Article de presse: Le premier Plan
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
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administrative (M.
Maurice Aicardi).
En outre, des " collaborateurs extérieurs " sont assez souvent consultés, tels MM.
RogerAuboin, Pierre Denis, Léon Kaplan et Alfred Sauvy.
La rupture avec la bureaucratie, avec les méthodes administratives traditionnelles, on la trouve dans la création des dix-huitcommissions de modernisation, véritables ruches du Plan.
On peut évaluer à un millier environ (trois cent quarante membres, plusquatre cent quatre-vingts membres des sous-commissions et les techniciens consultés) le nombre des personnes mobilisées par lafabrication de ce premier Plan.
Sur les dix-huit présidents d'alors, quatre sont des syndicalistes, quatre des industriels, quatre desingénieurs, trois des agriculteurs, deux des hauts fonctionnaires et un parlementaire.
Les membres de ces commissions ne sont pas des " représentants " des organisations professionnelles ou syndicales, mais ilssont choisis par le commissariat du Plan, d'accord avec elles, en raison de leur compétence personnelle et de l'autorité moraledont ils jouissent dans leurs milieux.
Ces commissions, inspirées des working parties de Sir Stafford Cripps entre industriels et salariés, ne furent pas regardées audépart d'un très bon oeil par l'administration-bien que celle-ci fût représentée dans chacun des secteurs.
En particulier, lesministres de tutelle exigeaient que leurs représentants fussent automatiquement présidents de ces commissions.
M.
Jean Monnettint bon et l'emporta, le compromis ayant été finalement réalisé sur le point suivant : les directeurs des administrationsresponsables du secteur considéré auront, de règle, la vice-présidence des commissions de modernisation.
Ce qui facilita aussi, ilfaut bien le dire, la solution de ce conflit de compétence, c'est la modicité des effectifs de la rue Martignac et le souci qu'atoujours eu M.
Monnet de " faire travailler " les ministères.
Cette institution nouvelle apparut très vite comme l'élément de choc, le rouage essentiel du plan Monnet.
En toute liberté, sur unpied d'égalité, les agents de la production et les représentants de l'administration pouvaient ainsi discuter de l'avenir des grandesbranches de l'économie française, et ce " coude à coude " est aussi fécond, estime M.
Monnet, à l'échelle nationale que sur leplan européen.
C'est ainsi qu'on vit les syndicalistes ouvriers, conscients des nécessités de la reconstruction, accepter" l'aménagement de la loi de quarante heures " en fonction des besoins et donner la priorité à l'équipement productif sur lelogement.
Les rapports humains, souvent, étaient plus faciles du fait de souvenirs vécus en commun : M.
Roy, directeur généraldes Aciéries de Longwy et président de la commission de la sidérurgie, avait été dans la Résistance le compagnon de M.
LeBrun, de la CGT.
Enfin, la présence des communistes au gouvernement facilitait évidemment bien des choses...
Un non-conformiste
Non conformiste, Jean Monnet l'est également dans sa manière de travailler et de faire travailler les autres.
Aux premièresheures de la matinée, il se promène en méditant dans les bois environnant Bazoches, et des motards viennent de Paris chercherde grandes feuilles de papier jaune ou de petits feuillets roses arrachés à un bloc-notes où le commissaire général a griffonnéquelques instructions.
Une longue planche posée sur des tréteaux (c'est le même style aujourd'hui) lui sert de table de travail rueMartignac.
Jusqu'aux heures les plus tardives de la journée, sans souci des week-ends ou des vacances, des réunions se tiennent là avecses proches collaborateurs ou des personnalités extérieures.
Le travail est à peine interrompu par le repas-d'une simplicitémonastique-qu'il prend sur place dans une petite salle à manger où a défilé le Tout-Paris de l'économie.
Ouvert à toutes les suggestions, gardant la tête froide dans les moments de grande fièvre, demandant inlassablement deretoucher les textes qui ne lui convenaient pas, M.
Monnet sécrétait autour de lui l'enthousiasme pour ce premier Plan.
C'est ladate du 23 décembre 1946 que portera l'introduction au document imprimé de 198 pages grand format adressé par lecommissaire aux membres du conseil du Plan, et qui marque de dépôt du projet du premier Plan de modernisation etd'équipement.
On y trouve déjà les formules d' " économie concertée " et d' " expansion dans la stabilité " qui, depuis, ont faitfortune.
Le bleu " ciel Ile-de-France " de sa couverture (adopté à la suite de nombreux essais) demeurera toujours la " couleur "du Plan.
Le conseil du Plan, réuni le 27 novembre 1946 (sous la présidence de M.
Bidault) puis le 7 janvier 1947 (sous la présidence deLéon Blum), approuve le rapport Monnet (pas une " fausse note " n'est enregistrée : la CGT, le CNPF, la Confédération généralede l'agriculture, les Petites et Moyennes Entreprises, affirment que l'on peut compter sur leur concours pour la réalisation duPlan).
Conformément à ces recommandations, le gouvernement adopte en conseil des ministres, le 14 janvier 1947, le premier Plan,de modernisation et d'équipement..
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