympathie des classes moyennes. Du passé travailliste il a fait table rase, en proposant une sorte de thatchérisme à visage humain. Sa vie se raconte comme un roman bourgeois. Son père, Leo, fils d'acteurs qui l'avaient abandonné, était un tory bon teint marié à une protestante originaire d'Ulster. Né en 1953, Tony a fait ses études à Fettes, la plus célèbre Public School d'Ecosse, avant de commencer son droit à Oxford. Séducteur doté d'un caractère rebelle, on le voit alors guitariste chevelu du groupe de rock Ugly Rumours ("Vilaines Rumeurs") ou, en blazer et canotier, parmi ces étudiants BCBG surnommés à l'époque "groupe des fraises à la crème". Il aime s'amuser, mais affirme déjà une foi chrétienne qui n'est guère dans l'air du temps. Il est brillant et dispute à une brillante consoeur Cherie Booth, la future Mme Blair, le poste de stagiaire dans un grand cabinet d'avocats. Il n'y avait qu'une place en jeu, mais tous deux seront pris grâce à leur charme et à leur talent. Success story d'une jeunesse joyeuse et sans souci dans un monde qui sombre. Le modèle de l'Etat-providence mis en place après la guerre dans un grand consensus Labour-tories n'a pas résisté au crash pétrolier et à l'immobilisme qui ont fait du Royaume-Uni "l'homme malade de l'Europe". On présente Tony comme le premier politicien britannique postmoderne, parfaitement à l'aise avec les raffinements de la technique médiatique et entouré de spin doctors (conseillers en communication). Il a intégré la dimension européenne de la politique britannique, parle un peu le français. Il est ouvert aux idées et aux méthodes venues d'ailleurs, des nouveaux démocrates à la Clinton aux sociaux-démocrates au pouvoir dans les années 80, Parti socialiste français ou Labour australien, alors que tant de politiciens britanniques continuent de se complaire dans leur petit jeu formaliste et désuet. Fils putatif de "Maggie", il ne serait peut-être pas si éloigné de la génération Mitterrand. C'est en 1981, en effet, qu'il croise le fer pour la première fois, et pas la dernière, avec Tony Benn et les gauchistes du Labour. Comment ne pas voir un air de parenté avec l'ancien premier secrétaire du PS, habile et féroce manoeuvrier qui a su se faire élire mais aussi réélire, le rêve du Labour, et faire plier le PC ? Mais M. Blair n'est-il pas aussi le petit cousin du président Clinton, lui aussi avocat passé par Oxford, même si le moralisme de Bill reste plus de façade que celui de Tony ? Mais, derrière l'irrésistible ascension de Tony Blair, de ses emprunts au néolibéralisme ou à ceux qui avaient tenté avant lui, avec peu de succès il est vrai, de moderniser le Labour, se cache une personnalité plus complexe. Certes, après quatre défaites électorales successives, le parti ne pouvait plus se permettre la moindre erreur. Pour reprendre l'image du député Tony Banks, les militants sont prêts "à manger de la merde" pour gagner. M. Blair ne veut être ni l'insipide éteignoir de rêves que fut le dernier premier ministre travailliste, James Callaghan, ni l'intellectuel de gauche brillant mais sans prise sur le réel qu'était Michael Foot, ni cet éternel perdant de Neil Kinnock, auquel pourtant il doit tant. Il est plus proche de l'éphémère John Smith, au réformisme ancré dans une foi profonde. C'est là que transparaît le côté charismatique, chaleureux et novateur de la personnalité de Tony. Pour survivre dans cette traversée du désert des années 80, il lui a fallu s'accrocher aux branches du thatchérisme, accepter par réalisme l'économie de marché et ce qui en découlait : dérégulation du travail, mise au pas des syndicats, privatisations, accroissement massif du fossé entre riches et pauvres, coups de canif répétés dans le Welfare State, et qu'il ne pourra corriger qu'à la marge. Il lui a fallu ancrer son parti résolument au centre, loin des utopies gauchisantes. Mais il a dû surtout faire preuve d'une force morale et de convictions plus profondes que ne le laisse paraître un sourire électoral bien affûté. Cette force, il l'a trouvée dans sa découverte de la foi anglicane alors que son épouse Cherie est catholique grâce à un condisciple, le clergyman australien Peter Thomson, et surtout aux oeuvres de l'Ecossais John Macmurray. Macmurray a prêché un christianisme social, communautaire, qui a fortement influencé le jeune Blair. Et même quand il peut surprendre par une tonalité conservatrice s'apparentant à un retour à des valeurs victoriennes de "société décente", on aurait tort d'y voir seulement un artifice électoral destiné à rassurer les classes moyennes. Ces idées sous-tendent sa philosophie et sa vie personnelle qui, contrairement à tant d'hommes politiques dans cette Grande-Bretagne rongée par le "sleaze" (les "affaires" de sexe et d'argent), restent en accord avec son discours. Pour mieux le comprendre, laissons-le parler. D'abord sur son "projet moral". Il ne cache pas qu'il est pour la famille traditionnelle, personnellement contre l'avortement qu'il accepte politiquement, au risque d'être traité d'hypocrite par l'archevêque catholique de Glasgow. Il affirme sa "tolérance zéro" envers les mendiants et les délinquants, ce qui détonne dans cette société permissive tout en rassurant bien des gens. La famille est la clé de tout : "C'est en son sein que nous apprenons la différence entre le bien et le mal, que la société existe, et c'est sur ses valeurs que l'on peut bâtir une société décente." Elle est le fondement de son Labour nouveau. Ensuite, sur la société dont il rêve après trois lustres d'individualisme effréné. "Il reste une grande idée en politique. Elle prend différents noms participation, nation, inclusion, communauté, mais elle est simple : aucune société ne peut prospérer économiquement ou socialement sans que tous ses membres ne prospèrent, sans que l'on utilise le talent et l'énergie de tous plutôt que de quelques-uns et que chaque individu oeuvre pour le bien de la communauté", a-t-il écrit dans la préface à son livre, New Britain. "Liberté, égalité, fraternité (ou solidarité)", ajoutera-t-il. Voilà sa "stakeholder economy" (économie participative), qui se combine avec une priorité accordée à "l'éducation, l'éducation et l'éducation" et aux technologies de pointe. On est loin du "La société n'existe pas !" lancé de manière provocante par Mme Thatcher. Tony Blair entend se tailler une place entre "Maggie" et Marx : "Je suis né après la guerre. (...) Seuls les pervers ne voyaient pas que l'expérience de l'Europe de l'Est était un désastre politique et économique." En même temps, "c'est parce que je croyais en une justice qui ne soit pas seulement individuelle mais sociale que je suis entré en politique." "La vieille gauche (travailliste) croyait en un Etat-providence non réformé; la nouvelle droite veut le démanteler. (...) La vieille gauche était en faveur du contrôle de l'Etat sur l'industrie, d'impôts et de dépenses élevés; la nouvelle droite est pour le laisser-faire et le retrait de l'Etat de pratiquement tout. Le rôle que le Labour nouveau entend lui donner est différent; c'est d'équiper les gens et le business pour le changement par le partenariat." Ses avances envers le patronat et la City ont été bien reçues, et le Financial Times du 5 octobre 1996 a titré son éditorial : "Blair parle et la Bourse grimpe". Pour cela, il faut arriver au pouvoir. "Je ne crois certainement pas au pouvoir à n'importe quel prix; mais sans lui, la politique est un exercice sans objet." On ne saurait être plus clair. C'est le but de sa révolution radicale au centre pour toucher le coeur de la société britannique, la classe la plus importante et la moins sûre d'elle-même, qui hésite entre gauche et droite, inquiète de la dérive radicale des tories et des vieux démons du travaillisme de papa. Il faut la convaincre que le Labour saura être bon gestionnaire, tout comme l'avait fait avant lui le PS français. Néoréalisme contre néolibéralisme et néosocialisme. Un socialisme dont il ne parle plus que du bout des lèvres, et qu'il a même épelé "social-isme" pour en rappeler les origines sociales plutôt que collectivistes, chrétiennes plutôt que marxistes. Ce sont des idées généreuses qui attirent une société en manque d'âme, mais qui ne permettent pas toujours à Tony Blair de répondre avec précision aux questions qui lui sont posées. Car ce que ses adversaires, et parfois aussi ses amis, lui reprochent, c'est de "coller" au plus près aux objectifs des tories pour ne pas inquiéter les électeurs et de faire des propositions qui demeurent vagues. Ses constantes reculades et volte-face en fonction de l'évolution de l'opinion, du moins telle qu'elle est perçue par ses spin doctors, l'ont contraint à revenir sur les promesses de son programme électoral, dont l'encre était à peine sèche. Au point qu'il a pu apparaître comme inconsistant et promettant tout à tout le monde. Qui est donc Tony Blair ? "Tony en toc", comme l'affirme la propagande des tories ? Il faut dire que ceux-ci n'ont jamais su comment prendre cet homme qui s'est approprié sans coup férir les bijoux de famille et a remis de l'ordre dans le Labour. Comment prétendre qu'il est dangereux alors qu'il vous ressemble à s'y méprendre ? Comment l'accuser de fricoter avec la vieille gauche qu'il pourfend, lui qui a fait voter à la hussarde la réforme de la "clause IV", qui prévoyait la propriété collective des moyens de production ? Au début, on l'a surnommé "Bambi", car il devait se faire manger tout cru par ses gauchistes. Raté ! Puis on l'a rebaptisé "Staline" en raison de son autoritarisme; mais alors, comme le traiter d'hésitant, de pusillanime ? Décidément, dans ce monde à l'envers où le champion des tories est sorti à la force du poignet d'une banlieue minable et où celui du Labour fait partie de l'establishment, rien n'est simple ! Elu, Tony Blair restera-t-il le même ? Préservera-t-il son autorité sur ses camarades, ou bien ceux-ci recommenceront-ils à se disputer comme avant ? Sera-t-il le grand réformateur de la fin du siècle, en mettant en pratique ses promesses de toilettage démocratique de la Constitution, ou bien se contentera-t-il d'une gestion prudente ? Restera-t-il aussi à l'aise en Europe avec des partenaires qui n'en peuvent plus d'une guerre de tranchées avec des tories de plus en plus eurosceptiques, ou bien cédera-t-il à ceux de ses conseillers qui se méfient du "continent" ? En attendant de le savoir, offrons-nous une de ces pirouettes verbales que les Britanniques savent si bien faire. Voici comment Andrew Marr, rédacteur en chef de The Independent, décrit l'impact du Labour nouveau : "Son effet sur la vieille Grande-Bretagne a été bizarre, comme celui d'une starlette croqueuse de diamants jetant son dévolu sur un vieux gentleman soupçonneux et décrépit. Le pays est flatté malgré lui de l'attention de la jeune personne. Mais sous les bouffées de chaleur du plaisir persiste un cynisme coriace. Nous craignons que tout ne se termine dans les larmes et peut-être la trahison. Nous pensons qu'il nous en coûtera cher. Mais le flirt est plein de fun et de glamour et nous change de ce mariage qui n'en finit plus avec les tories. Alors, au diable !" PATRICE DE BEER Le Monde du 3 mai 1997

« Pour survivre dans cette traversée du désert des années 80, il lui a fallu s'accrocher aux branches du thatchérisme, accepter parréalisme l'économie de marché et ce qui en découlait : dérégulation du travail, mise au pas des syndicats, privatisations,accroissement massif du fossé entre riches et pauvres, coups de canif répétés dans le Welfare State, et qu'il ne pourra corrigerqu'à la marge.

Il lui a fallu ancrer son parti résolument au centre, loin des utopies gauchisantes.

Mais il a dû surtout faire preuved'une force morale et de convictions plus profondes que ne le laisse paraître un sourire électoral bien affûté.

Cette force, il l'atrouvée dans sa découverte de la foi anglicane alors que son épouse Cherie est catholique grâce à un condisciple, le clergymanaustralien Peter Thomson, et surtout aux oeuvres de l'Ecossais John Macmurray. Macmurray a prêché un christianisme social, communautaire, qui a fortement influencé le jeune Blair.

Et même quand il peutsurprendre par une tonalité conservatrice s'apparentant à un retour à des valeurs victoriennes de "société décente", on aurait tortd'y voir seulement un artifice électoral destiné à rassurer les classes moyennes.

Ces idées sous-tendent sa philosophie et sa viepersonnelle qui, contrairement à tant d'hommes politiques dans cette Grande-Bretagne rongée par le "sleaze" (les "affaires" desexe et d'argent), restent en accord avec son discours.

Pour mieux le comprendre, laissons-le parler. D'abord sur son "projet moral".

Il ne cache pas qu'il est pour la famille traditionnelle, personnellement contre l'avortement qu'ilaccepte politiquement, au risque d'être traité d'hypocrite par l'archevêque catholique de Glasgow.

Il affirme sa "tolérance zéro"envers les mendiants et les délinquants, ce qui détonne dans cette société permissive tout en rassurant bien des gens.

La familleest la clé de tout : "C'est en son sein que nous apprenons la différence entre le bien et le mal, que la société existe, et c'est sur sesvaleurs que l'on peut bâtir une société décente." Elle est le fondement de son Labour nouveau. Ensuite, sur la société dont il rêve après trois lustres d'individualisme effréné.

"Il reste une grande idée en politique.

Elle prenddifférents noms participation, nation, inclusion, communauté, mais elle est simple : aucune société ne peut prospéreréconomiquement ou socialement sans que tous ses membres ne prospèrent, sans que l'on utilise le talent et l'énergie de tous plutôtque de quelques-uns et que chaque individu oeuvre pour le bien de la communauté", a-t-il écrit dans la préface à son livre, NewBritain.

"Liberté, égalité, fraternité (ou solidarité)", ajoutera-t-il.

Voilà sa "stakeholder economy" (économie participative), qui secombine avec une priorité accordée à "l'éducation, l'éducation et l'éducation" et aux technologies de pointe.

On est loin du "Lasociété n'existe pas !" lancé de manière provocante par Mme Thatcher. Tony Blair entend se tailler une place entre "Maggie" et Marx : "Je suis né après la guerre.

(...) Seuls les pervers ne voyaient pasque l'expérience de l'Europe de l'Est était un désastre politique et économique." En même temps, "c'est parce que je croyais enune justice qui ne soit pas seulement individuelle mais sociale que je suis entré en politique." "La vieille gauche (travailliste) croyaiten un Etat-providence non réformé; la nouvelle droite veut le démanteler.

(...) La vieille gauche était en faveur du contrôle del'Etat sur l'industrie, d'impôts et de dépenses élevés; la nouvelle droite est pour le laisser-faire et le retrait de l'Etat depratiquement tout.

Le rôle que le Labour nouveau entend lui donner est différent; c'est d'équiper les gens et le business pour lechangement par le partenariat." Ses avances envers le patronat et la City ont été bien reçues, et le Financial Times du 5 octobre 1996 a titré son éditorial : "Blair parle et la Bourse grimpe". Pour cela, il faut arriver au pouvoir.

"Je ne crois certainement pas au pouvoir à n'importe quel prix; mais sans lui, la politique estun exercice sans objet." On ne saurait être plus clair.

C'est le but de sa révolution radicale au centre pour toucher le coeur de lasociété britannique, la classe la plus importante et la moins sûre d'elle-même, qui hésite entre gauche et droite, inquiète de ladérive radicale des tories et des vieux démons du travaillisme de papa.

Il faut la convaincre que le Labour saura être bongestionnaire, tout comme l'avait fait avant lui le PS français. Néoréalisme contre néolibéralisme et néosocialisme.

Un socialisme dont il ne parle plus que du bout des lèvres, et qu'il a mêmeépelé "social-isme" pour en rappeler les origines sociales plutôt que collectivistes, chrétiennes plutôt que marxistes.

Ce sont desidées généreuses qui attirent une société en manque d'âme, mais qui ne permettent pas toujours à Tony Blair de répondre avecprécision aux questions qui lui sont posées. Car ce que ses adversaires, et parfois aussi ses amis, lui reprochent, c'est de "coller" au plus près aux objectifs des tories pourne pas inquiéter les électeurs et de faire des propositions qui demeurent vagues.

Ses constantes reculades et volte-face enfonction de l'évolution de l'opinion, du moins telle qu'elle est perçue par ses spin doctors, l'ont contraint à revenir sur lespromesses de son programme électoral, dont l'encre était à peine sèche.

Au point qu'il a pu apparaître comme inconsistant etpromettant tout à tout le monde. Qui est donc Tony Blair ? "Tony en toc", comme l'affirme la propagande des tories ? Il faut dire que ceux-ci n'ont jamais sucomment prendre cet homme qui s'est approprié sans coup férir les bijoux de famille et a remis de l'ordre dans le Labour.. »

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