Article de presse: Les cent fleurs
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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difficultés économiques.
Mais dans le domaine intellectuel les nouveautés ne vont pas loin.
Les critiques elles-mêmes finissent par être stéréotypées.L'aspect général de la presse ne change pas.
Quand vient le VIII e congrès, elle est envahie par les lourds comptes rendus, et l'on en revient aux journaux ennuyeux et officiels de toujours.
Le congrès lui-même n'insiste pas sur le thème des cent fleurs.
Une tendance libérale semble sans doute s'affirmer dans l'article3 de la nouvelle constitution du parti, qui dit : " Quand quelqu'un est en désaccord avec une décision du parti, il a le droit degarder son opinion et celui de soumettre son opinion aux instances supérieures.
" Mais l'article ajoute aussitôt : " Il doit cependantrester prêt à exécuter l'ordre sans conditions.
" Le secrétaire général du comité central, commentant cet article, en donne uneinterprétation fort restrictive : le droit de désaccord joue " dans les questions au jour le jour ", mais nullement sur les principes, nimême sur les " activités dans les questions pratiques ".
La base du parti est l' " idéologie unifiée ".
En même temps qu'on discerne mieux les limites de la doctrine des cent fleurs, on en voit plus clairement les intentions.
Le plan,l'industrie nouvelle, la reconstruction de la Chine, tout cela crée ce que Zhou Enlai appelle des " besoins de l'Etat en intellectuels "véritablement impérieux l'élite cultivée fait tragiquement défaut à la Chine nouvelle.
Qu'une partie de ses membres restent àl'écart, c'est une perte grave.
On s'efforce donc de rassurer les intellectuels et de les attirer au parti en leur promettant une attitudeplus libérale.
Un maccarthysme chinois
Il est très significatif que la nouvelle campagne à cet effet émane non pas de tel grand maître de la pensée politique, comme LiuShaoqi, par exemple, mais d'un personnage relativement secondaire; mieux encore, du préposé à la propagande.
La doctrine descent fleurs est au premier chef un outil de propagande.
Jamais n'est écarté en fait pour les artistes ou les savants, encore moins pour les intellectuels évoluant dans le milieu politique,par exemple les journalistes, le principe que le conformisme politique et l'obédience strictement marxiste sont la condition de leuremploi.
Jamais n'est écartée la menace de voir une pensée vraiment libre traitée en pensée contre-révolutionnaire.
Le maccarthysmeaux Etats-Unis soupçonnait partout le communisme.
Ce n'est rien à côté d'un maccarthysme chinois à rebours, qui a besoin des'assurer constamment du loyalisme des intellectuels et qui fait peser sur eux la peur constante d'être considérés comme desennemis du peuple ou des non-patriotes.
Un signe net qu'il n'y a pas de changement majeur en ce qui concerne la liberté de pensée est la persistance du systèmeconcentrationnaire.
Les camps n'ont pas fermé leurs portes ni renvoyé leurs pensionnaires.
Or que sont-ils, de l'aveu même du régime, sinon essentiellement un instrument de réforme de la pensée ?
ROBERT GUILLAIN Le Monde du 7 mars 1957.
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