Article de presse: L'endettement excessif et dangereux de l'Amérique latine
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
Beaucoup d'argent a été gaspillé, mal utilisé ou simplement volé.
Les dépôts dans les banques de New-York, de Zurich, deLondres ou de Miami des résidents latino-américains représentent environ le tiers de toute la dette de l'Amérique latine.
Pourcertains pays, le montant de la dette et celui des capitaux réfugiés à l'extérieur sont équivalents.
L'angoisse grandit en Amérique latine, où les régimes démocratiques sont directement menacés par une détérioration rapide deleurs économies et des explosions sociales toujours possibles.
C'est le cas du Mexique.
Du Brésil, volatil mais violent, où des scènes de pillage ont déjà eu lieu à Sao-Paulo et à Rio.
Decertains pays andins comme le Pérou, où les tensions sociales sont arrivées à un point limite.
" Nous ne pouvons plus payer ! " Larumeur est devenue cri de révolte, slogan politique.
Par exemple au Brésil et en Argentine, où le thème de la dette et ladénonciation du FMI seront au centre de la campagne électorale pour les élections de novembre.
Fidel Castro n'a pas manqué une si belle occasion de " recoller " au peloton latino-américain.
Il s'est emparé lui aussi du thèmede la dette et en fait son cheval de bataille principal.
Il soutient, ce qui est simple bon sens, que les crédits encore accordés à l'Amérique latine ne servent qu'à payer les intérêts dela dette, qui ne cesse donc de grandir sans perspective de solution.
Il rappelle que les pays endettés consacrent une partexorbitante de la valeur de leurs exportations à régler des arriérés d'intérêts chiffrés en milliards de dollars.
Dans ces conditions,non seulement la dette ne peut être remboursée à long terme, mais c'est le développement même des pays d'Amérique latine-etde ceux du tiers-monde dans la même situation-qui est complètement paralysé.
En continuant dans cette voie imposée par lemonde industrialisé, ils s'interdisent toute possibilité de sortir un jour du marasme, et d'échapper à l'étranglement.
Un nouvel ordre économique mondial s'impose : cette conclusion en forme de voeu est celle, unanime, des dirigeantsd'Amérique latine.
Peu importent aujourd'hui les responsabilités de part et d'autre.
Quand un malade est atteint d'un cancer, on ne se demande plus " pourquoi ", mais " comment " tenter de le sauver.
MARCEL NIEDERGANG Le Monde du 25 septembre 1985.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Article de presse: Avancée démocratique en Amérique Latine
- Article de presse: Contenir la subversion en Amérique latine
- Article de presse: La fin de la guerre froide en Amérique centrale
- Article de presse: Bill Clinton, aussi complexe que l'Amérique
- Article de presse: L'Amérique retient son souffle