Article de presse: Mossadegh, l'Iranien qui fit trembler l'Occident
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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en 1944, une loi interdisant l'octroi de toute concession pétrolière sans approbation du Parlement.
Cette initiative en fait l'idole duBazar, tout-puissant à Téhéran.
Il ne tardera pas à devenir le symbole de la résistance populaire à toutes les mainmises étrangèressur l'Iran.
L'enjeu est considérable.
Il faut remonter à ce 28 mai 1901, où l'ingénieur et homme d'affaires William Know d'Arcy avait payécomptant 200.000 francs or une concession d'une durée de soixante ans.
En 1909, l'Anglo-Iranian Oil Company se substitue àlui et construit la première raffinerie d'Abadan.
La guerre de 1914-1918 accroît l'intérêt de Londres pour le pétrole iranien, laRoyal Navy l'ayant préféré au charbon pour ses navires.
Sous l'impulsion du jeune Winston Churchill, l'amirauté britannique s'attribue la majorité des parts du capital avec droit de veto.La seconde guerre mondiale renforce l'importance de ces gisements qui servent à ravitailler la Navy et la RAF.
Dans les basesd'Aden, de Singapour et de l'Inde.
L'Anglo-Iranian ne songe nullement à renoncer à la part du lion qui est la sienne.
En 1950,l'Iran, quatrième producteur mondial, n'a touché que 450 millions de royalties, soit 9 % des bénéfices avoués par la compagnie.
A l'époque, on est en pleine guerre de Corée.
Un an avant, le Kuomintang, miné par la corruption, s'est effondré sous les coupsdes communistes.
Aussi, lorsque le chah s'était rendu à Washington pour obtenir un prêt, les Américains lui avaient-ils conseilléd'entreprendre des réformes.
Rentré les mains vides, il s'efforce de suivre leurs conseils, dans un pays qui supporte de plus enplus mal de vivre dans la misère.
Manifestations de rue, attentats, assassinats, finissent par inquiéter Londres et Washington.
Pour éviter le pire, l'Anglo-Iranian avait accepté une révision de la concession.
L'accord prévoyait, en gros, un doublement desredevances versées à l'Iran : plus de 18 millions de livres en 1948 au lieu de 9, et 23 millions en 1949 au lieu de 13.
Mais lacommission parlementaire des affaires pétrolières, présidée par Mossadegh, refuse de ratifier l'accord, qu'elle juge insuffisant.
Trois forces s'affirment alors dans le pays.
Les nationalistes du Front national, fondé par Mossadegh en 1947 les communistesdu Toudeh, qui est au faîte de sa puissance, et les religieux conduits par l'ayatollah Kashani, qui entretient des liens ambigus avecla confrérie terroriste Fedayan eslam (combattants de l'islam) de Navab Safvi, qui fait assassiner les dirigeants jugés tropanglophiles.
Le 7 mars 1951, l'homme fort du régime, le général Ali Razmara, premier ministre, partisan de l'accord, tombe à lamosquée sous les coups d'un membre de la secte.
Les événements se précipitent.
Le 20 mars, le Majlis (Chambre) et le Sénat votent à l'unanimité le texte suivant : " Pour lebonheur et la prospérité de la nation iranienne et dans le dessin d'assurer la paix du monde, il a été décidé de nationaliserl'industrie pétrolière sur l'ensemble du territoire, ce qui veut dire que toutes opérations d'exploration, d'extraction et d'exploitationseront désormais exercées par le gouvernement ".
Le 27 avril, le nouveau premier ministre, Hossein Ala, un modéré nommé le 11 mars, démissionne sous la pression de la rue.Le Majlis soutient à une forte majorité la candidature de Mossadegh.
Le chah s'incline le 30 avril.
Le 1 er mai, le Toudeh mobilise trente mille manifestants, qui défilent avec des drapeaux rouges, devant le Parlement.
Le lendemain, le chah promulgue la loi denationalisation.
La véritable épreuve de force commence entre Londres et Mossadegh, qui est entraîné dans un engrenagerévolutionnaire qui lui échappera.
Les Anglais s'adressent à la Cour internationale de La Haye.
Mossadegh, qui conteste cette juridiction, s'y rend le 9 juin 1952 et plaide en français : " L'Anglo-Iranian était un Etat dansl'Etat.
Tout était entre les mains des Anglais.
L'Iran n'avait aucun droit de regard sur les quantités et sur les prix du pétrole.
Cetteaffaire révèle d'une juridiction iranienne ".
Il obtiendra satisfaction lorsque, le 22 juillet, la Cour se déclare incompétente par 9voix contre 5.
Entre-temps, il a fallu affronter les Anglais sur le terrain.
L'Iran, dont les caisses sont vides, cherche à vendre sa production, mais Londres veille et menace d'arraisonner tous les" bateaux pirates " qui transporteraient du " pétrole rouge ".
Une firme italienne, l'Ente Petrolifere Italia Medioriente, conclutnéanmoins le premier gros contrat pour l'achat de 2 millions de tonnes par an pendant dix ans.
Un cargo battant pavillon du Honduras, le Mary Rose, effectue le premier chargement et, pendant quelques jours, retientl'attention du monde entier : réussira-t-il à forcer le blocus de la Royal Navy?
Surveillé par les avions de la RAF, il finira par être arraisonné et obligé de gagner Aden où il est mis sous séquestre.
Pour affronter les difficultés qui s'accumulent, Mossadegh réclame les pleins pouvoirs.
Ne les obtenant pas, il tente unemanoeuvre en démissionnant.
Loin de le rappeler, le chah nomme Ghavam Sultaneh.
Le Front national lance alors un ordre degrève générale et l'ayatollah Kashani appelle à la guerre sainte.
Le Toudeh mobilise ses forces.
A Téhéran comme à Abadan, la.
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