Article de presse: La mort de Kennedy : un meurtre encore mal expliqué
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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Kennedy et de l'agent Tippit.
Il niera même avoir été le propriétaire de la carabine Mannlicher Carcano retrouvée au cinquièmeétage du dépôt des livres scolaires, ce qui a pourtant été prouvé sans l'ombre d'un doute.
Son interrogatoire durera plus d'unedizaine d'heures, dans une pagaille difficilement imaginable, la presse occupant littéralement les lieux et campant dans les couloirsdu siège de la police.
Moins de deux jours plus tard, le 24 novembre, en fin de matinée, alors qu'il a été inculpé des meurtres deKennedy et de Tippit et qu'il va être transféré à la prison du comté, Oswald est tué d'une balle par un certain Ruby, grassouilletpropriétaire de plusieurs boîtes de nuit de la ville.
Un homme qui compte de nombreux amis dans la police auxquels il offregénéreusement à boire dans ses établissements.
Ce meurtre, qui met un point final à la vie combien mystérieuse d'Oswald, estcommis au milieu d'environ soixante-dix policiers et cent journalistes.
Là encore, une photo l'immortalise, digne des meilleuresséries B.
Qui ne se souvient du corpulent Jack Ruby, de sombre vêtu, se précipiter l'arme au poing sur le freluquet Oswaldencadré par deux inspecteurs caricaturaux ?
Un " agent " peu convaincant
Oswald mort, il reste au monde entier à faire sa connaissance.
C'est un processus long, parfois contradictoire.
Les enquêteurs,il est vrai, ont des excuses car la vie de ce " missfit " est assez exceptionnelle.
Qu'on en juge : né en 1939 à La Nouvelle-Orléans,Oswald est très vite orphelin de père élevé par sa mère, il a une enfance difficile, de La Nouvelle-Orléans à New-York enpassant par Dallas après une scolarité difficile, ponctuée par des problèmes psychiatriques, il s'engage dans les " marines " dont ilse fait libérer en 1959 après avoir manifesté à plusieurs reprises et avec agressivité sa passion pour le marxisme.
C'est en 1959qu'il quitte les Etats-Unis pour l'URSS via Helsinki.
A peine arrivé à Moscou, il demande à prendre la nationalité soviétique, cequi lui est refusé menacé d'expulsion, il aurait tenté de se suicider.
Le geste attendrit-il les autorités soviétiques ? Toujours est-ilqu'il obtient un permis de séjour renouvelable tous les ans et qu'il est envoyé à Minsk, où on l'emploie dans une usine c'est là qu'ilfait la connaissance de sa future femme, Marina, aujourd'hui toujours installée aux Etats-Unis où le couple est revenu, avec unenfant, en 1962.
Oswald est manifestement déçu de son échec relatif en URSS.
Il n'en est pas moins toujours hostile au système américain, cequi va, semble-t-il, entraîner de vives tensions et une séparation du couple.
Alors que Marina est recueillie par une famille de la banlieue de Dallas, Oswald est signalé à La Nouvelle-Orléans, distribuantdes tracts au nom d'un " comité justice pour Cuba " dont il est le seul membre.
Plus tard, à Mexico, il se rend à l'ambassadecubaine où il demande en vain un visa de transit pour retourner en URSS.
Il est établi également qu'il a participé à une tentatived'assassinat du général Walker, chassé de l'armée pour ses opinions d'extrême droite.
Alors ? Agent à la solde des services soviétiques ? Ou bien instable caractéristique comme on en compte tant aux Etats-Unis ?Aujourd'hui encore, la question est posée.
Mais parmi combien d'autres ! Une chose est sûre en tout cas : Oswald n'avait guèrele " profil " de l'agent soviétique et il est à peu près prouvé qu'il n'a jamais séjourné dans une " école " des services spéciaux.
Iln'avait, d'autre part, jamais pris la peine de cacher et ses convictions et ses activités.
Bref, il faisait partie de ces individus" potentiellement dangereux " que toute police digne de ce nom " neutralise " avant l'arrivée d'un haut responsable...
La piste Oswald, effacée par Jack Ruby, reste Ruby lui-même.
Là encore, tous les enquêteurs sont restés sur leur faim : fils dejuifs polonais arrivés à Chicago à la fin du siècle précédent, l'homme n'apparaît que comme un médiocre entrepreneur despectacles frelatés et rien, dans sa vie, ne désigne en lui le participant habité d'un complot chargé de faire disparaître l'exécutant.Les explications de Ruby, confirmées par tous les témoignages dont on dispose, sont d'ailleurs concordantes : cet être simple,émotif, quelque peu obsédé par l'extrême droite dont il se croyait la cible, aurait réagi comme dans un état second à l'assassinatde " son " président.
Jugé pour le meurtre d'Oswald, il fut condamné à mort.
Il fit appel.
Tout serait aujourd'hui plus simple s'iln'était pas mort en prison d'un cancer généralisé, avant que son second procès n'ait pu avoir lieu.
Très vite, des doutes furent émis en Europe et aux Etats-Unis quant à la crédibilité des explications fournies par la police deDallas, manifestement dépassée par les événements mais seule compétente en vertu du fédéralisme américain.
Une semaine aprèsl'attentat, le tollé était tel qu'il ne restait plus qu'une solution à Lyndon Johnson : ordonner la création d'une commission d'enquêtedont le travail consisterait à traquer toute la vérité et à la rendre publique.
C'est ce qu'il fit, nommant à sa tête un hommemoralement et professionnellement irréprochable.
Earl Warren, président de la Cour suprême.
La commission, qui se vit accorderdes pouvoirs exorbitants, avait autorité sur le FBI et la CIA, dont les agents ne procédèrent pas à moins de vingt-cinq milleinterrogatoires, vérifiant les innombrables pistes troublantes ou farfelues soulevées par des dizaines de détectives amateurs à larecherche d'un complot.
Après dix mois de travail, la commission publia son rapport : neuf cents pages serrées plus vingt-six volumes de documentsannexes.
Ses conclusions confirmaient les premières versions du crime : Oswald avait bien assassiné John Kennedy il l'avait fait.
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