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Article de presse: Le massacre de Melouza

Publié le 22/02/2012

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29 mai 1957 - Oradour-sur-Glane, Deir Yassine en Palestine (1), My-Lai au Vietnam (2): il est sous tous les cieux des hauts lieux de l'horreur. Ils témoignent de la folie qui s'empare parfois des hommes lorsqu'ils sont décidés à imposer par tous les moyens leur volonté et ont recours, pour briser tout esprit de résistance, à la terreur, au massacre aveugle et systématique. Le FLN algérien, dans sa volonté d'assurer, coûte que coûte, son emprise sur les populations a ajouté lui aussi quelques lignes à la longue liste des crimes contre l'humanité. Le martyre de Melouza en est sans doute le meilleur exemple. Ce gros bourg situé sur les Hauts Plateaux au nord de la ville de M'Sila, à la charnière du Constantinois et de la Kabylie, était pourtant gagné aux idées nationalistes, mais dans les premiers mois de 1957, il passe sous l'influence du Mouvement nationaliste algérien (MNA) qui se réclame de Messali Hadj et s'oppose au FLN. Les troupes du MNA, commandées par le " général " Bellounis, bénéficient de la neutralité, voire d'un soutien discret de l'armée française qui trouve là un moyen de contrer le FLN. Ce Front, pour qui cette région revêt une grande importance stratégique, s'en voit peu à peu éliminé. Certains de ses émissaires sont abattus. Les clivages culturels enveniment le conflit, la population, pour l'essentiel la tribu des Beni-Illemane, étant arabophone et supportant mal les exigences des maquisards kabyles. Une première expédition armée ayant été repoussée définitivement, le chef de la wilaya kabyle, le colonel Mohamed Saïd, décide de reprendre, au matin du 28 mai 1957, la situation en main et de faire un exemple en employant les grands moyens. Six sections de l'Armée de libération nationale (ALN), branche armée du FLN, commandées par le capitaine Arab assisté d'Abdelkader Sahnoun convergent sur Melouza et encerclent le douar. Elles regroupent au total 350 hommes bien armés. Les maquisards, présents sur les lieux, tentent de les stopper mais leur résistance est brisée. Au début de l'après-midi, les troupes du FLN, maîtresses des lieux, font sortir des gourbis tous les hommes du village et les rassemblent sur la place. Les prisonniers sont conduits à Mechta Kasbah, un hameau situé à proximité, Là, ils sont systématiquement massacrés à coup de pioche, de couteau, de hache. Dans les maisons et les ruelles transformées en abattoir, l'armée française, à son arrivée sur les lieux deux jours plus tard, dénombrera 315 cadavres. Le martyre de Melouza fut abondamment exploité par la propagande française, qui expliqua le massacre par les sentiments profrançais des habitants du village, alors qu'il s'agissait d'un conflit fratricide. Le résultat recherché par le FLN fut atteint. Le " général " Bellounis, effrayé par le carnage, demanda quelques jours plus tard un rendez-vous au capitaine Combette, responsable de la région et lui annonça qu'il se ralliait à l'armée française, ce qui le discréditait-à quel prix-aux yeux des nationalistes. DANIEL JUNQUA Octobre 1985

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