Article de presse: L'Inde aussi s'est éveillée
Publié le 22/02/2012
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des années 90, le secteur public absorbait 40 % de l'investissement du pays pour réaliser seulement 27 % du produit intérieurbrut, tout en employant 70 % de la force de travail officielle...
Tous ces facteurs finiront, bien plus tard, par enterrer le modèle nehruvien, et finalement celui du "système congressiste" du Partidu Congrès, formation dominée pendant quarante ans par la famille des Nehru-Gandhi.
Au temps d'Indira Gandhi, la fille de Nehru, qui sera premier ministre entre 1966 et 1977, puis à nouveau entre 1980 et sonassassinat en 1984, on assiste sur le tard à de timides amorces de libéralisation, mais sans grandes conséquences : Indira, alignéemilitairement et diplomatiquement sur Moscou et profondément marquée par le modèle hérité de son père, finira par sombrerdans le populisme et institutionnalisera un système dominé par la corruption pour alimenter les fameuses caisses noires de sonparti...
Son fils Rajiv, tenant d'une ouverture "à l'indienne", tentera de secouer les inerties du système.
Mais sans grand succès nonplus : les caciques du Congrès ne tarderont pas à lui faire comprendre le caractère aventureux d'une libéralisation, aussi ténuesoit-elle.
Certains industriels proches du parti, ceux-là mêmes qui avaient bénéficié largement de l'immobilisme, voyaient d'un trèsmauvais oeil toute perspective d'ouverture qui aurait marqué la fin de leur monopole industriel.
C'est le début des années 90 qui va marquer un tournant et donner le signal du départ d'une ouverture que tout le mondes'accorde à estimer "irréversible".
Deux raisons, politique et économique, sont les causes du "nouveau cours" indien.
En mai 91, lepremier ministre Rajiv Gandhi meurt assassiné par un rebelle tamoul du Sri Lanka.
C'est la fin de la "dynastie" des Nehru-Gandhi.Narasimha Rao, le nouveau chef du gouvernement, pourtant blanchi sous le harnais du système congressiste, sans le dire, et touten continuant à proclamer son attachement aux pères fondateurs, va lancer l'Inde sur la voie de la libéralisation économique.
Prêt du FMI
Voilà pour le politique.
Pour l'économique, les choses sont encore plus simples : quand Rao arrive au pouvoir et accorde leportefeuille des finances au brillant "économiste au turban", le Sikh Manmohan Singh, l'Inde ne dispose plus que de quelquessemaines de réserves en devises.
L'Union indienne est au bord de la cessation de paiement.
C'est tout le système qui doit doncêtre revu et corrigé.
Les premières années de la gestion de Rao vont symboliser, à l'échelle de ce qu'a été l'Inde pendant plus de quarante ans, unvéritable bouleversement.
Tout va vite, plus vite qu'on ne pouvait s'y attendre de la part de l' "éléphant" : le système d'attributiondes licences de fabrication et d'importation, un cauchemar pour les industriels qui devaient supplier les politiques et graisser lapatte aux fonctionnaires, est supprimé.
Exit le Licence Raj ou "empire de la licence", un jeu de mots qui évoque un autre raj, celuides Britanniques.
La roupie est rendue partiellement convertible.
Les barrières douanières à l'importation sont réduites de moitiépour un bon nombre de produits, à l'exception des biens de consommation.
Les investisseurs sont autorisés à devenir majoritairesdans le capital des entreprises locales.
Le marché boursier, enfin, est ouvert aux étrangers.
Autre décision de taille, et qui va faire grincer des dents à tous ceux pour qui les bailleurs de fonds occidentaux restent devilains capitalistes : le gouvernement de New Delhi demande un prêt au Fonds monétaire international (FMI), 2,2 milliards dedollars sous forme de credit stand by, qui insuffle de l'oxygène à une économie moribonde.
Une inflation contrôlée, une augmentation impressionnante des réserves en devises, un boom du marché boursier (certes avecdes hauts et des bas), un afflux de capitaux étrangers, un taux de croissance qui atteindra les 7 % en 1996, une multiplication dessignatures de joint ventures avec des firmes de l'ouest et de l'est de l'Asie, tels sont les effets immédiats de l'amorce de lalibéralisation.
L'Inde a cessé de croire et d'agir, comme si le développement se conjuguait nécessairement avec planification, etautosuffisance avec protectionnisme.
Une page est tournée.
"On ne reviendra jamais en arrière", affirment en choeur hommespolitiques et industriels.
Indiens et étrangers commencent alors à rêver à ce "grand marché", un milliard d'habitants à l'aube du XXIe siècle, et fort d'uneclasse moyenne qui se situe, selon les sources, entre 120 et plus de 200 millions d'individus.
Certes, les critères retenus pourdéfinir cette fameuse middle class sont aussi imprécis qu'erronés.
Si l'on estime qu'un revenu de 1 000 francs par mois est le seuil-plancher de la consommation en Inde, le chiffre à lui seul ne veut pas dire grand-chose : dans un village, c'est suffisant; à Bombay,ce n'est pas assez.
Le critère du revenu par tête n'est pas non plus très pertinent, puisque la grande majorité des Indiens vivent au sein de famillesélargies où les salaires des individus sont cumulés et où personne ne dépense beaucoup.
Sans compter que le sport nationalconsiste à échapper à l'impôt et que les revenus non déclarés sont très importants.
C'est ainsi que, en 1992, on a vendu en Inde 1million de réfrigérateurs, 250 000 machines à laver, 478 000 motos, 10 millions de montres, 4,8 millions de téléviseurs.
Deschiffres encore faibles au regard de la population, mais qui sont en progression constante et aiguisent de plus en plus l'appétit des.
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