Article de presse: Les grandes étapes du conflit sino-soviétique
Publié le 17/01/2022
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Aux Etats-Unis, en novembre, M.
Gromyko, dans des entretiens avec le président Johnson et M.
Dean Rusk, aurait parlé, ditle New York Times du 22 novembre, de l'anxiété croissante de son gouvernement pour la sécurité des frontières de l'URSScommunes avec la Chine.
A Pékin, le maréchal Chen Yi dit à un journaliste brésilien que l'URSS a treize divisions sur la frontière chinoise, transféréesd'Europe orientale (Times de Londres du 12 décembre).
Vers la même date, à Londres, l'Institut des études stratégiques estime les forces soviétiques en Extrême-Orient à douzedivisions sur le pied de guerre et cinq divisions en réserve, tandis que les Chinois auraient cinquante divisions stationnées dans leNord-Est et un demi-million d'hommes sur les frontières du Sinkiang, Radio-Tirana, en Albanie, dénonce, le 29 décembre, lesconcentrations de troupes soviétiques sur les frontières chinoises.
Avec l'année 1967 et la tempête de la révolution culturelle, c'est à Moscou et à Pékin même que fait rage la querelle sino-russe : émeute des étudiants chinois à Moscou le 25 janvier, siège de l'ambassade de l'URSS à Pékin du 26 janvier au 12 février.
Mais la tension est sérieuse aux frontières.
Le 2 février, Radio-Pékin, accuse les Russes d'avoir comploté contre la Chine dansle Heilungkiang, province frontière du Nord-Est (ex-Mandchourie).
Le 11, les troupes chinoises sont en état d'alerte.
Un journalde gardes rouges dit qu'un bataillon soviétique a attaqué dans la région de Vladivostok et a été repoussé.
Des sources occidentales estiment à cette date les forces soviétiques sur la frontière sino-soviétique à quarante divisions, dontbeaucoup sont récemment arrivées d'Europe orientale; il y aurait entre cinquante et soixante divisions chinoises, soit plus de sixcent mille hommes.
Le 21 février, on rapporte à Moscou que les Chinois ont fait reculer leurs troupes de 160 kilomètres le long de l'URSS, et de laMongolie, pour faire un no man's land en avant duquel ils n'ont laissé que leurs forces de gardes-frontière.
Moscou annonceégalement qu'au Sinkiang un nouvel exode de Kasakhs et d'Uighurs vers l'URSS a eu lieu, cette population fuyant la révolutionculturelle.
Incidents mineurs mais nombreux
En 1968, les incidents, s'il y en a, ne sont pas rendus publics.
Mais si l'on en croit les informations qui circulent à Moscou dansles milieux diplomatiques, sur la foi de confidences soviétiques, il y a, en fait, des incidents, mineurs peut-être mais nombreux, surles 5000 kilomètres de la plus longue frontière du monde entre deux pays, en tenant compte du parcours le long de la Mongolie,satellite de l'URSS.
En 1969, le 2 mars, éclate l'incident de Nijinimikhaïlovka, sur l'Oussouri, au sud de Khabarovsk, qui fait plusieurs morts.
ROBERT GUILLAIN Le Monde du 5 mars 1969.
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