Article de presse: Le Pacte d'acier
Publié le 17/01/2022
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gloriole mussolinienne, dans l'obligation de participer à toute agression de la Wehrmacht, telle serait la meilleure solution possible.Hitler ne bluffait pas.
Mussolini s'était en quelque sorte consolé des coups de force de Hitler en réalisant le sien, au détriment de la malheureuseAlbanie (7 avril 1939).
Mais il savait bien que son armée n'était pas prête, que son industrie de guerre n'atteignait pas le niveaurequis.
Il comptait sur l'alliance totale de l'Allemagne pour être protégé et maintenir la paix.
Le prestige, la vanité, l'effet produit,l'illusion créée, nécessitaient la paix.
Alliance offensive
L'ultime souci des gouvernants italiens fut d'inclure - au moins par une déclaration parallèle des Allemands - la promesse que lafrontière entre les deux pays resterait fixée au fameux col du Brenner, c'est-à-dire que Hitler ne chercherait pas à annexer leHaut-Adige, ou Sud-Tyrol, en majorité de langue allemande.
Le traité fut signé le 22 mai 1939 à Berlin par le comte Ciano et Joachim von Ribbentrop (qui reçut à l'occasion le " collier del'Annonciade ", au grand déplaisir de Goering, qui ambitionnait tous les hochets de la gloire).
A Berlin, aucun enthousiasmepopulaire.
Sur la Wilhelmplatz, on ne voyait que des étudiants, dont certains se moquaient ouvertement des Italiens.
Le traitécomprenait un préambule évoquant l'amitié éternelle et la solidarité entre les deux pays, désireux d' " assurer leur espace vital ".
L'essentiel était l'article 3 : " Si, malgré les désirs et les espérances des parties contractantes, il devait arriver qu'une des deuxparties entre dans ses complications guerrières contre une ou plusieurs autres puissances, l'autre partie contractante se porteraitimmédiatement comme alliée à ses côtés et la soutiendrait avec toutes ses forces militaires sur terre, sur mer et dans les airs.
" Ils'agissait donc bien de ce système, depuis longtemps tombé en désuétude, qu'on appelle Alliance offensive.
Ce traité singulier, conclu entre deux puissances inégales, aboutit, pour l'Italie, à des résultats sinistres : le malheur d'un peupleentraîné malgré lui dans la guerre.
Pour Mussolini, ce sera l'humiliation, sans cesse plus accentuée : quand Hitler attaqua laPologne, le 1 er septembre, le Duce, prévenu, à sa grande stupeur, quelques jours auparavant, se trouva dans l'impossibilité de participer au conflit comme l'exigeait l'accord offensif.
Par fidélité au Pacte, et à ce qui restait de sa propre image, il frappa laFrance d'un coup de poignard dans le dos le 10 juin 1940.
Malgré ses généraux, pour imiter Hitler, il attaqua la Grèce en octobre1940, et ce sont les Grecs qui envahirent l'Albanie.
Seul Hitler put le sauver, en avril 1941.
Le Führer le sauva encore en Libye,par l'envoi de l'Afrika-korps, commandé par le général Rommel.
De plus en plus, l'Italie, qui avait perdu sa colonie d'Afriqueorientale, se trouva soumise à Hitler.
Après la perte totale de la Libye et de la Tunisie, au printemps 1943, le Duce fut chassé dupouvoir le 25 juillet.
Emprisonné au Gran-Sasso, il fut délivré par un détachement de SS il créa un Etat fantoche, la Républiquefasciste italienne, dont le centre était situé à Salo, sur le lac de Garde.
Il en résultera l'écrasement et la mort.
Il fut tué par lespartisans le 28 avril 1945, deux jours avant la mort de Hitler dans son blockhaus de Berlin.
JEAN-BAPTISTE DUROSELLE Le Monde du 22 mai 1989.
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