Article de presse: Les grèves de 1947 et la naissance de FO
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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RATP, d'autre syndicats autonomes apparaissent.
Le 1 er août, la CGT et le CNPF se mettent d'accord, dans une déclaration commune, sur une revalorisation de 11 % des salaires, mais le gouvernement refuse d'avaliser cette entente.
L'insuffisance du ravitaillement et la récente diminution de la rationde pain aidant, le mouvement revendicatif repart dès la rentrée de septembre, notamment chez Peugeot.
Latente, la crise de laCGT va devenir ouverte en novembre.
Le 8 novembre, et pour la première fois, les groupes FO tiennent une conférence nationale qui réunit salle Lancry deux centcinquante délégués.
Léon Jouhaux et trois autres membres du bureau confédéral sont présents (Robert Bothereau, Neumeyer etDelamarre).
Ceux-ci obtiennent 80 % des voix sur la poursuite de la stratégie du " redressement " de la CGT par l'intérieur,invitant même les militants qui l'ont quittée à revenir : " La conférence des groupes FO, dit le texte, affirme que l'unité est plus quejamais nécessaire.
La force du mouvement syndical réside essentiellement dans le nombre et la cohésion du nombre.
Mais cetteunité et cette cohésion exigent à l'intérieur de l'organisation la pratique constante des règles d'une véritable démocratie et de laplus fraternelle tolérance.
" Changement de climat quatre jours plus tard, le 12 novembre, au comité confédéral national de laCGT.
Pour faire triompher sa revendication d'un minimum vital à 10 800 F par mois mise en avant par Benoît Frachon et lamajorité, il est proposé de lancer un " manifeste aux travailleurs de France ".
Il s'agit de consulter sur les lieux de travail tous lestravailleurs, syndiqués ou non à la CGT, sur ces revendications.
Les minoritaires s'insurgent, parlent de " caricature deconsultation démocratique " et demandent que seuls les adhérents soient consultés au suffrage universel et secret.
Pour protestersolennellement, Léon Jouhaux lit un texte comportant trente-huit signatures, avec notamment celles des membres du bureauconfédéral " appartenant " à sa tendance, quatorze unions départementales et neuf fédérations, dont celles de l'éducation nationaleet du Livre.
La cohabitation apparaît plus que compromise.
La rupture est devenue inévitable.
Dès lors, un climat d'agitation sociale va se développer.
Des grèves éclatent dans les mines du Nord et dans la métallurgieparisienne.
Les conflits se multiplient, en dépit souvent des groupes Force ouvrière qui, avec les syndicats autonomes et la CFTC,demandent des votes à bulletins secrets et envoient des délégations au ministère du travail contre les " atteintes à la liberté dutravail ".
Au sein du gouvernement, la question salariale constitue une pomme de discorde.
La crise politique s'ajoute à la crise sociale.
Du 19 au 24 novembre il y a, de fait, une vacance du pouvoir.
Dans les PTT, à laSNCF, dans les mines et les ports, on enregistre de nombreuses grèves avec des affrontements parfois physiques entre grévisteset non-grévistes.
Le 26 novembre, le gouvernement de Robert Schuman, nouveau président du conseil, lâche du lest avec une indemnitéexceptionnelle de vie chère de 1500 F.
La CGT reste inflexible et les secrétaires de dix-huit fédérations à direction communisteappellent les salariés à une généralisation de la grève.
Le 27 novembre, la paralysie est quasi totale dans les mines, les ports, lamétallurgie, le bâtiment, le textile, les industries chimiques et alimentaires, et on compte environ deux millions de grévistes.
LaCGT se radicalise et, le 28 novembre, vingt fédérations ouvrières à direction communiste se constituent en " comité central degrève ", assurant la coordination quotidienne du mouvement.
Dès lors, c'est l'escalade.
Le gouvernement de Robert Schumanmanie la carotte et le bâton; d'un côté, il majore les allocations familiales et exonère l'indemnité de vie chère de toute retenuesociale; de l'autre, il rappelle des hommes du contingent.
La presse de l'époque relève alors toute une série de " sabotages ".
Près d'Arras, le train Paris-Tourcoing déraille dans la nuit du 2 au 3 décembre.
Il y a seize morts.
Des bagarres éclatent lors del'évacuation des mines du Nord.
Ici et là, on signale des émeutes et, le 4 décembre à Valence, la prise d'assaut de la gare entraînela mort de deux manifestants.
Tandis que les groupes Force ouvrière et des syndicats CFTC discutent avec le ministre du travail,Daniel Mayer, le gouvernement renforce encore les unités chargées du maintien de l'ordre.
Le 7 décembre, Daniel Mayer reçoitle bureau confédéral de la CGT au complet.
Le ministre lui demande d'appeler à la reprise du travail, mais la CGT réplique le 8décembre par une consigne simple et ferme : " tenir et vaincre ".
Le lendemain de cet appel à la résistance, alors que le mouvement de grève a tendance à s'essouffler, la CGT fait volte-face etdonne l'ordre d'une reprise générale du travail.
A ce stade, l'affrontement à l'intérieur de la CGT redouble d'intensité.
Lesmajoritaires accusent les groupes FO de " trahison ".
Ces derniers dénoncent l' " aventure sans issue " dans laquelle la majorité dela CGT s'est engagée.
Le 18 décembre, la conférence nationale des groupes FO délibère des conséquences de ce divorce.
Selonle Monde, Léon Jouhaux renouvelle les avertissements sur " les inconvénients d'un départ qui laisserait l'appareil syndical en placeaux mains de l'autre tendance et pouvant affaiblir le mouvement ouvrier ".
Mais, le 19 décembre, le pas est sauté.
C'est lascission.
La résolution décidant le départ de la CGT est votée parmi les groupes fédéraux par 5 votes pour, 2 contre (bâtiment etéducation nationale) et une abstention (le Livre) et parmi les unions départementales par 37 pour, 4 contre et 12 abstentions.
La.
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