Article de presse: L'OPEP en difficulté
Publié le 17/01/2022
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l'OPEP, ne lui a en revanche pas permis d'obtenir l'appui durable des producteurs non-membres de l'organisation.
Après s'êtrerapprochée, l'Egypte a claqué la porte au début de l'année, la Grande-Bretagne et la Norvège ont définitivement rompu toutesolidarité en abandonnant au premier trimestre 1985 la fixation des prix officiels et en continuant d'accroître leur production.
Seulle Mexique observe une politique prudente, bien qu'il ait récemment manifesté son impatience en réduisant il y a quelquessemaines de façon limitée le prix de ses bruts lourds.
Une fois de plus l'Arabie saoudite a dû agiter le spectre d'une guerre des prix en annonçant qu'elle pourrait refuser désormaisde jouer son rôle de producteur-tampon.
La menace est d'autant plus crédible que cette fois l'Arabie saoudite peut difficilementréduire encore sa production, ni même maintenir longtemps le niveau actuel, avec un déficit des paiements courants d'environ 20milliards de dollars, le second après les Etats-Unis, et des avoirs extérieurs en chute libre, qui, au rythme actuel, seront épuisésdans cinq ou six ans.
Au rythme actuel de production, Ryad, qui a déjà adopté cette année un plan de rigueur, verrait ses revenus pétroliers chuterencore de 40 %.
Il lui faut absolument obtenir le soutien réel des autres membres de l'OPEP.
L'ennui est que la plupart de ses partenaires, àl'exception de quelques pays du Golfe, se trouvent dans une situation financière encore plus critique.
Le Nigeria a accumulé 20milliards de dollars de dette extérieure, le Venezuela 35, l'Equateur 7, l'Indonésie, l'Algérie, le Gabon, ne se portent guère mieux." L'OPEP a atteint un niveau de production difficilement compressible, tant techniquement que financièrement ", assure un expert.
La situation est d'autant plus difficile que les perspectives sont mauvaises.
La consommation ne manifeste aucun signeencourageant de reprise et les faibles progrès espérés en 1986 seront probablement profitables une nouvelle fois aux productionsnon OPEP.
La Norvège devrait ainsi accroître prochainement son rythme d'extraction de quelque cent mille barils par jour.
Lespays de l'OPEP n'ont plus l'espoir de voir le bout du tunnel avant au moins deux ans.
Comment l'Arabie saoudite peut-elle convaincre le Nigeria, l'Algérie ou le Venezuela de se serrer encore durablement laceinture pour garantir les prix des compagnies pétrolières, la reprise économique des Etats-Unis et les revenus pétroliers de laGrande-Bretagne et de la Norvège? Et ce d'autant qu'il ne faut pas trop compter sur le dollar pour compenser partiellement laperte du pouvoir d'achat.
VERONIQUE MAURUS Le Monde du 5 juillet 1985.
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