Article de presse: Lendemains de fête en Asie
Publié le 22/02/2012
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réserve, sur la reprise des exportations dopées par les dévaluations des monnaies.
Situations transitoires
" Nous avons confiance dans les perspectives de croissance future de la région, et estimons que la crise actuelle se révéleratransitoire pour peu que ces économies comblent les insuffisances de leur système financier ", a expliqué, le 11 septembre àHongkong, un des responsables de la Banque mondiale pour l'Asie du Sud-Est, Javad Shirazi.
" A l'exception de la Thaïlande,ces économies ont des situations saines, marquées entre autres par des taux d'épargne élevés, de faibles taux de chômage etd'inflation, un équilibre, voire des excédents budgétaires ", a insisté l'économiste de Washington.
Et de rappeler que lors de lahausse du dollar jusqu'à 10 francs au milieu des années 80, ainsi que lors de la chute des prix du pétrole en 1986 dont l'Indonésievivait intégralement au début des années 80, ces pays avaient connu des crises brutales, marquées par une chute de leursexportations et des déficits de paiements courants.
Crises dont ils s'étaient toujours fort bien remis.
Aussi l'Asie du Sud-Est émergente reste-t-elle, et de loin, la région la plus dynamique au monde au vu des projectionssingulièrement optimistes de la Banque mondiale, avec une croissance moyenne de 7,6 % l'an sur les dix années à venir.
Il s'agit,certes, d'un ralentissement par rapport aux 9,2 % l'an réalisés depuis dix ans.
Mais on est encore très loin des taux atteints dansles économies matures.
Néanmoins, ces projections comme cette rhétorique propre aux organismes officiels sont loin de balayer les interrogations.
Cequ'omettent de dire les experts de la Banque mondiale, c'est qu'il ne s'agit pas cette fois d'une simple crise conjoncturelle, maisd'une révolution profonde dans la manière dont ces pays vont devoir désormais diriger leur économie.
En faisant flotter leurmonnaie, ces pays abandonnent ce qui avait assuré depuis des années la stabilité de leur économie, dans un contexte decroissance extrêmement rapide.
Ce système de taux de change fixe vis-à-vis du dollar a montré ses inconvénients : il contraint lespays liés à maintenir artificiellement une parité, quelle que soit l'évolution de leur activité, et les prive d'un réglage en douceur deleur économie.
Autre inconvénient majeur, ce système pousse les banques à s'endetter à faible taux à l'extérieur pour prêter à l'intérieur au prixfort, favorisant ainsi la constitution d'une bulle financière...
hautement profitable dans les premiers temps.
Deux raisons quiamènent aujourd'hui les gouvernements de ces pays à régler leurs déséquilibres à chaud, par une crise brutale et sans douteexcessive, alors qu'ils auraient dû le faire dans la durée.
Il n'empêche qu'en supprimant le risque de change pour les investisseurs, les pays de l'Asean s'étaient assuré un afflux régulierde capitaux étrangers à bas prix, leur permettant de maintenir une croissance rapide.
" Cette stabilité de leur monnaie était unecomposante essentielle de ce que l'on a appelé le miracle asiatique ", explique Russel Napier, stratégiste au Crédit lyonnaisSecurities Asia, à Hongkong.
Même si le taux d'épargne intérieur de ces pays est parmi les plus élevés au monde, leurs besoinsde financement sont tels qu'ils ont un besoin vital des capitaux étrangers.
Ces économies pourront-elles survivre sans le dollar ? " Je ne vois pas l'intérêt d'appartenir à un système de change flottant,pour des économies tournées quasi intégralement vers le commerce extérieur, estime Miron Mushkat, l'économiste régional deLehman Brothers.
C'est un système adapté aux pays riches, qui ont un rôle moteur dans l'économie mondiale.
Pour deséconomies de taille limitée, et, qui plus est, encore tournées vers les Etats-Unis, le rattachement au dollar est naturel, et plus facileà gérer.
" Car la gestion d'un système de change flottant ne s'improvise pas.
Subtilités mal maîtrisées
Les maladresses répétées d'un premier ministre malais, Mahatir Mohamad, qui a voulu piéger les investisseurs étrangers à laBourse de Kuala Lumpur en interdisant les ventes à terme d'actions sur les cent premières valeurs de la cote, ou encore lescafouillages de la banque centrale des Philippines, qui semble avoir perdu toute orientation, ont montré que ces pays n'avaient pasencore saisi les subtilités des marchés, et manquaient de la culture monétaire nécessaire à un système ouvert.
Sans compter qu'ilsn'ont pas tous les outils d'une gestion monétaire fine.
En particulier, l'absence de déficits budgétaires dans ces pays les prive d'unmarché de la dette publique fort utile pour régler l'offre de monnaie en circulation.
La gestion de la politique monétaire requiert, en outre, une continuité dans ses objectifs et une clarté des signaux envoyés auxmarchés qui ne seront peut-être pas toujours faciles à tenir.
" Les grands argentiers ont-ils l'autonomie suffisante pour résister auxappels du pouvoir pour une croissance forte, donc des taux faibles au risque d'une monnaie faible ? ", s'interroge un banquiereuropéen.
A ce jour, aucune banque centrale n'est indépendante dans ces pays où l'environnement politique paraît instable : lepremier ministre thaïlandais est dans une posture difficile, en Indonésie l'après-Suharto est incertain et aux Philippines lasuccession de Fidel Ramos pourrait entraîner d'importants changements.
" L'inexpérience de ces gouvernements à conduire une.
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