Article de presse: La conférence de Wannsee organise la solution finale
Publié le 22/02/2012
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auraient fini par être mises en forme par l'administration nazie, et la volonté du Führer aurait été la conséquence de l'échec de laBlitzkrieg allemande en Russie et du piétinement de l'offensive à l'automne 1941.
A la victoire-éclair contre l'URSS se serait ainsisubstituée une autre " victoire ", une victoire contre les juifs, hommes, femmes et enfants.
Quoi qu'il en soit, en juillet 1941, Goering a chargé par écrit Heydrich d'organiser la " solution complète " de la question juive.Le 23 octobre 1941, Himmler interdit toute émigration des juifs hors de la sphère contrôlée par l'Allemagne : la nasse s'estrefermée sur eux.
A la fin de 1941, plus d'un million de juifs ont été massacrés.
Fin 1941, on commence aussi à construire dessites de concentration en haute Silésie, et déjà, à Chelmno (Kulmhof), roulent les camions de la mort.
La conférence de Wannsee, qu'on en fasse une étape dans un processus ou la remise en ordre d'une sanglante anarchie,représente le franchissement d'un seuil dans une destruction d'ores et déjà entamée.
La prise en main du " problème " parl'administration du Reich signifie que l'anéantissement des juifs ne souffrira désormais aucune exceptionnel ne s'arrêtera devantaucune conséquence.
Dans le discours d'ouverture que prononce Heydrich, il est explicitement notifié que la " question " juive ne doit plus se poseraux générations suivantes.
" Il va sans dire, dit Heydrich, qu'une grande partie d'entre eux [des juifs] s'éliminera tout naturellementpar son état de déficience physique.
Le résidu qui subsisterait en fin de compte - et qu'il faut considérer comme la partie la plusrésistante - devra être traité en conséquence.
En effet, l'expérience de l'Histoire a montré que, libérée, cette élite naturelle porteen germe les éléments d'une nouvelle renaissance juive.
" Et de fait, après Wannsee, la machine de destruction, qui a maintenant àsa disposition toutes les ressources de l'Etat-nation moderne (et notamment la Reichsbahn - les chemins de fer allemands - avecson demi-million d'employés), s'emballe.
L'Europe est " balayée d'ouest en est ", selon la formule utilisée à Wannsee.
Pour la seule année 1942, la plus meurtrière, ondénombre 2 700 000 victimes juives.
Le Staatssekretar Dr.
Bülher, l'adjoint de Hans Frank, qui a représenté à la conférence legouvernement général de Pologne, demande dès juin 1942 au chef des SS Krüger une estimation sur la fin des opérations.
Celui-ci répond qu'il espère avoir une vue d'ensemble de la situation fin août.
En 1942, les deux tiers des juifs polonais ont été tués, soit dans les chambres à gaz des six centres de mise à mort (Chelmno,Auschwitz, Treblinka, Sobibor, Belzec et Lublin), soit dans les ghettos.
Une lettre envoyée par Frank à Hitler, et parvenue à lachancellerie du Reich le 25 mars 1942, montre comment les opérations ont été menées.
Pendant la destruction de ces ghettos dePologne, relate-t-elle, on a jeté des enfants à terre pour leur écraser la tête à coups de botte.
Beaucoup de juifs qui ont eu ainsiles os brisés ont été ensuite jetés vivants dans la chaux vive...
Plus d'asile possible
Face à un ennemi implacable, les victimes n'ont plus d'asile possible.
Sinistrement symbolique est la tragédie du cargo Struma,coque de noix bondée de réfugiés juifs de Roumanie, que les Anglais refusent d'admettre en Palestine et qui explose en merNoire le 24 février 1942 avec 768 passagers à bord.
En Pologne, les services de propagande allemande notent, au début duprintemps 1942, que les demandes de baptême se multiplient dans la population juive, tandis que les premiers témoignages degazage en masse parviennent aux dirigeants des communautés.
A la fin de la guerre, près de la moitié des onze millions de juifs dont la destruction méthodique aura été ainsi annoncée àWannsee ont été supprimés.
Quel fut, après la défaite, le sort des quinze participants de la conférence ? Heydrich fut abattu à Prague le 5 juin 1942 par desrésistants tchèques.
Eichmann, Bühler et un certain Schöngart ont été condamnés à mort et exécutés.
On compte un mort sous unbombardement allié, et un suicide.
Quatre autres mourront de mort naturelle ou dans de simples accidents de la circulation.
Deux(Müller et Lange) sont portés disparus.
Le SS Hoffmann, de l'Office central pour la race et l'immigration, condamné à cinq ans dedétention criminelle par un tribunal, est libéré dès 1951 par les troupes d'occupation américaines.
Une instruction judiciaire contre le délégué de la chancellerie du parti, Klopfer, n'a pas eu de suite.
Les poursuites engagéescontre le Dr Leibbrandt, du ministère du Reich pour les territoires de l'Est, sont interrompues en 1950...
Il est curieux de constater que, à propos de la France, la seule remarque du protocole de la conférence de Wannsee soit poursouligner que " le recensement des juifs en vue de leur évacuation se passera probablement sans grandes difficultés ".
De fait, à cette date, le dénombrement des juifs est terminé dans la zone occupée.
Une administration aux ordres, desfonctionnaires zélés comme René Bousquet ou Jean Leguay attendent les ordres et les techniciens allemands de la " solution.
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