Article de presse: Leonid Brejnev, le premier des apparatchiks
Publié le 17/01/2022
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malade, était mis hors circuit.
Aussi personne ne fut étonné de voir Leonid Brejnev nommé en même temps que Nicolai Podgornyau secrétariat.
Ses nouvelles fonctions l'absorbaient à un point tel qu'en juillet 1964 il dut céder à Anastase Mikoyan laprésidence du Soviet suprême.
Il devenait ainsi le numéro deux du régime.
Homme de confiance de khrouchtchev
La signification de ce changement de personnel paraissait alors claire.
" K " préparait sa succession, et il voulait prendre pouradjoint un homme en qui il avait toute confiance.
Qui était mieux qualifié que Leonid Brejnev pour tenir l'emploi? Il n'avait jamaishésité à condamner les membres du groupe antiparti, alors que d'autres dirigeants du présidium adoptaient une position plutôtréservée.
Il était prêt à porter dans les provinces la bonne parole contre les dogmatiques chinois.
Et c'est lui qui, en août 1964,représenta Nikita Khrouchtchev aux obsèques de Togliatti.
Sa mission était difficile: les Soviétiques cherchaient encore àpersuader les communistes italiens de ne pas publier le " testament " de leur secrétaire général.
Et voilà qu'en octobre 1964 ce fidèle se retrouva dans l'autre camp.
Etait-il depuis des mois déjà dans la conjuration? Se rallia-t-il au dernier moment? Le complot, en tout cas, ne pouvait pas êtremonté en dehors de lui.
Puisqu'il était appelé à prendre la succession de Nikita Khrouchtchev, il fallait tout de même obtenir sonconsentement.
Et qui donc, sinon le second secrétaire, pouvait, en l'absence du patron, convoquer le comité central?
Pendant son passage à la direction suprême, il voulut, tout en s'appuyant d'abord sur l'appareil du parti, faire plaisir à tout lemonde.
Il honora le maréchal Joukov, rendit un hommage remarqué à Staline, fit condamner par les idéologues le " communismedu ventre " et s'efforça de rassurer ceux qui réclamaient une plus grande liberté dans la recherche.
Il essaya vainement de calmerles Chinois en ne répondant pas à leurs insultes.
Les quelques discours qu'il prononça traduisent les incertitudes du personnage plutôt qu'ils n'annoncent ses couleurs.
Dès qu'il fut élu premier secrétaire, on eut le sentiment que ce choix était le fruit d'un compromis.
Leonid Brejnev rassurait les" clients " du patron destitué-il avait été des leurs-et en même temps il apaisait ceux qui en avaient assez du tohu-bohu.
Sonpremier soin fut de rétablir l'unité d'organisation du parti et de redonner aux fonctionnaires de l'appareil la considération qu'ilsétaient en train de perdre.
Noyé dans la direction suprême, surveillé par ses pairs, il était condamné à gouverner dans une grisailledont il s'accommodait fort bien, à bouger le moins possible.
Dans le climat de 1964, sa victoire était celle du conservatisme.
Ases côtés, Alexis Kossyguine, le nouveau chef du gouvernement, faisait figure de progressiste.
A ce moment, une vaste réforme de la gestion était en préparation.
Leonid Brejnev fut de ceux qui la freinèrent, moins parce qu'il attendait des miracles des ordinateurs que parce qu'il redoutait unchangement de l'équilibre du pouvoir.
A la direction suprême-et c'est ce qui faisait sa prééminence-il représentait les" apparatchiks " qui, depuis une quarantaine d'années, étaient les maîtres du pays.
La réforme fut adoptée en 1965 par le comitécentral et le Soviet suprême, mais assortie de conditions telles qu'elle perdit beaucoup de sa signification.
Les gestionnaires eurentune bonne marge d'initiative, mais le parti et ses fonctionnaires se virent reconnaître le droit et assigner le devoir d'exercer uncontrôle à tous les stades de la production.
Dans cette querelle, Leonid Brejnev fut visiblement à la tête de ceux qui réussirent àrestreindre la portée de la réforme.
Il donna d'autres gages aux conservateurs.
En mai 1965, à l'occasion du vingtième anniversaire de la victoire, il rendit unhommage bref mais remarqué à Staline.
Le discours prenait valeur d'avertissement: le parti, par la voix de son chef, signifiait quela déstalinisation c'était fini, qu'il fallait maintenant restaurer les valeurs morales et militaires mises à mal pendant la période dedénonciation du " culte ".
L'armée avait demandé et obtenu cette sorte de réhabilitation de Staline, qui l'avait fait souffrir mais luiavait donné prestige et gloire.
Le XXII e congrès (1966) apporta de nouveaux indices de " normalisation ".
Pour la première fois, Leonid Brejnev tenait la vedette dans cette assemblée.
Il fut servi.
Un des orateurs proposa que le premier secrétaire prît le titre de secrétaire général.
Lui-même suggéra que le présidium du comité central redevint le bureau politique.
Il s'agissait, en principe, d'un retour à Lénine.En fait, le parti remettait à l'honneur les appellations qui avaient eu cours pendant la période stalinienne.
La " doctrine de souveraineté limitée ".
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