Article de presse: La rencontre des deux K
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
modification unilatérale du statu quo berlinois, qui aboutirait à remettre en cause, de quelque manière que ce soit, les droits desalliés.
Il a renouvelé avec une grande netteté, à ce propos, la mise en garde générale contre toute erreur de calcul qu'il avaitadressée la veille à Khrouchtchev.
Parvenu à ce point de leurs conversations, les deux présidents constatèrent qu'ils n'avaient pas grand-chose de positif à livrer àune opinion mondiale, qui serait fort déçue de les voir se séparer sur un procès-verbal de carence.
Ils décidèrent donc de revenirau problème sur lequel leurs vues sont les plus proches-ce Laos par quoi ils avaient commencé la veille leur tour d'horizon.
Khrouchtchev, fort désireux de donner au communiqué final un tour concret, fit un pas dans la direction des Américains enacceptant de reconnaître l'importance d'un arrêt " effectif " des hostilités.
Pour le reste, le texte, dû à la collaboration de Rusk etGromyko, ne fait que répéter des principes sur lesquels on est d'accord depuis des semaines déjà, et qui n'ont pas empêchél'actuelle impasse de Genève.
On nous assure à ce sujet, de source américaine, que la question du droit de veto au sein de lacommission de contrôle n'a pas été abordée hier.
C'est pourtant un des points sérieux d'accrochage à la conférence des Quatorze.
Les contacts seront maintenus
De tout cela, les collaborateurs de Kennedy déduisaient hier soir que tout s'était passé conformément aux prévisions, quepersonne n'avait cédé de terrain, et qu'il n'y avait pas lieu, après cette réunion, d'être plus optimiste ou plus pessimistequ'auparavant.
D'où vient alors que, du côté soviétique, on affiche une grande satisfaction?
Faut-il croire, comme le disent certains confrères des pays de l'Est, que l'on nous cache certaines choses, et que l'on s'est misd'accord sur certains points précis? A vrai dire, on voit mal lesquels.
A moins que la discussion sur l'arrêt des essais nucléairesn'ait amené M.
Kennedy à dire qu'une des raisons principales pour lesquelles les Etats-Unis souhaitaient parvenir à un traité étaitla nécessité d'empêcher d'autres pays-parmi lesquels l'Allemagne-de détenir eux aussi la bombe atomique.
Quand on sait lescraintes que cette perspective éveille du côté russe, il est possible que Khrouchtchev considère comme fort important que lenouveau président des Etats-Unis entende empêcher l'Allemagne de devenir une puissance nucléaire.
Mais, à supposer que cettehypothèse soit conforme à la réalité, Khrouchtchev n'avait pas besoin de venir à Vienne pour s'en convaincre.
Alors pourquoi a-t-il provoqué cette rencontre ?
" Simplement sans doute pour voir à quoi ressemblait Kennedy ", répond à cette question une des personnalités américaines lemieux au fait de la politique soviétique.
A quoi cette personnalité ajoutait que le président paraissait avoir produit une assez forteimpression sur son interlocuteur.
Quant aux Soviétiques des couloirs, ils disaient que sa personnalité avait été jugée intéressante etsympathique.
En tout cas, l'hypothèse d'un rebondissement de la tension soviéto-américaine dans les semaines qui viennent paraîtaujourd'hui improbable.
Une phrase sur la nécessité de maintenir des contacts a été introduite en tout cas in fine dans lecommuniqué.
ANDRE FONTAINE Le Monde du 6 juin 1961.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Article de presse: Irlande : rencontre historique entre le premier ministre britannique et le chef du Sinn Fein
- Article de presse: La rencontre des PC consacre leur diversité
- Comment rédiger un article de presse
- Article de presse en Anglais Film Pokemon 1
- Presse article de presse