Article de presse: Le grand chantier du " capitalisme rouge "
Publié le 22/02/2012
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Des poches de misère
Depuis 1979, le PIB a progressé en moyenne de 9 % par an, un record, même en Asie.
La production industrielle a augmentéencore plus vite, de 15 % par an, et dans le secteur agricole la production a enregistré une hausse de plus de 5 %.
Globalementla croissance est forte mais très coûteuse.
Elle donne lieu à une accumulation de stocks de produits de mauvaise qualité ets'accompagne de goulets d'étranglement physique : l'énergie manque et le réseau des transports est engorgé.
La croissance laisse cependant subsister des poches de misère, situées surtout dans des régions isolées dans l'ouest du pays.Selon la Banque mondiale, près de 100 millions de personnes vivent encore en dessous du seuil de pauvreté absolue.
Lesprogrès s'accompagnent de fortes inégalités.
Dans la première moitié des années 80, une politique très favorable à l'agricultureavait permis une réduction des inégalités de revenus entre les paysans et les citadins, mais depuis l'écart s'est élargi.
En moyenne,le revenu par tête est trois fois plus élevé en ville.
Par ailleurs, dans les campagnes, les systèmes de protection sociale ont souventdisparu en même temps que les structures collectives.
Et les différenciations régionales se sont d'autant plus accentuées que ladécentralisation a réduit la capacité de l'Etat à redistribuer les ressources des régions les plus prospères vers les plus déshéritées.
L'excédent de main-d'oeuvre agricole entraîne l'afflux vers les grandes villes d'une population " flottante " à la recherche detravail, estimée à 80 millions de personnes.
Mais la précarité menace aussi les salariés urbains en raison de l'absence deprotection sociale hors du secteur d'Etat, de la multiplication des contrats de travail temporaire, des programmes derationalisation de la gestion des entreprises, dont 40 % sont actuellement en déficit.
Enfin, partout, les différences sociales ont prisde l'ampleur avec la multiplication des revenus non salariaux, issus d'activités privées et de spéculations diverses avecl'importance des primes liées aux performances des entreprises.
Les transformations économiques en cours donnent ainsi lieu à une vaste redistribution des pouvoirs et des ressources quirendent inévitables les tensions politiques, sociales, régionales.
Les successeurs de Deng Xiaoping ne manqueront pas de méditerle proverbe chinois d'après lequel, quand on chevauche un tigre, il faut éviter d'en tomber.
FRANCOISE LEMOINE Le Monde du 21 février 1997.
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