Article de presse: Pablo Picasso
Publié le 22/02/2012
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Mais il ne suivra pas une évolution linéaire : après avoir dissout la réalité par une extrême fragmentation géométrique, il laréintègre littéralement avec des collages de bouts de journaux, de papiers peints, et même lorsqu'il la peint, c'est pour l'imiter entrompe-l'oeil : texture du bois, papier peint...
Le sujet est généralement le pot à tabac, la pipe, le verre de vin, le journal, la guitareou " les figures de poètes ou d'arlequins "...
En 1917, Jean Cocteau le traîne à Rome où Diaghilev lui demande les décors de Parade.
Il y rencontre Stravinsky quicomposait Feu d'artifice (il dessine le portrait du musicien) et Olga Koklova, danseuse du ballet, dont il fera sa femme et peindrale portrait à la manière d'Ingres.
Il a visité Rome, Naples et Pompéi.
Tout cela réapparaîtra dans son oeuvre.
En 1918, voici desbaigneuses dansant sur la plage : formes élonguées, déliées et souples, d'un maniérisme italianisant.
L'année suivante, c'est unenouvelle image qui s'offre avec ces femmes gigantesques qui finissent par devenir, à travers les métamorphoses d'une sculptureonirique, des personnages classiques du style dit " pompéien " (Trois Femmes à la fontaine, 1921), figés, dont le nez et les yeuxrappellent la sculpture hellénistique.
Mais 1921 est l'année des Trois musiciens, peint à Fontainebleau, qui représente l'apothéose du cubisme synthétique,découpage précieux, pas destructeur pour un sou, où il utilise les débris épars décoratifs pour construire des figures humaines.
La dislocation des formes
Dans ses scènes de bords de mer de 1923, On voit apparaître d'énormes nus, à petite tête, qui semblent s'envoler, pris dansune dilatation où certains pensent voir un traitement ironique du classique thème des baigneuses.
En même temps, le " cubisme "prend des apparences de plus en plus curvilinéaires comme dans un découpage souple et délié et ne présente plus de formes enangle.
C'est au moment où on le croit enfermé dans une manière qu'on le voit tout effacer et recommencer comme s'il n'avait jamaisdessiné, ou plus exactement comme s'il avait toujours pratiqué la voie neuve où le voici...
La dislocation des formes inaugurée dans les Trois Danseurs (1925) se développe dans le Minotaure (tête de taureau montéesur des jambes qui courent), les Femmes assises convulsives, surréalistes, les contorsions de l'Acrobate qui n'est plus que tête,bras et jambes...
Plus tard, les mêmes formes peuvent s'inscrire dans l'espace, se développer naturellement en sculpture, construction de boutsde ferraille.
La course de son crayon est d'une extraordinaire énergie.
Au printemps 1932 alors qu'il peint une série de femmes couchées,on retrouve, à la manière de Picasso, l'abandon sensuel au sommeil de certaines odalisques du Bain turc d'Ingres.
En 1935, Picasso arrête momentanément de peindre.
Il s'adonne à un art où il montre une extraordinaire vitalité : la gravure.Technique plus directe, l'homme s'y met à nu.
Dans la longue série du " Peintre et son modèle ", il s'y met en scène sur un tonnarratif que n'a pas sa peinture.
On y trouve la magnifique suite de gravures commandée par Vollard, qui est un des plus hautsmoments de son oeuvre.
Picasso se mêla au groupe surréaliste et écrivit des poèmes dans la manière de ses nouveaux amis.
André Breton consacra en1935 une introduction à son oeuvre dans les Cahiers d'art, de Christian Zervos.
Son amitié avec les poètes et plus particulièrement Paul Eluard est bien connue.
Il illustre la Barre d'appui en 1936 et dessineplusieurs portraits de Nush, la femme du poète.
" Guernica "
La guerre d'Espagne éclate.
Espagnol, Picasso l'était au plus profond de lui-même et milita pour la cause républicaine.
Legouvernement lui confie d'ailleurs, et il l'accepte, la direction du musée du Prado.
C'est en janvier 1937 qu'il grave sa première oeuvre antifranquiste, Songes et mensonges de Franco, conçue avec le tonnarratif de la bande dessinée, dont il écrit les textes en espagnol.
Le 28 avril 1937, la ville basque de Guernica est détruite par l'aviation allemande pour le compte de Franco.
Deux jours après,le 1 er mai, le militant républicain réagit à l'événement : il peint un tableau furieux sans couleurs, avec seulement du noir et du blanc, destiné à être présenté à l'Exposition universelle de Paris au pavillon républicain espagnol.
On y trouve toute une mythologie de la souffrance et de la violence : une mère tenant son enfant mort une main crispée sur un.
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