Article de presse: Pérou, les racines de la violence
Publié le 17/01/2022
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sur la recevabilité de plaintes déposées par des victimes d'exactions.
Ainsi, les responsables des massacres de Barrios Altos (quifit seize victimes en novembre 1991) ou de la Cantuta (en juillet 1992) perpétrés par des escadrons de la mort du groupeparamilitaire Colina ne seront jamais jugés ou punis.
Et, à la différence du Guatemala, par exemple, où l'amnistie concerne tousles belligérants, celle décidée au Pérou ne concerne que les exactions commises par les responsables de l'Etat ou ses affidés.
Développement inégal
Chaque fois qu'ils sont interrogés sur ces points, Alberto Fujimori et les autorités de Lima se bornent à répondre qu'une tellevision du Pérou vient de personnes " mal informées, principalement à l'étranger ".
La " pacification militaire " est devenue une finqui justifie tous les moyens.
L'autre conséquence immédiate de l'épreuve de force engagée par le MRTA est de mettre au rancart le stéréotype d'un pays,bon élève du Fonds monétaire international (FMI), engagé sur la voie de la prospérité économique.
Le constat d'une population àla merci de l'arbitraire de l'Etat se double d'un autre, peu engageant, sur la situation économique, également dénoncée par lecommando du MRTA.
Depuis 1990, le gouvernement de M.
Fujimori s'est engagé dans une politique économique libérale qui ressemble à uneconstruction formelle dont continue à être exclue plus de la moitié de la population qui vit dans des conditions d'extrême pauvreté.Les bidonvilles de la périphérie ou enclavés dans la capitale, Lima, qui, avec 8 millions d'habitants, regroupe près du tiers de lapopulation du pays, témoignent d'un développement inégal.
Il trouve sa contrepartie dans un accroissement inexorable de lamisère pour les plus démunis.
Depuis 1990, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus misérables.
La réduction de l'hyperinflation (de 7 000 % en 1990 à 10 % en 1996) a été obtenue par une série de mesures dont la seulevariable d'ajustement a été la précarité des plus modestes.
En 1996, 60 % des actifs de la population péruvienne continuaient d'appartenir au secteur de l'économie informelle, sansaucune autre perspective que leur simple survie.
La population aspire à une amélioration de son bien-être et son désenchantementréel s'exprimait par la chute d'environ 35 % de la popularité du chef de l'Etat au cours de l'année 1996.
Le président Alberto Fujimori persiste à ne considérer la crise des otages de Lima que comme " un simple fait isolé qui n'a etn'aura aucune conséquence pour l'avenir du pays ".
L'épreuve de force risque donc de se prolonger aussi longtemps que la réalitépéruvienne.
ALAIN ABELLARD Le Monde du 10 janvier 1997.
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