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Article de presse: Le bilan des pertes humaines

Publié le 22/02/2012

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18 mars 1962 - Le nombre des morts de la guerre d'Algérie est, depuis un quart de siècle, l'objet de débats et d'estimations violemment contradictoires. Quelques chiffres sont relativement surs, mais d'autres ne peuvent qu'être approximatifs. Les pertes militaires françaises (Français de métropole et d'Algérie, " Français musulmans ", légionnaires) sont les plus précises : 27 500 militaires tués et un millier de disparus. Pour les civils français d'Algérie, le nombre est de 2 788 tués et 875 disparus jusqu'au cessez-le-feu. Il faut y ajouter 2 273 disparus entre le 19 mars-date de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu-et le 31 décembre 1962, dont plus de la moitié sont officiellement décédés. Les pertes de la population musulmane algérienne sont très difficiles à évaluer, car les sources sont divergentes. Du côté français, l'armée revendique avoir tué 141 000 " rebelles ". Il faut y ajouter 16 378 civils " Français musulmans " tués et 13 296 disparus jusqu'au 19 mars 1962. Mais le général de Gaulle parlait déjà de 145 000 victimes en novembre 1959 et de 200 000 en novembre 1960. Ces chiffres, bien sûr, ne recensent ni les morts inavouables, ni les blessés décédés, ni les victimes civiles des ratissages et des regroupements. Du côté algérien, le FLN compte en 1964 " plus d'un million de martyrs " (Charte d'Alger). Dans les années 70, le gouvernement a retenu officiellement le chiffre de " un million et demi de martyrs ". Ces chiffres sont purement incantatoires. Enfin le chiffre le plus difficile à établir est celui des supplétifs musulmans tués après le cessez-le-feu; pour eux, les estimations varient entre 30 000 et 100 000 personnes. Pour être complet, il faudrait ajouter à ce bilan quelques milliers de tués :-au Maroc et en Tunisie, dans les conflits frontaliers (Sakhiet) -en France, du fait des différents terrorismes (OAS, FLN), des règlements de compte, de la répression policière (Charonne ou le 17 octobre 1961), et de l'exécution des condamnés à mort. Dans cette comptabilité macabre, l'estimation minimum que l'on peut faire est de plus de 250 000 morts, toutes les parties confondues, et l'estimation maximum doit approcher les 500 000 tués. PATRICK EVENO Septembre 1985

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