Article de presse: Le jour de gloire du Combattant suprême
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
" le satrape ", le fait déporter à Borj-le-Boeuf, en plein désert, le 3 septembre 1934.
Libéré le 23 mai 1936, il ne tarde pas à allerà Paris plaider la cause de son pays auprès de Léon Blum.
Malgré ses idées généreuses, le Front populaire passe à côté duproblème.
Bourguiba défend néanmoins l'autonomie interne devant le deuxième congrès du Néo-Destour : " C'est comme si on acceptaitla copropriété d'une maison qui vous appartient pour éviter la dépossession totale ! " L'agitation reprend.
Le 9 avril 1938, l'arméeintervient.
L'état de siège est proclamé, et Bourguiba est arrêté pour la deuxième fois.
Il écrit : " C'est de nouveau la rupture entrele peuple tunisien et le protectorat.
" Il dit bien le " protectorat ", car il continue à fonder des espoirs sur une France qui, pourtant,refuse de comprendre la situation et la volonté d'émancipation des peuples colonisés.
Quand éclate la guerre de 1939, il est transféré au fort Saint-Nicolas à Marseille.
Allemands et Italiens lui font des avances.
Ilesquive et met en garde les dirigeants du Néo-Destour contre toute collaboration avec l'Axe.
Le 8 avril 1942, il écrit au docteurHabib Thameur, un des responsables du parti : " En tant que chef, je donne l'ordre d'entrer en relation avec les Français gaullistesde Tunisie-il doit bien y en avoir quelques-uns-en vue de conjuguer si possible notre action clandestine avec la leur, en laissant decôté, pour après la guerre, le problème de notre indépendance.
" Libéré par Klaus Barbie en 1943, peu avant l'entrée des Alliésà Tunis, où s'achève la campagne d'Afrique du Nord, il place ses espoirs en de Gaulle qui, à son tour, l'ignore.
Après l'occasionperdue avec le Front populaire, c'est le rendez-vous manqué avec la France libre.
Désillusion.
Bourguiba se tourne pour la première fois vers l'Orient.
Le 26 mars 1945, il part clandestinement et traverse à pied le désert libyen.
Il gagne Le Caire pour obtenir le soutien de laLigue arabe et fait la tournée du Proche-Orient.
Il en revient le 8 septembre 1949.
Déçu.
Déçu de l'irréalisme des dirigeants arabes.
Déçu du décalage entre la parole et l'action.
A son retour, il découvre que rien n'a changé à la cour du bey, chez le résident général, chez les " prépondérants ", et que lesTunisiens sont toujours aussi pauvres.
Il reprend la lutte.
" C'est la France, dit-il, qui a enseigné au monde les principes surlesquels nous nous appuyons et que nous sommes réduits à invoquer contre elle.
" A la fin de 1951, une note du Quai d'Orsaycoupe court aux promesses d'autonomie, et Xavier de Hauteclocque arrive, intentionnellement, à bord d'un navire de guerre.
Puisil donne " carte blanche " au général Garbay, qui a " pacifié " Madagascar au prix de 80 000 morts et qui va s'illustrer dans les" ratissages " du cap Bon.
La résistance s'intensifie avec l'entrée en lice des fellagas.
Dix ans sans liberté
C'est dans ce contexte que Bourguiba a été arrêté pour la troisième et dernière fois.
D'assignation à résidence en déportation eten prison, il aura été, au total, privé de liberté pendant près de dix ans quand il regagne la Tunisie ce 1 er juin 1955.
A Paris, certains sénateurs n'hésiteront pas à le qualifier de " nouvel Hitler " et à considérer Mendès France comme un " bradeur ".
En se rendant à Tunis, Mendès France a pourtant modifié le cours de l'histoire quatre mois avant que n'éclate la guerred'Algérie, le 1 er novembre 1954.
Lors d'une rencontre secrète, il avait sollicité Bourguiba, qui avait répondu : " Si on fait des conditions acceptables aux fellagas qui se battent dans les montagnes, j'en fais mon affaire.
" Fin décembre 1954, à Bizerte, 2713fellagas rendent leurs armes contre la garantie qu'ils ne seront pas poursuivis.
Bourguiba démontre ainsi qu'il est bien le chef etaffirme déjà la prééminence du pouvoir civil sur la force armée.
Par la suite, Boumediène lui reprochera de n'être pas entré en guerre aux côtés de l'Algérie, comme l'avait promis son adjoint,Salah Ben Youssef, secrétaire général du Néo-Destour, partisan d'un nationalisme arabe intransigeant, qu'il fera écarter en 1956et qui mourra assassiné en 1961
Libérateur des femmes
Après le retour de Bourguiba, tout va très vite, et le 25 mars 1956, cinq jours après l'accession à l'indépendance, les Tunisiensélisent, pour la première fois de leur histoire, une Assemblée constituante au suffrage universel.
L'année suivante, il parachève savictoire : le 25 juillet 1957, il devient le premier président de la Tunisie.
Mais, avant même la proclamation de la République, il avait proclamé...
l'indépendance de la femme.
Dès le 13 août 1956, ilavait promulgué le code de la famille, qui était en avance, sur bien des points, sur la législation en vigueur en France.
Au coursd'une cérémonie publique restée célèbre, il avait retiré le voile aux femmes.
A l'époque, il a été le premier et le seul chef d'Etatarabe et musulman-avec Mohammed V-à avoir osé ce geste libérateur..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Article de presse: Le jour où le peuple polonais crût prendre le pouvoir
- Article de presse: La sortie sans gloire du vieux général javanais
- Article de presse: Le jour où Kinshasa est devenue la capitale du nouveau Congo
- Comment rédiger un article de presse
- L'homme Qui Rit l'endroit suprême, signale le lieu de disparition, fait le jour sur l'ensevelissement.