Article de presse: Le président Vincent Auriol
Publié le 17/01/2022
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sociaux; qu'il agit de même à l'égard de René Pleven en 1950 et de Queuille encore en 1951; qu'en juillet 1948, après la chute ducabinet Robert Schuman, il choisit, pour constituer le nouveau gouvernement, non pas un membre du Parti socialiste responsablede la crise, mais un radical, qu'en mai 1953, lors d'une autre crise ministérielle, il fit successivement remarquer à Guy Mollet et àDietheim, président du groupe gaulliste de l'Assemblée, que " leurs deux oppositions conjuguées et jointes à une troisièmerendaient absolument impossible le fonctionnement du régime parlementaire ", et que, par la suite, il invita les leaders politiques à" se faire réciproquement des concessions, comme il se doit dans une démocratie ".
Un journal américain écrivit alors : " LaFrance peut remercier le ciel d'avoir M.
Vincent Auriol.
" Il en fut de même, mais parfois de façon plus sensible, dans le domainede la politique extérieure.
C'est ainsi que le discours qu'il prononça en novembre 1951 à Donzère-Mondragon fit quelque bruit.N'y disait-il pas aux Etats-Unis qu'il est " plus facile de donner des leçons que des exemples " ? Ne les invitait-il pas à éviterd'agir à l'égard de l'Allemagne " comme si le vaincu devait bénéficier de toutes les attentions vigilantes sous prétexte qu'ilreconquiert sa force, comme si l'agresseur méritait plus d'encouragements que la victime " ?
Il se prononça, en outre, à plusieurs reprises contre le réarmement de l'Allemagne, tout en admettant le principe de l'entrée decelle-ci " parmi les peuples libres et pacifiques du monde ".
Bien que favorable à l'organisation atlantique, il tenait un langage ferme et préconisait " des explications franches entre dirigeantset pays dont les intérêts peuvent paraître opposés ".
Telle fut d'ailleurs son attitude quand il se rendit en visite officielle à Londresen mars 1950 et à Washington en mars 1951.
Il devait révéler plus tard qu'il avait songé à donner sa démission plutôt que deratifier le traité de la Communauté européenne de défense (CED).
Décidé, dès son élection, à ne pas rester " cloîtré " à l'Elysée, Vincent Auriol parcourut trois mois plus tard l'Afrique noire.
" Jeviens, déclara-t-il, à Dakar, pour (...) matérialiser cette magistrature de la République (...) qui s'étend à toute l'Union française età tous les territoires d'outre-mer ".
Il était en effet le premier à être président de l'Union française et considérait ce mandat comme celui d'un surarbitre.
A cetégard, sa tâche fut rendue particulièrement délicate par l'insurrection de Madagascar, l'intensification de la guerre au Vietnam,l'évolution de la situation en Tunisie et au Maroc.
Son attitude, qui se justifiait par son devoir constitutionnel de sauvegarde del'Union française, fut alors jugée trop conservatrice.
Il n'alla en Algérie qu'une fois, en 1949, pour remettre la croix de guerre auxvilles d'Alger et de Bône.
Au cours de ses déplacements à travers la France, Vincent Auriol, dont la rondeur méridionale, la bonhomie et la simplicitéplaisaient aux foules, concevait les discours qu'il leur adressait comme des " conversations avec le pays ", dans lesquelles, traitantle grand problème du moment, il exprimait les idées qui lui avaient toujours été chères et son souci primordial de maintenir l'Etatrépublicain.
Quand, en janvier 1954, après avoir refusé un nouveau mandat présidentiel, il quitta l'Elysée, où lui succédait René Coty, sondernier message fut, après une allusion à ses efforts, pour " maintenir intactes l'autorité et la dignité de la magistrature suprême ",un dernier appel à la " grande réconciliation nationale ", qui " doit se faire dans le respect de la loi commune et sous l'autorité del'Etat ", ainsi que " dans la justice sociale ", car " on ne peut pas (...) fonder la prospérité des uns sur la misère des autres, refuserau travail sa dignité et sa part légitime dans la production des richesses ".
Il souhaitait aussi que " se réforment au plus tôt nosmoeurs politiques et sociales autant que certaines institutions ".
Pendant les années qui suivirent, Vincent Auriol, qui avait annoncé qu'il resterait " au-dessus des partis ", continua, de sa retraitede Muret, à suivre l'actualité.
Lors des événements dramatiques de mai 1958, Vincent Auriol prit la responsabilité d'écrire, le 26, au général de Gaulle unelettre où il s'exprimait notamment en ces termes : " ...Si vous rompez toute solidarité avec ceux qui ont créé un mouvementséditieux, vous retrouverez la confiance de la nation tout entière (...).
Il vous sera possible d'obtenir des hommes responsables dela République un accord rapide et un concours loyal pour réaliser avec pleins pouvoirs un programme limité dans un temps limité.La nation pourrait alors être appelée à se prononcer librement et souverainement sur la réforme constitutionnelle qu'exige l'intérêtsupérieur de la démocratie (...).
" La publication de cette lettre allait, en levant les scrupules de nombreux socialistes, facilitergrandement le retour du général de Gaulle au pouvoir.
Nommé d'office et à vie, en vertu de la Constitution de la V e République, membre du Conseil constitutionnel en sa qualité d'ancien président de la République, Vincent Auriol devait renoncer à son siège le 25 mai 1960.
Dans la lettre qu'il adressa alorsà Léon Noël, il motivait essentiellement cette décision par le fait que le Conseil n'avait été saisi ni des lois scolaires, ni du refus dugénéral de Gaulle de convoquer le Parlement en session extraordinaire, ni de la procédure de révision concernant la structure de.
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