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Article de presse: Le premier Plan

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

3 janvier 1946 - Qu'au pays de Descartes il ait fallu attendre l'année 1946 pour qu'un Plan vît le jour a quelque chose de singulier. L'économie s'épanchant par mille canaux qui en croisent mille autres, il apparaissait avant la Seconde Guerre mondiale que la liberté d'entreprendre n'était pas compatible avec une planification venue d'en haut. La croissance n'ayant pas encore, dans les années 30, ce caractère impératif qu'on lui connaît, et l'investissement apparaissant plus comme un sous-produit de l'usure des machines que comme une arme offensive contre la médiocrité du niveau de vie, l'idée d'un plan n'était guère caressée que par quelques intellectuels socialistes, qui ne purent même pas se faire entendre au temps du Front populaire, les communistes estimant qu'on ne pouvait aboutir qu'à une caricature si le gouvernement n'avait pas les moyens de coercition nécessaires. Avant même la fin de la guerre, il apparut au gouvernement qu'on ne pouvait pas reconstruire le pays sans un schéma directeur, et une ordonnance du 23 novembre 1944 confie cette tâche au ministère de l'économie nationale (au sein duquel est crée une direction du Plan). Mais ce n'était là qu'une administration parmi les autres, dont il ne sortit rien. En revanche, sans appareil, avec comme seule force un étonnant pouvoir de conviction, un homme imposa en quelques mois l'idée du Plan. L'histoire commence au mois d'août 1945, à Washington. Le général rencontre là-bas Jean Monnet, président du Comité français d'approvisionnements, et lui parle de la grandeur française. " La France, mon général, lui répond Jean Monnet, ne sera grande que lorsque les Français seront grands. Ils sont aujourd'hui tout petits. Il faut leur donner les moyens de produire, de se moderniser. " Au mois de novembre de la même année, Jean Monnet rejoint Paris et y retrouve Etienne Hirsch, revenu de Londres, où il exerçait les mêmes fonctions que son futur " patron ". " Je veux vendre au gouvernement l'idée du Plan ", lui dit Jean Monnet. Le général de Gaulle ne se fait pas prier et lui donne " carte blanche ". Un jeune agrégé des facultés de droit, Robert Marjolin, se joint au duo Monnet-Hirsch et ils préparent l'acte de naissance du Plan grâce au " mémorandum " du 13 décembre 1945. Huit feuillets machine, c'est tout. Ce document, qui a été publié en annexe dans le troisième tome des Mémoires du général de Gaulle, n'est pas qu'un simple exposé des motifs. Il contient en germe la philosophie et la pratique du Plan français. Sans doute l'accent était-il mis sur la reconstruction de la France, mais, d'entrée de jeu, les auteurs du texte indiquaient qu'elle n'impliquait pas seulement la réparation des destructions de la guerre, mais aussi la modernisation de l'outillage et des méthodes de production. On parlait plus alors de " productivité " que de " concentration ", mais l'idée était la même que dans le Ve Plan : redonner à la France un outil de travail plus efficace. Dès les premières pages était affirmée également la nécessité de l'expansion, et celle d'associer toute la nation à cet effort. Il ne s'agissait pas là d'un voeu pieux : dans les deux autres parties de ce texte, on parlait des " méthodes " et d'un " calendrier " qui n'avaient que peu de chose à voir avec les classiques processus administratifs. Deux hôtels particuliers Ce document est transmis au général de Gaulle, et, le 21 décembre 1945, le conseil des ministres donne suite aux propositions de M. Monnet en adoptant un décret qui donnera officiellement naissance au Plan le 3 janvier 1946. Ce texte prescrit l'établissement dans un délai de six mois d'un " premier plan d'ensemble pour la modernisation et l'équipement économique de la métropole et des territoires d'outre-mer ". En même temps, il crée les organismes qui devront élaborer le Plan : le conseil du Plan et le commissariat général. Un second décret, du même jour, nomme M. Jean Monnet commissaire général du Plan. Huit jours plus tard, le commissaire général reçoit du gouvernement les instructions nécessaires à l'accomplissement de sa mission : celles-ci reproduisent, sans en changer un mot, le mémorandum de M. Monnet. Deux petits hôtels particuliers communicants, situés 16 et 18, rue Martignac, sont libérés à l'intention du Plan grâce aux bons offices de M. Gaston Palewski, directeur du cabinet du chef de l'Etat. On ne pouvait guère trouver locaux moins fonctionnels, mais, comme il s'agissait d'éviter-afin de ne pas faire de jaloux-toute prolifération administrative, cette disposition des lieux était un obstacle efficace. On trouve tout de même là une belle salle de conférences dite " de la Marseillaise " parce que M. Monnet avait fait maroufler sur l'un de ses murs une reproduction photographique à grande échelle du bas-relief de Rude, symbole de l'appel à l'élan national. M. Jean Monnet et son adjoint, M. Robert Marjolin (assistés de M. Félix Gaillard, chef du cabinet du commissaire général), s'entourent d'une trentaine de " chargés de mission " seulement, recrutés soit dans la fonction publique, soit dans les affaires privées. Ils sont répartis en quatre divisions : technique (M. Etienne Hirsch), économique et statistique (après un démarrage confié à MM. Jean Fourastié et Jacques Dumontier, c'est M. Jean Vergeot qui dirige le service), financière (M. Paul Delouvrier), administrative (M. Maurice Aicardi). En outre, des " collaborateurs extérieurs " sont assez souvent consultés, tels MM. Roger Auboin, Pierre Denis, Léon Kaplan et Alfred Sauvy. La rupture avec la bureaucratie, avec les méthodes administratives traditionnelles, on la trouve dans la création des dix-huit commissions de modernisation, véritables ruches du Plan. On peut évaluer à un millier environ (trois cent quarante membres, plus quatre cent quatre-vingts membres des sous-commissions et les techniciens consultés) le nombre des personnes mobilisées par la fabrication de ce premier Plan. Sur les dix-huit présidents d'alors, quatre sont des syndicalistes, quatre des industriels, quatre des ingénieurs, trois des agriculteurs, deux des hauts fonctionnaires et un parlementaire. Les membres de ces commissions ne sont pas des " représentants " des organisations professionnelles ou syndicales, mais ils sont choisis par le commissariat du Plan, d'accord avec elles, en raison de leur compétence personnelle et de l'autorité morale dont ils jouissent dans leurs milieux. Ces commissions, inspirées des working parties de Sir Stafford Cripps entre industriels et salariés, ne furent pas regardées au départ d'un très bon oeil par l'administration-bien que celle-ci fût représentée dans chacun des secteurs. En particulier, les ministres de tutelle exigeaient que leurs représentants fussent automatiquement présidents de ces commissions. M. Jean Monnet tint bon et l'emporta, le compromis ayant été finalement réalisé sur le point suivant : les directeurs des administrations responsables du secteur considéré auront, de règle, la vice-présidence des commissions de modernisation. Ce qui facilita aussi, il faut bien le dire, la solution de ce conflit de compétence, c'est la modicité des effectifs de la rue Martignac et le souci qu'a toujours eu M. Monnet de " faire travailler " les ministères. Cette institution nouvelle apparut très vite comme l'élément de choc, le rouage essentiel du plan Monnet. En toute liberté, sur un pied d'égalité, les agents de la production et les représentants de l'administration pouvaient ainsi discuter de l'avenir des grandes branches de l'économie française, et ce " coude à coude " est aussi fécond, estime M. Monnet, à l'échelle nationale que sur le plan européen. C'est ainsi qu'on vit les syndicalistes ouvriers, conscients des nécessités de la reconstruction, accepter " l'aménagement de la loi de quarante heures " en fonction des besoins et donner la priorité à l'équipement productif sur le logement. Les rapports humains, souvent, étaient plus faciles du fait de souvenirs vécus en commun : M. Roy, directeur général des Aciéries de Longwy et président de la commission de la sidérurgie, avait été dans la Résistance le compagnon de M. Le Brun, de la CGT. Enfin, la présence des communistes au gouvernement facilitait évidemment bien des choses... Un non-conformiste Non conformiste, Jean Monnet l'est également dans sa manière de travailler et de faire travailler les autres. Aux premières heures de la matinée, il se promène en méditant dans les bois environnant Bazoches, et des motards viennent de Paris chercher de grandes feuilles de papier jaune ou de petits feuillets roses arrachés à un bloc-notes où le commissaire général a griffonné quelques instructions. Une longue planche posée sur des tréteaux (c'est le même style aujourd'hui) lui sert de table de travail rue Martignac. Jusqu'aux heures les plus tardives de la journée, sans souci des week-ends ou des vacances, des réunions se tiennent là avec ses proches collaborateurs ou des personnalités extérieures. Le travail est à peine interrompu par le repas-d'une simplicité monastique-qu'il prend sur place dans une petite salle à manger où a défilé le Tout-Paris de l'économie. Ouvert à toutes les suggestions, gardant la tête froide dans les moments de grande fièvre, demandant inlassablement de retoucher les textes qui ne lui convenaient pas, M. Monnet sécrétait autour de lui l'enthousiasme pour ce premier Plan. C'est la date du 23 décembre 1946 que portera l'introduction au document imprimé de 198 pages grand format adressé par le commissaire aux membres du conseil du Plan, et qui marque de dépôt du projet du premier Plan de modernisation et d'équipement. On y trouve déjà les formules d' " économie concertée " et d' " expansion dans la stabilité " qui, depuis, ont fait fortune. Le bleu " ciel Ile-de-France " de sa couverture (adopté à la suite de nombreux essais) demeurera toujours la " couleur " du Plan. Le conseil du Plan, réuni le 27 novembre 1946 (sous la présidence de M. Bidault) puis le 7 janvier 1947 (sous la présidence de Léon Blum), approuve le rapport Monnet (pas une " fausse note " n'est enregistrée : la CGT, le CNPF, la Confédération générale de l'agriculture, les Petites et Moyennes Entreprises, affirment que l'on peut compter sur leur concours pour la réalisation du Plan). Conformément à ces recommandations, le gouvernement adopte en conseil des ministres, le 14 janvier 1947, le premier Plan, de modernisation et d'équipement. Sur l'exécution du Plan Monnet, de bons auteurs ont dit l'essentiel. Qu'il suffise de rappeler que, pour les productions industrielles de base, les réalisations se situent dans une fourchette de 87 à 115 % des objectifs suivant la branche, l'éventail allant de 70 à 88 % pour l'agriculture. Comme devait l'écrire M. Jean Monnet dans son premier rapport d'exécution du Plan : " L'inflation persistante est l'obstacle essentiel à une réalisation intégrale, ordonnée et saine du Plan. " Les lacunes du premier Plan Parmi les critiques faites au premier Plan, celle d'avoir provoqué l'inflation tombe d'autant plus à plat que Monnet, dès novembre 1946, avait souligné la nécessité d'une " stabilité des prix et de la monnaie, elle-même indissolublement liée à l'équilibre du budget des dépenses de l'Etat ". On ne peut être plus... orthodoxe. En fait, des mesures (fiscales entre autres) proposées par le premier Plan pour absorber l'excédent des revenus n'ont pas été prises. Un autre reproche fait au premier Plan semble un peu moins fragile : celui d'avoir tout misé sur les secteurs de base et d'avoir " oublié " le logement, plaie vive de la nation. Sans doute, il allait de soi qu'il fallait " faire " de l'acier et du ciment avant de penser à bâtir, et le communiste Billoux lui-même en convenait. Peut-être tout de même eût-il fallu aller un peu plus loin dans le programme de construction, une fois nos assises financières un peu mieux assurées du fait du plan Marshall. Surtout-mais la responsabilité du Plan n'est nullement engagée,-la France a été victime d'une assez stupide loi sur les dommages de guerre qui a obligé de reconstruire " à l'identique ", empêchant du même coup la rationalisation des chantiers. Une lacune-incontestable cette fois-du premier Plan concerne l'enseignement. Il est vraiment dommage que ses auteurs aient si peu réfléchi aux conséquences de la vague de natalité qui allait déferler immanquablement, comme après toutes les guerres. Malgré quelques insuffisances, et bien que la comptabilité nationale fût trop balbutiante à l'époque pour apporter aux premiers travaux la dimension scientifique nécessaire, le premier plan réussit non seulement à s'imposer mais à imposer l'institution. Dès les premiers temps, la planification souple, " à la française ", qui cernait les objectifs mais laissait une grande liberté sur les moyens d'y parvenir, fut considérée avec un grand intérêt à l'étranger. Dans un rapport au Congrès, l'administration américaine avait salué ce Plan qui " représentait le premier effort qui se soit manifesté dans l'Europe d'après guerre en vue de dresser un bilan national et un programme d'ensemble pour l'avenir ". Grâce à quoi, le gouvernement français sera le seul de l'Europe à obtenir du gouvernement américain que la contre-valeur de l'aide Marshall (francs résultant de la vente des produits et services reçus des Etats-Unis à titre de dons ou de prêts) puisse, au lieu de rester stérilisée à la Banque de France, être utilisée au financement des investissements nécessaires à la réalisation du Plan. Ce rayonnement du Plan, c'est à la valeur de l'équipe qui l'a lancé qu'on le doit. M. Monnet avait non seulement le génie de la simplification et la ténacité, mais sa situation personnelle lui permettait de parler d'égal à égal avec les ministres, le personnel politique, et il avait en outre l'oreille des syndicats ouvriers et des agriculteurs. Réticents d'abord, les industriels furent mis en confiance par M. Hirsch qui avait travaillé longtemps lui-même, avant guerre, dans une importante firme privée. Les " jeunes " : Robert Marjolin, Paul Delouvrier, puis un peu plus tard Pierre Uri, avaient une foi communicative qui s'est, elle aussi, transmise aux successeurs. PIERRE DROUIN Le Monde du 4 janvier 1966

« administrative (M.

Maurice Aicardi).

En outre, des " collaborateurs extérieurs " sont assez souvent consultés, tels MM.

RogerAuboin, Pierre Denis, Léon Kaplan et Alfred Sauvy. La rupture avec la bureaucratie, avec les méthodes administratives traditionnelles, on la trouve dans la création des dix-huitcommissions de modernisation, véritables ruches du Plan.

On peut évaluer à un millier environ (trois cent quarante membres, plusquatre cent quatre-vingts membres des sous-commissions et les techniciens consultés) le nombre des personnes mobilisées par lafabrication de ce premier Plan.

Sur les dix-huit présidents d'alors, quatre sont des syndicalistes, quatre des industriels, quatre desingénieurs, trois des agriculteurs, deux des hauts fonctionnaires et un parlementaire. Les membres de ces commissions ne sont pas des " représentants " des organisations professionnelles ou syndicales, mais ilssont choisis par le commissariat du Plan, d'accord avec elles, en raison de leur compétence personnelle et de l'autorité moraledont ils jouissent dans leurs milieux. Ces commissions, inspirées des working parties de Sir Stafford Cripps entre industriels et salariés, ne furent pas regardées audépart d'un très bon oeil par l'administration-bien que celle-ci fût représentée dans chacun des secteurs.

En particulier, lesministres de tutelle exigeaient que leurs représentants fussent automatiquement présidents de ces commissions.

M.

Jean Monnettint bon et l'emporta, le compromis ayant été finalement réalisé sur le point suivant : les directeurs des administrationsresponsables du secteur considéré auront, de règle, la vice-présidence des commissions de modernisation.

Ce qui facilita aussi, ilfaut bien le dire, la solution de ce conflit de compétence, c'est la modicité des effectifs de la rue Martignac et le souci qu'atoujours eu M.

Monnet de " faire travailler " les ministères. Cette institution nouvelle apparut très vite comme l'élément de choc, le rouage essentiel du plan Monnet.

En toute liberté, sur unpied d'égalité, les agents de la production et les représentants de l'administration pouvaient ainsi discuter de l'avenir des grandesbranches de l'économie française, et ce " coude à coude " est aussi fécond, estime M.

Monnet, à l'échelle nationale que sur leplan européen.

C'est ainsi qu'on vit les syndicalistes ouvriers, conscients des nécessités de la reconstruction, accepter" l'aménagement de la loi de quarante heures " en fonction des besoins et donner la priorité à l'équipement productif sur lelogement.

Les rapports humains, souvent, étaient plus faciles du fait de souvenirs vécus en commun : M.

Roy, directeur généraldes Aciéries de Longwy et président de la commission de la sidérurgie, avait été dans la Résistance le compagnon de M.

LeBrun, de la CGT.

Enfin, la présence des communistes au gouvernement facilitait évidemment bien des choses... Un non-conformiste Non conformiste, Jean Monnet l'est également dans sa manière de travailler et de faire travailler les autres.

Aux premièresheures de la matinée, il se promène en méditant dans les bois environnant Bazoches, et des motards viennent de Paris chercherde grandes feuilles de papier jaune ou de petits feuillets roses arrachés à un bloc-notes où le commissaire général a griffonnéquelques instructions.

Une longue planche posée sur des tréteaux (c'est le même style aujourd'hui) lui sert de table de travail rueMartignac. Jusqu'aux heures les plus tardives de la journée, sans souci des week-ends ou des vacances, des réunions se tiennent là avecses proches collaborateurs ou des personnalités extérieures.

Le travail est à peine interrompu par le repas-d'une simplicitémonastique-qu'il prend sur place dans une petite salle à manger où a défilé le Tout-Paris de l'économie. Ouvert à toutes les suggestions, gardant la tête froide dans les moments de grande fièvre, demandant inlassablement deretoucher les textes qui ne lui convenaient pas, M.

Monnet sécrétait autour de lui l'enthousiasme pour ce premier Plan.

C'est ladate du 23 décembre 1946 que portera l'introduction au document imprimé de 198 pages grand format adressé par lecommissaire aux membres du conseil du Plan, et qui marque de dépôt du projet du premier Plan de modernisation etd'équipement.

On y trouve déjà les formules d' " économie concertée " et d' " expansion dans la stabilité " qui, depuis, ont faitfortune.

Le bleu " ciel Ile-de-France " de sa couverture (adopté à la suite de nombreux essais) demeurera toujours la " couleur "du Plan. Le conseil du Plan, réuni le 27 novembre 1946 (sous la présidence de M.

Bidault) puis le 7 janvier 1947 (sous la présidence deLéon Blum), approuve le rapport Monnet (pas une " fausse note " n'est enregistrée : la CGT, le CNPF, la Confédération généralede l'agriculture, les Petites et Moyennes Entreprises, affirment que l'on peut compter sur leur concours pour la réalisation duPlan). Conformément à ces recommandations, le gouvernement adopte en conseil des ministres, le 14 janvier 1947, le premier Plan,de modernisation et d'équipement.. »

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