Article de presse: La communauté algérienne en France
Publié le 22/02/2012
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l'année 1956, la wilaya de Paris ne compte encore que deux cents militants.
Pendant toute cette période, la cohabitation estrestée relativement pacifique entre FLN et MNA.
A Lyon, à Grenoble, dans le dix-huitième arrondissement de Paris, des débatscontradictoires ont pu avoir lieu dans les cafés tenus par les messalistes.
Mais à partir de 1956, c'est une véritable guerre civilequi se développe entre le FLN et le MNA.
Qui a commencé ? En Algérie, sans doute le FLN.
Mais en France, c'est le MNA, avec l'assassinat, au printemps 1956, deSaïfi, un vieux militant, dont l'hôtel-restaurant, rue du Caire, a de tout temps abrité les illégaux.
Pendant plus d'un an, la directionde la Fédération de France du FLN, qui craint l'engrenage, se refuse à riposter aux attentats messalistes.
Mais les militants serebiffent, exigent la formation de groupes armés, et en attendant bloquent les cotisations.
A l'automne 1956, la direction cède.
Très vite, les combats tournent à l'avantage du FLN.
Très vite aussi, la violence n'est plus contrôlée par personne.
Tour à tour, Filali au MNA, puis une partie de la direction de la Fédération de France du Front, tentent d'enrayer le processus.En vain.
Cette " guerre civile " fera en tout quatre mille morts dans l'émigration.
Au début de l'année 1957, le FLN fait à peu près jeu égal avec le MNA : entre dix mille et quinze mille militants de part etd'autre.
En décembre 1957, le FLN est devenu prépondérant, mais le MNA reste fortement implanté dans le Nord, l'Est, leCentre (Clermont-Ferrand, Montluçon) et la région lyonnaise.
Au début de l'année 1958, l'Est et la région lyonnaise rejoignent leFLN.
Le plus étonnant reste sans doute que ces combats fratricides ne ralentissent pas le soutien à la révolution algérienne : c'estdésormais 800 millions de francs, puis 1 milliard, que remet tous les mois la Fédération de France à la direction du FLN.
Ce quiest bien plus, expliquent d'anciens dirigeants du Front, que l'aide financière qui arrive alors des Etats arabes.
La communauté algérienne, elle, restera soudée face à la répression qui s'abat sur elle, et qui lui fera compter par milliers sesmorts et ses martyrs.
JACQUES KERGOAT Le Monde du 28-29 octobre 1984.
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